1/n Deux articles intéressants sur les particularités de l'approche suédoise. L'un dans le @FinancialTimes où Tegnell explique, encore une fois, que son approche n'avait pas pour objectif l'immunité collective, mais une politique durable, qui permette de tenir la distance.
2/n Cette approche était fondée sur l'idée qu'il n'y aurait pas de solution miracle.
Pour être francs, si la clé de la propagation du virus se trouve dans l'aérosolisation et le port de masques, Tegnell et l'agence publique suédoise ne l'ont pas compris.
3/n A la différence d'autres pays, les décisions de la Suède ont été portées uniquement par l'agence de santé publique, sans intervention des politiques. Ils ont fondé leur politique préventive sur certaines mesures barrière, surtt la distanciation physique et le lavage des mains
4/n Les mesures n'ont pas été inexistantes, comme je l'expliquais, mais moins contraignantes, moins strictes, avec des adaptations laissées davantage à l'appréciation des individus. Ce qui s'est traduit par un plus faible score de contrainte (stringency index).
5/n De manière générale, ce score, qui est sur un total de 100 points, et est calculée sur la base de 9 mesures adoptées par les Etats, a atteint un niveau plus faible en Suède, et aussi au Japon que dans la plupart des autres pays.ourworldindata.org/grapher/covid-…
6/n La rigueur des mesures se traduit directement en sévérité des conséquences, économiques et sociales. Tegnell parle à propos des pays qui ont adopté des mesures très contraignantes d'"écraser une mouche avec un marteau".
7/n La Suède est un pays qui a encore une bonne protection sociale, malgré une évolution libérale depuis les années 90. C'est aussi l'un des pays d'Europe qui accueille le plus de migrants, proportionnellement à sa population.
8/n Ce qui est un facteur de fragilité vis à vis du Covid et de ses conséquences, car partout les plus pauvres ont été à la fois, les plus touchés par le Covid et les plus fragilisés par les mesures de contrôle.
9/n Il est alors intéressant d'avoir le point de vue de cet article du New York Times sur ce qui s'est passé dans les maisons de retraite en Suède, où la proportion des décès totaux se situe au même niveau que la France, 45% nytimes.com/2020/10/08/bus…
10/n La Suède mène le même type de politique de libéralisation de l'économie que la France, une part croissante des maisons de retraite ( équivalent EHPAD) sont gérées par des sociétés privées à but lucratif. J'en avais parlé ici
11/n Tandis qu'en parallèle, il y a des coupes sombres dans les moyens alloués aux EHPAD publics, comme aux hôpitaux publics, au nom de l'efficacité et de la compétitivité économiques.
12/n La Suède a instauré une politique volontariste de maintien à domicile des personnes âgées, avec des structures dédiées et des moyens importants, ce qui fait que qd ces PA arrivt en EHPAD leur état de santé est très dégradé et leur espérance de vie inférieure à un an.
13/n Bien que la Suède alloue des moyens très importants à la protection des personnes âgées, celles-ci ont été clairement les oubliées du début de la crise.
14/n La Suède a donc axé, avec des erreurs, sa politique de lutte contre le Covid sur une vision à la fois DURABLE et GLOBALE de la santé. Termes q semblnt empruntés à l'écologie, mais qui s'appliquent aussi bien aux politiques de santé et q snt l'invers de politqs de crt terme
15/n Actuellement le niveau des décès par million d'hab en Suède est équivalt à celui de l'Allemagne, les cas ne s'élèvent que très lentement
16/n Ce à quoi nous assistons actuellement c'est l'aggravation de pbs qui sont rampants et deviennent soudain visibles: tendance à la fragmentation et à l'hyperspécialisation des soins, avec une foi extrême dans la technique et une perte de capacité de réflexion et de vsn globale
17/n Nous payons aussi les conséquences des politiques court-termistes libérales avec leur cortège d'inégalités croissantes, de démolition des systèmes de protection publics et les conséquences sanitaires qu'elles impliquent bien exposées par Wilkinson ted.com/talks/richard_…
18/n Il n'y a pas de quoi se réjouir si la Suède a vu juste, parce que cela veut dire que la plupart des autres pays ont infligé des restrictions peu ou non utiles à leur population, qui en paieront les conséquences pendant longtemps.
