Le procès de Jean-Vincent Placé, devant la 10e chambre du TGI de Paris, va commencer dans quelques minutes.
(Quelques longues minutes... Le tribunal examine plusieurs demandes de renvoi avant l'affaire qui doit à Jean-Vincent Placé une comparution)
Jean-Vincent #Placé est arrivé à la barre. Le tribunal expose les faits pour lesquels l'ancien sénateur et secrétaire d'État va être jugé
La SARL Pistache qui exploite La Piscine (le bar où se sont passés les faits) veut se porter partie civile. Bougartchev, l'avocat de Placé, s'y oppose: "On pourrait l'appeler la Sarl Marron ou Praline vu comment on y traite les clients!" (Une allusion à la gifle prise par Placé)
L'incident est joint au fond. On repart sur les faits et l'intervention de la police. Placé avait copieusement insulté les policiers : "Tocards", etc.
Placé avait alterné les périodes d'énervement jusqu'à ce que le commandant de police arrive. Taux d'alcoolémie : 0,90 mg/litre d'air expiré.
Placé nie avoir lancé des injures racistes au videur ("Je suis un ami du Maghreb et de l'Afrique", a-t-il dit en GAV) et avoir tenu des propos sexistes adressés à la jeune femme abordée dans le bar. Il reconnaît en revanche les outrages à agent et s'en est excusé
L'ancien sénateur suit l'exposé des faits avec attention, assis les jambes croisées et les mains nouées. Impassible.
Témoignage de la jeune femme lu par le président : "Il m'a dit : je suis ministre. Ce qui me ferait plaisir, c'est que tu danses pour mon ami". La fille pas intéressée. Jean-Vincent #Placé la tire alors par le bras : "Vas-y je te payes", lui aurait-il dit.
Un témoin a affirmé que Jean-Vincent Placé a insulté la jeune femme de "pute". Mais la victime n'ayant pas entendu, cela n'a pas été retenu en justice contre l'ex sénateur
Témoignage d'une des filles dans le bar : "J'ai reconnu Monsieur #Placé. Ils nous regardait avec insistance comme si nous étions des morceaux de viande".
Placé arrive à la barre : "Merci de me donner la parole pour m'expliquer (...) Nous avons l'idée d'aller boire un verre dans cet établissement. Nous commandons un verre. J'avais évidemment trop bu. Je ne conteste pas"
#Placé reconnaît avoir été "arrogant", "prétentieux". "J'ai été extrêmement insistant. Déplacé (c'est pas un jeu de mots, Ndlr)"
La jeune fille assure que #Placé lui a proposé de la payer pour danser. "Très sincèrement", assure l'ancien politique, il s'agissait de lui "payer un verre".
Quand le portier vient voir #Placé pour lui dire de se calmer, Placé assure avoir dit : "On n'est pas au Maghreb ici, chacun fait ce qu'il veut". Rien de raciste, jure-t-il.. Petite précision : le portier, un sacré gaillard du nom de Mohamed, se fait appeler "Vlad"
#Placé ajoute ne jamais avoir été agressif, même après l'épisode de la gifle. "Bon, le rapport de force n'était peut-être pas en ma faveur", concède-t-il.
"Il n'y avait pas particulièrement de trouble à l'ordre public, selon #Placé. Personne n'était agressé. Cela justifie-t-il pour un portier de secouer quelqu'un, faire tomber ses lunettes qui se cassent?"
#Placé : "J'ai eu le droit à une grande claque. Ça secoue la tête (...) Les insultes sont arrivées (...) Probablement, j'ai perdu le sens commun"
#Placé a adressé des excuses écrites au préfet de police. "D'autant plus honteux" qu'il a toujours travaillé sur des questions de sécurité
L'avocat de La Piscine demande à #Placé s'il est exact qu'il a l'interdiction d'aller chez Castel depuis 2016 ? Placé approuve difficilement.
L'avocat de la @_LICRA_ ne comprend pas ce que Placé entendait en disant : "On n'est pas au Maghreb, ici". Réponse : "Je dois passer un tiers de mon temps au Maghreb ou avec des amis qui en sont originaires. Pour moi, il n'y a pas de racisme"
Vlad, le portier, à la barre : "Monsieur Placé a commencé à être beaucoup plus insistant. À tirer le bras de [la jeune femme] pour l'attirer vers lui". Vlad intervient et Placé lui aurait dit : "T'inquiètes, tu sais pas qui j'suis".
Le camarade de Placé (Loic Hervé) était "très gêné", dit Vlad. Assure que Placé aurait demandé à la jeune fille de faire une "gâterie" à son ami, en plus de danser pour lui. #Placé nie farouchement
Vlad assure que #Placé, très énervé, lui aurait dit : "Je vais te renvoyer à Ouagadougou, RyanAir fait des promos". Vlad lui aurait alors répondu : "Bah mets moi en première classe avec du champagne". Avant de le foutre dehors.
Les propos de #Placé ? "Ça m'a blessé, répond le videur. C'est pour ça que je cache toujours ma vraie identité (se fait appeler Vlad alors qu'il s'appelle Mohammed)
L'avocat du bar La Piscine essaie de blanchir la réputation de l'établissement qu'il défend en faisant dire à Vlad que d'habitude, les gens fortement alcoolisées ne sont pas autorisés dans le bar...
Me Goubartchev, l'avocat de #Placé, remarque que Vlad a démissionné et qu'il n'a donc pas été licencié. "Certainement pas, répond l'avocat de La Piscine. Il a été même été félicité pour son attitude"
Au niveau de la personnalité : Jean-Vincent #Placé aspire à s'éloigner "des feux de la rampe". "Ces dernières années, j'étais au bord du précipice." "Je vais déjà mieux, mentalement et physiquement". A sa fille en garde alternée. 5000 euros/mois.
"On est dans une activité où, malheureusement, je pense qu'on boit trop régulièrement", dit #Placé. "Je suis venu pour dire toute la vérité"
Le procureur réclame contre Jean-Vincent #Placé 6 mois de prison assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve pour les outrages à agent et les violences, et 1000 euros d'amende pour les injures raciales.
