Si comme des médecins l’ont dit sur Europe 1 aujourd’hui, « le gouvernement réussit l'exploit ultime d'être plus mauvais dans la deuxième crise que dans la première », certaines choses ne changent pas. D’abord, il y a encore une pénurie. De tests rapides et de gants stériles.
Mais on a aussi, comme Agnès Buzyn en mars, un ministre en difficulté, qui envisage de déserter son poste en pleine crise, pour se présenter aux élections locales. Un peu comme si les élections locales étaient la machine à recycler les membres du gouvernement.
Vous me direz, en quoi Jean-Michel Blanquer est-il en difficulté ?
Eh bien, prenons un exemple. Contre toute logique, le ministre avait pris le parti d'alléger les consignes sanitaires dans les établissements scolaires, en prévision de la rentrée.
Et que voit-on ?
Une explosion des clusters. Les établissements scolaires et universitaires sont aujourd’hui les premiers lieux de contamination en France. Les médecins alertent sur les réseaux sociaux du nombre d’enseignants malades du coronavirus qu’ils voient arriver dans leur cabinet.
Des sondages confidentiels qu’on regarde attentivement à l’Elysée et à Matignon, indiquent que Jean-Michel Blanquer est impopulaire auprès de près de 80% des enseignants.
Sur Twitter le hashtag #Petitsheros recommande porter le masque dès l’école primaire. Contre l’avis du ministre. Mais conformément au dernier rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) qui n'est pas du tout en accord avec la position française.
Dernier point à noter : comme Agnès Buzyn, Jean Michel Blanquer n'a jamais fait de campagne de sa vie. Un peu comme si on avait parachuté Rambo au Vietnam sans armes ni munitions. Vous me direz, Rambo, lui, avait peut-être une chance de s’en sortir ! #Compol
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Face au #COVID__19 l'exécutif semble bel et bien jouer la carte du "laisser vivre, laisser mourir" et de la propagation du virus. On peut être d'accord - sauvons l'économie - ou pas d'accord - on laisse mourir les fragiles et même les jeunes auront des séquelles invalidantes.
Mais le choix a été fait et on va devoir en assumer les conséquences. Dès lors, 3 questions se posent à mes yeux. Et les réponses sont loin d'être évidentes.
- Comment va-t-on pouvoir éviter la saturation des systèmes de soin, alors que l'épidémie est, cette fois-ci, nationale ?
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, on ne ne s'est absolument pas confiné pour "sauver les vieux" - ce qui de mon point de vue aurait été normal et humain par ailleurs - mais pour sauver nos hôpitaux. Et nos médecins, au passage.
1) Etablir des normes précises sur le nombre de personnes tolérées dans les lieux clos, avec une approche en termes de m3/personne, de m3 d'air renouvelé par personne, avec un simulateur en ligne et du matériel d'aération recommandé ou labellisé. Restos et bars compris.
2) Si la présence de personnels ou d'usagers / clients dépasse un certain nombre d'heures dans ces lieux clos, avec un certain nombre de personnes : le port du FFP2 devient obligatoire, ou c'est la fermeture administrative.
Face au phénomène médiatique Raoult, il est tentant de procéder par jugement a priori- il est dingue et il raconte n'importe quoi ou c'est un génie et il dit la vérité vraie. Il est plus intéressant de se pencher sur sa communication et de regarder sa cohérence.
Ce qui frappe, d'abord, c'est son attitude par rapport aux médias. Il instaure d'emblée un rapport de force, qu'il maintient pendant l'interview, avec des piqûres de rappel - je n'ai pas besoin de vous parler, je fais de l'audience, vous êtes incompétent, les médias nuisent etc.
C'est étonnant parce que ça détonne effectivement dans le domaine médical. On retrouve cette attitude et cette technique de "prise de pouvoir" sur l'interview, assez primitive, plutôt chez des politiques : Bayrou 2007, la famille Le Pen, certains macronistes, certains LR...
On va tenter de résumer cette séquence de communication du trio Philippe / Véran / Salomon.
Lundi dernier, le PR a fait une déclaration solennelle devant 36,5 millions de personnes pour annoncer un déconfinement le 11 mai (thread) #EdouardPhilippe
Le lendemain, les ministres ont improvisé des réponses devant les caméras, sans avoir été briefés. Résultat : c'est parti dans tous les sens. Le 11 mai n'était qu'un "objectif" (Castaner), le retour à l'école se ferait par "petits groupes" et avec des masques (Blanquer)
Donc un ministre de l'Intérieur qui recadre gentiment le Chef de l'Etat et un ministre de l'Education qui annonce des choses dont il ne sait rien et sans concertation. On attendait donc une grande explication lors de la conférence de presse de dimanche avec le premier ministre.