Thread by @PaulRocher10

Pour un débat public éclairé les faits sont indispensables. Puisque le gouvernement les occulte, voici un thread rappelant quelques données fondamentales sur la violence en manifestation. Spoiler : la hausse des violences en manifestation est un phénomène policier. [1/11

https://twitter.com/Senat_Direct/status/1653766374315945984

Contrairement à une idée répandue, les #ViolencesPolicieres n’ont pas commencé avec le 49-3 en mars, les manifestants contre la #ReformeDesRetraites les ont subis dès la première journée d’action le 19 janvier. [2/11

Prendre du recul c’est reconnaître que les blessés, mutilés et morts du maintien de l’ordre se multiplient depuis près de 10 ans. Entre fin 2018 et début 2020 (#giletsjaunes) @obs_medics indique près de 25 000 blessés et 300 000 victimes de gaz lacrymogène ! [3/11

Constater cette hausse conduit à s’interroger sur les armes "non létales". Leur généralisation dans l’équipement policier à la fin des années 2000 s’est traduite par une explosion du nombre de tirs. Le recours à ces armes a été multiplié par neuf entre 2009 et 2018. [4/11

Depuis, les données officielles restent à un plateau très haut, autour de 10 000 recours annuels. Pourtant, ces chiffres sont sous-évalués, le ministère ne comptant pas tous les tirs et ignore certaines armes comme le gaz lacrymogène, certaines grenades et la matraque. [5/11

Comprendre cette explosion passe notamment par l’analyse des effets comportementaux des armes "non létales". Ces armes produisent un aléa moral puissant : en suggérant la non-dangerosité elles incitent les tireurs à tirer plus facilement et davantage. Pour en savoir plus ⬇️ [6/11

Est-ce une réaction aux violences des manifestants ? Le ministère de l’intérieur l’affirme. Mais ses données manquent de transparence, ce qui est problématique lorsque des vidéos du #1erMai montrent des policiers blessés par leurs propres armes [7/11

https://twitter.com/antifouchiste/status/1653060158723964931

D’ailleurs, policier blessé en mission ne signifie pas policier blessé par des manifestants. Les donnes du ministère de l’intérieur indiquent que de manière générale 72 % des agents blessés en mission l’ont été de façon accidentelle. [8/11
francetvinfo.fr/replay-radio/l…

Mieux vaut recourir à des données agrégées et des travaux scientifiques. C’est ce que fait le rapport sur le maintien de l'ordre de l’association ACAT. Ce document évoque « des manifestants qui ne sont pas nécessairement plus violents ». [9/11
acatfrance.fr/rapport/lordre…

A partir de ces faits, on constate que la tendance marquante depuis près de 10 ans est l’augmentation très nette des violences du côté policier. Elle entraîne une hausse des manifestants blessés. Malgré ce risque des millions continuent à participer aux manifestations. [10/11

S’il n’y a pas de cause unique à la brutalisation du maintien de l’ordre, il convient de souligner l’aléa moral associé aux armes non létales. Pour s’en défaire, la France pourrait suivre l’exemple de nombreux pays voisins, qui renoncent à la plupart des armes non létales. [11/11