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Comment la norme sociale raciste s'exprime à travers notre imaginaire : un petit exemple
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Au même titre que le sexisme, le validisme, le genrisme, l'agisme, le classisme...
le racisme est une forme de discrimination qui produit une partie des inégalités indispensables
à l'organisation pyramidale des sociétés dans lesquelles nous vivons
Ces inégalités partagent les sociétés entre personnes lésé.e.s et personnes privilégié.e.s (de manière croisée et dynamique)
les privilèges des un.e.s étant directement issus des lésions subies par les autres
Comme toutes les formes de discrimination, il est structurellement pensé (et à penser), organisé, maintenu et entretenu
Le moyen principal de cette structuration sociale des inégalités est la fabrication d'une norme sociale
Cette norme sociale raciste, sexiste, validiste, agiste, genriste, classiste ... va dès notre plus jeune âge
conditionner nos comportements et façonner notre imaginaire. Avec pour conséquence majeur :
La difficulté à se percevoir comme raciste, sexiste, validiste, agiste, genriste... ("...puisque je ne fais qu'appliquer la norme...")
Ainsi, à défaut d'un travail "d'éveil" (pour faire court) à ces sujets, nous produisons, reproduisons sans nous en rendre compte
des oppressions raciste, sexiste, validiste,agiste,genriste,classistes qui entretiennent les lésions des un.e.s et les privilèges des autres
L'imaginaire est la matière première de tout processus créatif or cet imaginaire est "situé" dans une certaine mesure ;
il n'échappe jamais totalement aux paradigmes sociaux dans lesquels nous nous sommes nous même construit.e.s
Un petit exemple : Une petite infographie de @AlterEco_ dont je laisse le fond à votre appréciation pour m'attacher à la forme :
[Je m'attache ici à la question raciste mais on pourrait mener le même exercice selon d'autres entrées]
Observez attentivement les choix stylistique qui ont été opérés pour représenter les différentes idées
Le milieu social défavorisé est représenté par un ensemble de tours/une "cité" à laquelle le personnage est attachée au pied par une chaîne 
1ère apparition de personnages noirs au moment où l'on parle d'immigrés.
[avec en prime toujours ce conceptd' "immigré de 2ème génération;comme si le statut d'immigré était éternel et génétiquement transmissible].
Les élèves issus de milieux défavorisés comparés à ceux issus d'un environnement favorisé :on se retrouve avec une représentation racialisée
Lorsqu'on évoque un enseignement de qualité les adultes sont tous blancs vêtus de bleu (uniforme ?)
Lorsqu'on parle d'un enseignement de moindre qualité par le recours accru aux enseignants contractuels dans les ZEP : le personnage est noir
Ces mêmes enseignants dépouillés de leur formation pédagogique initiale : intéressante représentation vestimentaire de la formation...
Notez que l'enseignant y perd même ses lunettes...
frappante ressemblance avec des tenues d'un autre âge... (du coup ça match horriblement mieux sans les lunettes...)
lorsqu'on prend une photo du système éducatif français : Tiens ! revoilà notre professeur "de qualité" avec sa chemise bleu
dans l'accès aux diplômes des enfants dont les parents n'ont pas dépassé la 3ème c'est l'enfant de la famille noire qui n'est pas diplomé
L'amélioration de la formation initiale et continue des enseignants, ne concerne visiblement que les enseignants de ZEP
Notre ami moustachu " de qualité" a redisparu. Il ne doit pas travailler en ZEP lui.
Et puis comme la "qualité" est innée chez lui, il n'a pas besoin de s'améliorer
L'amélioration de la formation initiale et continue des enseignants de ZEP : comprenez formation militaire
le personnel éducatif (toujours d'enseignants???) qualifié qu'il faut "inciter" avec un carotte à côté du personnel de qualité
Quand il s'agit de représenter l'école française et sa pédagogie rigide
Je ne pense pas que tous ces choix aient été mûrement réfléchis ; je pense même qu'ils sont inconscients pour l'essentiel
mais il est indéniable qu'ils s'inscrivent dans une narration sociale donnée
et qu'il entretiennent à leur tour une certaine idée des places et des rôles de chacun.e dans la société.
L'imaginaire qui a présidé à ces choix, nous le partageons tous plus ou moins.
On le retouve au cinéma, dans la littérature, la musique, la peinture, les sciences humaines, sociales...
Il ne s'agit donc pas ici de jeter opprobe et anathème sur tel ou tel.
Nous vivons dans une société raciste, sexiste, validiste, agiste, genriste, classiste ;
il s'agit d'en prendre acte, de comprendre ce que cela implique, ce que cela nous impose afin de mieux nous en défaire.
