Revenons sur l’article des @decodeurs.
En plus de reproches discutables auxquels nous aimerions répondre, nous déplorons qu’une part de nos réponses ait été ignorée bien qu’elle concerne directement des propos tenus dans l’article.
1/17 lemonde.fr/les-decodeurs/…
• Glyphosate:
D’abord, jamais nous n'avons prétendu que “le glyphosate” fasse l'objet d'un consensus. Nous parlions du risque cancérogène.
Nos exemples concernent des points précis, et les thèmes concernés ne se limitent pas à ces points.
Nous l'avons clairement communiqué.
2/17
Lorsque les Décodeurs nous reprochent de “choisir ce qui nous convient et laisser en rayon ce qui contredit nos opinions”, non : le sujet de la tribune n'est PAS “le glyphosate”, mais son risque cancérogène qui est pris comme exemple de traitement médiatique problématique.
3/17
De même, lorsqu’en réponse sont invoqués les impacts environnementaux du glyphosate, cela ne remet absolument pas en cause notre propos. Au plus, cela lutte contre une possible sur-interprétation de notre propos, qui pourrait être perçu comme plus généraliste qu'il ne l'est.
4/17
D'ailleurs, sur le sujet, seule une part de notre réponse est reprise : nous n’avons pas parlé de la question environnementale car sa complexité rend l’exemple inadapté à une tribune.
(Encore une fois, nous ne parlons pas “du glyphosate” en général. Juste d'un point précis.)
5/17
Mais, à la faveur de leur propos, les Décodeurs omettent le gros de notre réponse sur ce point: sans les contraintes de taille, clarté et simplicité imposées par une tribune, la représentation médiatique des effets environnementaux du glyphosate aurait été un exemple valide.
6/17
Évidemment, les Décodeurs trouvent des effets néfastes à mettre en avant, des études dont nous ne reprochons pas la mention. Mais ils font, par là même, exactement ce que nous reprochions : ne mentionner que ça, et rien sur les éventuels avantages écologiques du produit.
7/17
Pour en revenir à la question de la cancérogénicité, les Décodeurs citent le CIRC, agence qui, s’exprimant sur le danger et non le risque, ne conclut pas sur ce que nous évoquions : le risque aux expositions courantes.
8/17
CIRC: “Nous ne faisons pas de l’évaluation des risques mais de l’identification des risques. Notre avis ne dit pas si la population générale court un risque du fait de telle ou telle substance, cela c’est le travail des agences de sécurité sanitaire.”
9/17 lemonde.fr/planete/articl…
Ce qui, du travail du CIRC, concerne le risque, c’est son travail sur l'épidémiologie. À leurs sujets, les Décodeurs feront écho aux méta-analyses allant dans leur sens, sans évoquer leurs biais potentiels ni trop les résultats contradictoires.
10/17
• OGM :
Nous : “Les OGM ne représentent pas, en soi, de risque pour la santé.”
Les Décodeurs : Le risque est “au cas par cas”…
C’est bien notre propos ! Le risque n’est pas lié au caractère OGM mais à la variété, à ses traits (OGM ou non, d’ailleurs).
11/17
Sortant encore du cadre de la tribune, les Décodeurs mentionnent aussi “d’autres enjeux, notamment en termes de brevetabilité du vivant”, évoquant un agriculteur condamné pour avoir reproduit des graines sans autorisation.
Problème : ce n'est pas une question d'OGM.
12/17
En France, sans OGM, on utilise plutôt les certificats d’obtention végétale pour protéger la propriété intellectuelle sur les semences. La reproduction non-autorisée de semences protégées peut, là aussi, induire une condamnation pour contrefaçon.
13/17 legifrance.gouv.fr/affichCodeArti…
Non seulement loi et technologie sont des sujets distincts, mais on voit comme ce poncif illustre le propos de la tribune : le débat public sur les OGM et autres semences est altéré par des idées reçues et raccourcis biaisant retrouvés de manière récurrente dans les médias.
14/17
En l’occurrence, le prétendu lien répété entre OGM et propriété intellectuelle rend aveugle au fait qu’un condamnation comme celle de Vernon Hugh Bowman est bien possible en France, que l'absence d'OGM ne nous protège pas de cette situation qui en fait nous concerne bien.
15/17
• Nucléaire :
Encore une fois, les Décodeurs se tournent sur une question bien plus générale que notre propos : “L’énergie nucléaire est-elle verte pour autant ?”
Or nous ne mentionnions qu'un point précis comme exemple de médiatisation posant problème.
16/17
La seule chose que nous affirmons sur “le nucléaire” en général, c'est que le débat à son sujet est inévitablement biaisé par une communication lacunaire à son égard, illustrée notamment pas le question des émissions de gaz à effet de serre.
17/17
Voici la réponse que nous avons envoyée samedi aux Décodeurs et qui n'a, à ce jour, pas fait l'objet d'un accusé de réception.
[EDIT]: Déplorant l'échec de nos échanges avec l'auteur de l'article en question, qui nous invite aujourd'hui à réagir dans l'espace commentaire - jugeant que
son article n'est "pas déséquilibré", nous nous permettons de publier ici les réponses que nous avions initialement transmises aux Décodeurs.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
C'est avec effarement que nous avons pris connaissance de l'attaque du ministre @jmblanquer envers les sciences sociales françaises, dans un article paru dans @leJDD le 24 octobre. Les propos tenus sont inadmissibles.
Ils visent à discréditer un nombre considérable de champs de recherche au seul motif d'un agenda politicien qui est tout à fait étranger à la pratique des sciences. Cette ingérence de l'État constitue une grave atteinte aux libertés académiques.
À l'heure où la recherche par projets met grandement à mal la liberté des travaux scientifiques, frapper d'anathème certains sujets ou certaines disciplines est de fait une attaque contre leur existence.
Live-tweet de l'émission @lamethodeFC, animé par @AnthonyGuihur pour le collectif #NoFakeScience (disclamer : Le LT ne se veut pas exhaustif. Nous ne possédons pas en avance les sujets de discussion ;)).
Difficile de passer au travers de la douzaine d'articles, depuis deux jours, qui signalent, sur une alerte d'une association antinucléaire, une contamination radioactive de l'eau potable qui concernerait des millions de français. 1/23
En effet, sur la base de données publiques et de mesures réalisées par ses membres, cette association a identifié une présence significative de tritium d'origine humaine dans les eaux de consommation de plusieurs agglomérations. 2/23
Le tritium, c'est un isotope radioactif de l'hydrogène ; présent naturellement dans l'environnement en très faibles proportions, présent en proportions supérieures du fait des retombées des essais nucléaires passés... 3/23