[Livetweet] Dans quelques instants LT de la webconférence "#COVID19 Du syndrome de la cabane au stress post traumatique, de la perte de sommeil aux troubles mentaux, parlons-en !" organisé par @Fr_Assos_Sante avec
Claude Rambaud, Vice-présidente @Fr_Assos_Sante, Gaëlle Diodore, Psychologue clinicienne ; Gérard Fitoussi, médecin, prsdt de la Confédération Francophone #Hypnose et de Thérapies Brèves ;Michèle Battista, Pédopsychiatre, CHU Lenval, Nice; Edouard Bourgueret, Psychiatre, #EMDR
C.Rambaud évoque l'enquête COCLICO sur les inégalités face aux problèmes de santé mentale irdes.fr/recherche/enqu…
G.Didodore évoque la difficile sortie du confinement pour certains patients. E. Bourgueret a été plus confronté à des soignants traumatisés dans le cadre de leur travail, ainsi qu'à des personnes pour qui le confinement était plus positif.
G.Fitoussi: le confinement a été mieux vécu que le déconfinement mais ça dépend de l'environnement. Mes patients vivaient plutôt dans des pavillons avec jardin. Le plus difficile pour eux c'était le sentiment d'isolement.
G.Fitoussi : des gens ont une peur panique du déconfinement et de cet ennemi invisible qui rôde.
E.Bourgueret présente l'#EMDR, technique de retraitement de l'information traumatique mais pas seulement qui permet de digérer ce qui a du mal à passer. On utilise les capacités du cerveau pour accéder à un mieux être.
G.Fitoussi : entre l'hypnose et l'EMDR il y a un continuum. Il existe de très nombreuses technique pour les thérapies brèves mais ce qui compte c'est surtout la relation avec le praticien.
G.Diodore : On observe des manifestations d'une anxiété diffuse qui peuvent se traduire par une volonté de supprimer complètement les relations sociales, ou par des troubles du sommeil ou du comportement alimentaire. Le signal d'alerte c'est quand ça devient trop envahissant
Pour les patients atteints de maladie chronique, il peut y avoir une sorte de sidération, réaction physiologique à la peur ou à la terreur. Une autre réaction pourrait être la fuite ou l'attaque.
E. Bourgueret : il faut faire attention aux chaines d'info qui répètent en boucle des informations angoissantes avec des messages contradictoires dans une démarche "addictive"
G.Fitoussi : un des rôles des professionnels de santé c'est de donner une information fiable, la plus fiable et précise possible. Par exemple les "gens à risque" ne sont pas les diabétiques, mais seulement ceux dont le diabète n'est pas contrôlé.
G.Fitoussi : les épidémies réactivent des processus sous-jacents, on le sait, donc les praticiens peuvent être pro-actifs pour les patients qu'ils connaissent bien.
M.Battista: on a été un peu surpris, voire sidéré par cette situation. Les enfants personnalisaient ce microbe ou bien collaient à l'attitude de leurs parents. Certains étaient très adaptés à la situation, certains ne voulaient plus sortir au déconfinement.
D'autres ont eu des réactions plus bruyantes du type "c'est comme ça la mort : il n'y a plus personne, je ne vois plus mes amis et ceux que j'aime"
La perte des repères du temps s'est manifestée chez des enfants pour qui le temps s'était arrêté, surtout pour les plus jeunes
Troubles du sommeil : certains enfants se sont collés à leurs parents, d'autres ont eu du mal à s'endormir et faisaient des micro-sommeils comme les bébés.
Retrouver le lien familial pour discuter, échanger, partager reste important. Mais certaines personnes ont choisi la voie judiciaire.
G.Diodore: j'invite les gens à trouver leurs propres rituels et à faire des cérémonies a posteriori pour se retrouver.
E.Bourgueret : le deuil est un trauma mais dans ce cadre ça peut être un Deuil parce qu'il y avait un interdit d'action. Il peut être utile d'en parler pour voir s'il y a trauma ou pas, pour remettre en route le processus naturel du deuil.