19/n Je pense surtout que cette crise est en train de mettre cruellement en lumière tous les points faibles des politiques et de la conceptualisation des systèmes de santé actuels, qui sont eux mêmes le pendant d'une vision libérale du monde.
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1/n Je vois que beaucoup de médecins continuent à penser que le nbr de cas est l'indicateur le plus abouti de la gravité de l'épidémie de Covid19 et celui q doit déterminer les choix sanitaires avc leur cortège d conséquences économiques et sociales. Or, non, ce n'est pas le cas.
2/n Les Japonais ont fait le choix de ne pas tester largement pour ne pas submerger leur système de santé de demandes inadéquates et ne pas avoir à hospitaliser des cas peu sévères.
3/n Pour notre part, notre gouvt a fait le choix de tester de plus en plus largement, mais sans priorisation, c'est à dire le choix inverse.
Entre la semaine 33 et la semaine 40 le nombre de tests a pratiquement doublé, passant de 547 000 à 1 028 000.
1/n A propos de la séroprévalence, une étude qui était prospective, à la différence de la plupart des autres études q snt rétrospectives, faite à Tokyo montre que pendant l'été le taux de positivité ( IgM et IgG) était passé de 5,8% à 46,8% dns différts sites d'une société.
2/n 1877 volontaires travaillant sur 11 différents sites d'une société à Tokyo ont été recrutés et les tests ont été répétés à intervalles réguliers entre le 26 mai et le 25 août. Ls auteurs constatent que parmi les sujets testés la séropositivité globale est passée de5,8% à 46,8
3/n Parmi les 1877, 615 ont eu au moins un test. Et parmi ceux qui avaient été testés plusieurs fois 21% de ceux qui avaient été testés négatifs sont devenus positifs et 12% de cx qui avt été testés + sont dévenus négatifs medrxiv.org/content/10.110…
1/n Trois épidémiologistes de renom se réunissent clandestinement dans le Massachusetts pour appeler à un changement radical de stratégie face à la crise du Covid19. Je résume les idées principales présentées dans l'interview pour les non anglophones unherd.com/2020/10/covid-…
2/n Comment est-on arrivé à une situation où des scientifiques renommés doivent se réunir clandestinement pour exprimer leur désaccord avec les politiques menées, demande le journaliste F Sayers?
3/n Cette crise a été marquée par la censure du débat scientifique au nom de l'urgence. S Gupta, M Killkroff et J Bhattacharya ne savent pas comment on en est arrivés là.
1/n En quoi la crise du Covid n'est pas un problème technique "idéologiquement neutre" mais, bien au contraire, un enjeu démocratique majeur et pourrait être également un tournant décisif pour l'avenir de la science et de son rôle dans la société.
2/n J'observe un certain nombre de mes confrères, peut-être la majorité, peut-être les plus en vue ou les plus interviewés, qui expriment ou sous entendent l'idée que nous menons une guerre, et qu'en temps de guerre c'est l'action qui importe, le débat étant superflu.
3/n En temps de guerre, en effet, il y a ceux qui commandent, qui élaborent des stratégies et ceux qui exécutent. Il n'aura échappé à personne que, en temps de guerre, c'est pour ceux qui exécutent que les enjeux sont généralement les plus importants.
1/n Mon opinion est qu' on n' aurait jamais dû confier la conception d' une stratégie de lutte contre le Covid à des médecins seuls ( qui plus est avec des conflits d' intérêts). Ils n' ont pas de vision d' ensemble.
2/n Il faudrait une stratégie plus ciblée, plus efficiente et coherente et prenant en compte le respect des droits de l' homme et les répercussions sociales et économiques des mesures.
3/n Actuellement il n' y a aucune constance, aucune cohérence et aucune priorisation. Les objectifs ne sont pas explicités et pas clairs.
1/n Yves Sciama, président de l'association des journalistes scientifiques français (AJSPI) prend position avec panache sur les coups portés à l'indépendance des journalistes, notamment à travers la création des Science Media Centers.
2/n Il dénonce la confusion entre journalisme et communication. Le journaliste n'est pas un communicant, il n'est pas en charge de transmettre un message, éventuellement à visée promotionnelle (?). Il ose un parallèle provocateur.
3/n Ce qui différencie le communicant du journaliste, outre le travail concret, est fondamentalement une question de loyauté: la loyauté du journaliste doit aller à son public à qui il doit une information fiable, celle du communicant va à celui qui le paye.