J'étais parti pour une discussion sur ce dont Greenpeace nous gratifie ici...
...Mais je me suis égaré dans un récap' de la situation des feux de forêt à #Tchernobyl, ici :
Je vous laisse lire cette première partie si vous ne l'avez pas encore fait, et on reprend sur Greenpeace. Ça devrait être assez court.
Je vous laisse lire cette première partie si vous ne l'avez pas encore fait, et on reprend sur Greenpeace. Ça devrait être assez court.
Commençons ici. Déjà, un exemple c'est un peu light pour prétendre montrer une affirmation très générale, mais en plus... Il n'y a pas de situation d'urgence liée a nucléaire dans cette histoire.
Il y a eu l'urgence des feux de forêt, mais l'urgence nucléaire, c'est une pure construction médiatique et militante, il a fallu beaucoup analyser pour rassurer, mais il n'y a pas eu de mise en danger des installations ou des personnes du fait des activités nucléaires.
Pour moi, si cette histoire montre un truc, c'est que la peur du nucléaire :
- permet d'attirer l'attention sur un événement dont, j'en fais le pari, on n'aurait rien eu à faire en France s'il n'y avait eu l'opportunité de parler de Tchernobyl
- permet d'attirer l'attention sur un événement dont, j'en fais le pari, on n'aurait rien eu à faire en France s'il n'y avait eu l'opportunité de parler de Tchernobyl
- demande de gros efforts d'information et de réassurance des personnes pour pas grand chose qui peut éventuellement nuire à la gestion de crise.
Les marchands de peur ne sont pas des alliés dans une telle situation, à presque demander une crise par-dessus la crise.
Les marchands de peur ne sont pas des alliés dans une telle situation, à presque demander une crise par-dessus la crise.
Ici, le sujet est davantage celui des fumées. Un vrai sujet lors de gros incendies, surtout quand de grosses villes sont en aval.
Concernant l'exposition des pompiers, la protection des voies respiratoires contre la fumée ou contre les radiations est la même : s'ils interviennent contre un feu sans pouvoir se protéger efficacement des fumées, c'est pas cool. Césium ou pas.
Mais je ne sais pas ce qu'il en est réellement, de la nécessité ou non de telles protections, et de la disponibilité ou non des équipements de protections appropriés.
Là, on n'a soudainement plus de source. C'est une affirmation purement Greenpeace-based, sans même un petit calcul de coin de table pour évaluer les retombées, la contamination des denrées, les risques en cas de consommation.
On rappelle que la radioactivité naturelle est omniprésente dans les denrées alimentaires, et même un peu de radioactivité artificielle, notamment suite aux essais nucléaires atmosphériques, un peu suite à Tchernobyl, et un tout petit peu du fait de l'industrie.
Et aux niveaux usuellement rencontrés, ça ne présente aucun risque... Si Greenpeace n'est pas en mesure de fournir des preuves ou au moins des éléments étayant l'idée qu'il y aurait un risque liée à la contamination de denrées alimentaires, leur affirmation ne vaut rien.
Concernant les autres formes d'exposition, fait rare, Greenpeace nous gratifie d'une source. Une étude scientifique ! Publiée ! Et lui fait dire ce qui les arrange, hein, ça reste Greenpeace.
Cette étude (par un collègue de @fmbreon en premier auteur, semble-t-il ?) porte pile sur le cas qui nous intéresse, des incendies potentiellement très lourds des forêts contaminées autour de Tchernobyl.
Très bien menée, ai-je l'impression, en ce qui concerne l'estimation des quantités de radioactivité présentes, des surfaces brûlées, de la quantité de césium remise dans l'atmosphère, sa dispersion sur l'Europe...
Mais plutôt légère sur l'évaluation des conséquences sanitaires : la LNT !
Je crois que je vais faire un thread dans le thread pour vous expliquer la LNT, pour ce qui ne connaîtraient pas.
Je crois que je vais faire un thread dans le thread pour vous expliquer la LNT, pour ce qui ne connaîtraient pas.
Et cette étude partagée par Greenpeace elle prend des hypothèses plutôt... Plutôt costaudes. Trois scénarios : 10% des forêts contaminées d'Ukraine, Biélorussie et Russie brûlent, 50% ou carrément 100%.
Dans le premier cas les conséquences sont assez anecdotiques, dans les deux autres on a des retombées mesurables dans toute l'Europe.
Pour quelles conséquences sanitaires ?
Pour quelles conséquences sanitaires ?
Dans le pire des cas (100% des forêts contaminés qui brûlent pendant des mois) et en faisant l'hypothèse d'une relation linéaire sans seuil... 170 morts dans toute l'Europe, dont la quasi-totalité dans la zone d'exclusion ou aux abords.
Et, en pratique, des doses inférieures voire très inférieures au mSv : sans faire l'hypothèse de la LNT, probablement zéro cancer.
Des hypothèses très pénalisantes pour quelque chose d'aussi peu significatif... Cette étude n'étaye vraiment pas l'approche alarmiste de Greenpeace.
Des hypothèses très pénalisantes pour quelque chose d'aussi peu significatif... Cette étude n'étaye vraiment pas l'approche alarmiste de Greenpeace.
Pire : elle rappelle que 170 morts avec l'hypothèse LNT, c'est du niveau de Fukushima. Pas vraiment le genre d'infos qu'il faut laisser traîner, ça, @greenpeacefr, c'est presque rassurant sur Tchernobyl ET Fukushima à la fois !
Et le thread de Greenpeace se termine par une mention de la CRIIRAD qui, à leur grand dam, ne parvient même pas à trouver moyen d'affoler les gens sur les retombées en France.
Si l'IRSN peine à mesurer quelque chose (avec des stations à haut débit d'air qui laisse les filtres se charger pendant des jours avant de les examiner avec des compteurs très performants...), la CRIIRAD, moins bien équipée, ne mesure rien du tout... ^^