M.Battista: on a vu que le 1er mois n'était pas comme le 2ème mois. "On m'a volé mon deuil" une mère dont le père est décédé à Paris alors qu'elle était confinée à Nice avec sa petite fille, collée à elle. Tout le travail a été de mettre en route la pensée de la mort.
Cas d'une ado dont la mère est morte du #COVID19 dans la nuit, à son domicile. Elle n'a vu de sa mère que le sac de la morgue qui se ferme. Comment penser ce choc ?
Le silence a marqué d'autant plus les niçois qu'ils étaient déjà lourdement impactés par l'attentat du 14 juillet 2016. Le soleil revient, nous fait du bien, mais l'anniversaire de l'attentat aussi.
Tout le monde avait peur de tout le monde, dans une hypervigilance constante, y compris pendant les consultations.
G.Fitoussi : les autres maladies ont continué alors qu'on ne parlait que du COVID. Mais on a été pris par l'urgence, l'inquiétude et les suspicions alors qu'en fait peu de gens ont été touchés.
Nécessité de supervision du monde médical ? E.Bourgueret : Les soignants sont habitués à vivre des choses difficiles mais ils sont envahis d'images fortes et de culpabilité. Pour moi ça n'a pas été traumatiques parce que je suis psy et que j'ai fait des consultations à distance
G.Diodore : ça a été compliqué de travailler avec mes patients cancéreux et avec ceux qui sont en soins palliatifs, surtout ceux qui sont à domicile. Certains patients n'ont pas adhéré à la téléconsultation parce qu'ils ont besoin de contact direct.
donc nous savons comment réagir en cas d'urgence. Et nos collègues de la @CumpParis nous ont supervisé.
G.Fitoussi : il faut être attentif à ceux qui ont été en 1ère ligne et qui ne se sentent pas capables de faire face à une 2ème vague.
Effet "mèche longue" : les effets du (dé)confinement ne se manifestent pas tout de suite. La peur de côtoyer d'autres gens reste. En psy on appelle ça l'après-coup, où c'est un 2ème événement qui peut révéler l'impact d'un 1er.
M.Battista: prendre soin de soi permet de prendre soin des autres. Se laver les mains, ne pas se cracher/postillonner les uns sur les autres: c'est l'enseignement de Coco (coronavirus + confinement). Et je garde un masque rigolo comme moyen de communication.
2ème vague : je n'aime pas ce terme parce que les vagues sont continues dans la mer, mais elles sont plus ou moins fortes.
G.Fitoussi : attention aux dépressions et au risque suicidaire d'autant plus que l'impact économique est très fort. Je ne mets pas de masque systématiquement, ça ne fait pas partie de mes recommandations sauf pour certains patients.
M.Battista : les enfants ont perdu le pétillant de la connaissance ou bien ils ont un appétit très grand de socialisation. Si les enseignants n'ont pas envie alors la rentrée va être difficile
Enfants en situation de handicap : il y a eu un énorme vide, certains enfants n'ont pas pu aller en institution. Des enfants ont pu aller dans des lieux de répit mais le stress était important car les enfants n'étaient pas testés.
Déconfinement : il est important de revenir vers son médecin traitant. G.Fitoussi : il faut prendre le temps de l'écoute mais hélas on ne l'a pas toujours.
Conseils pour le déconfinement : il faut y aller doucement. On peut prendre prétexte d'une consultation pour vaccin, aller de plus en plus loin de chez soi mais petit à petit. Et si le bricolage ou le jardinage ou le télétravail vous ont aidé, alors il vaut mieux continuer
Les occupations qui engagent le corps sont importantes, sans que ça soit forcément du sport.
On peut aussi garder des moments de "rien". Réussir son confinement a été une injonction dangereuse.
"La seule chose qu'on doit craindre c'est la peur elle-même" Roosevelt.
N'hésitez pas à participer à l'enquête « Vivre – Covid-19 » de @Fr_Assos_Sante france-assos-sante.org/actualite/vivr…
Fin de ce LT
