Nous somme mardi, il est 18 heures. Je reçois un message me demandant si j’ai « entendu l’explosion ? ». Je n’avais rien entendu de particulier. J’étais dans mon appartement à #Beyrouth.
Une seconde plus tard, les murs tremblaient, tout dans l’appartement tombait par terre. Ce qui s’avérera par la suite être une seconde explosion vient de faire trembler Beyrouth. Je me jette sur ma caméra.
Dans la rue, le bruit a retenti et toutes les fenêtres ont explosé. C’est un désastre. Les habitants du quartier ne savent pas ce qu’il se passe. Un ami m’appelle en visio le visage ensanglanté, le réseau téléphonique est saturé
Très vite les nouvelles arrivent : l’incident a eu lieu au port de Beyrouth. Les médias parlent d’une cargaison de feu d’artifice qui aurait explosé près de produits chimiques... nous voyons un nuage rougeâtre passer au dessus du quartier. 
En montant un peu sur les auteurs au centre de la ville c’est de pire en pire. Les rues son délabrées, les vitrines brisées et les alarmes des banques hurlent dans ce chaos
Des fenêtres continuent de tomber, les gens sont parfois en sang dans la rue. Un fourgon de l’armée transporte à l’hôpital le plus proche une douzaine de blessés grave baignant dans leur sang.
Les gens commencent à lancer tout un tas de rumeur : certains disent avoir vu un avion et accusent les Israéliens d’avoir bombardé un stock d’arme du Hezbollah. Chacun y va de sa théorie.
Les réseaux Whatsapp sont saturés, difficile de prendre des nouvelles de nos proches. Certains sont blessés pourtant, d’autres ont leur maison détruites
Un de mes proches a perdu un amis qui était au port a ce moment là. Les images qui nous parviennent de la Zone sont terrifiante : le décor est un champ de ruines fumantes tapissées de poussière grise.
Dans la rue, nous faisons monter les blessés dans des voitures que nous arrêtons. Direction l’hôpital. Au moment où j’écris ces lignes on parle de 2500 blessés dans des hôpitaux déjà saturés
Devant l’Hotel dieu, des patient attendent couverts de sang : des vieux des enfants... « Vous allez bien ? Vous avez une assurance ? » voilà ce qu’on entend entre deux sanglots
Un infirmier parle de « scène de guerre » on ne sait plus où donner de la tête. Tout le monde est très inquiet. Les scènes que nous recevons sont apocalyptiques
Nous recevons plus d’informations : la déflagration a été ressentie jusqu’à Chypre, on compte pour premier bilan 50 morts et des milliers de blessés. Israël dément toute implication.
Ce que nous savons pour le moment : les autorités estiment que l’explosion serait accidentelle et serait liée à un dépôt de nitrates et de sodium saisies par les autorités et l’aisée depuis un an au port de #Beyrouth.
Mes amis vont bien pour la plupart, ceux qui étaient blessés ont été soignés, teta Rose va bien... mais cet épisode a retourné la population, en plus d’avoir ravivé de tristes mémoires.
Comme je vous le raconte depuis quelques temps dans ces threads, le Liban poursuivait déjà sa chute dans un gouffre de crise... que va-t-il se passer maintenant avec cette explosion en plus ?
Sans argent, sans électricité, sans travail... le pays agonisait déjà. Où va il trouver les forces de cette reconstruction. Plus que jamais il faudra dans les jours à venir, parler du Liban et aider le Liban.
Je continuerai de vous tenir informer, à la fois pour parler de l’explosion et de cette enquête qui ne fait que commencer, mais aussi pour vous donner tout les actes de solidarité dont le #Liban aura besoin pour se relever.
Courage ! 🙏🙏
Courage ! 🙏🙏
