Thread by @VieDeCarabin

Il est 4h28.
Semaine épuisante à l'hôpital.
Et elle n'est pas encore finie.
Je consulte mon téléphone : Des centaines de notifications.
Beaucoup d'insultes.
Trop.
Beaucoup trop.

J'ai toujours vu un artiste d'internet comme un artiste de rue : on est content que des gens s'arrêtent pour regarder, on est content quand on nous complimente, et on trouve déplacés les gens qui nous insultent.

Sauf que depuis quelques temps, les gens ne font plus qu'insulter :
Ils appellent leurs potes, se regroupent par centaine pour lancer des tomates, inventent tellement de mots en "iste" ou à base de néologisme anglais que je dois aller les chercher sur Google une fois sur deux...

Aujourd'hui, pour être artiste de rue, il faut porter un gilet pare-balle.

Beaucoup de mes collègues artistes ont les mêmes soucis. Avec les mêmes personnes. Pour certains, je ne l'aurais jamais cru, à tel point leur travail est beau et bienveillant.

On ne peut pas plaire à tout le monde.
Et surtout pas sur twitter.

Alors, on me dit de ne pas y prêter attention. De me fier à la "majorité silencieuse". Peut être un peu trop dans ces moments là...

Reste que c'est épuisant.

Devoir réfléchir au moindre mot, pour ne pas offenser une certaine communauté de personne qui ne supporte plus rien.
Peser chaque mot, encore et encore, pour finalement se prendre quand même un torrent d'injures.

Tout ça, ça bride complètement la créativité.

Et ça épuise.

Ça m'a gonflé.

Je coupe les réseaux sociaux quelques temps pour prendre le temps de réfléchir.

Je retourne au monde réel, et, les SJW, je vous laisse entre vous prôner la tolérance.

Vous avez gagné.