La première page de "Energie et équité" de Illich (1974).
Ca dépote un maximum non ?
Ce n'est pas le moindre des maux du changement climatique de nous contraindre à un débat sur l'origine de l'énergie que l'on consomme. Car en acceptant cela, on se détourne du débat sur la valeur sociale de l'énergie consommée.
Et Illich est l'un des rares à envisager une véritable modernisation socio-politique sans exubérance énergétique. Il ne suit pas trop la pente de l'idéalisation du passé et imagine une autonomie collective (le rêve libéral) sans sa confiscation par l'accumulation.
Un peu plus loin.
Je ne suis pas fan du lexique de l'hybris, car il n'y a pas de limite préétablie à l'action humaine, mais la dialectique entre sous-équipement et sur-industrialisation est au top.
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La question est complexe : est-ce que ces techno fonctionnent à l'échelle ? Sont-elles sûres ? Sont-elles économiquement viables ? Peuvent-elles être déployées rapidement ?
Mais aussi : est-ce qu'il faut opposer les réductions d'émissions (ordinairement préconisées par les écolos) et les techniques d'émissions négatives - qui pourraient avoir pour csq de maintenir à flots les énergies fossiles ?
@SRContretemps Je ne vais pas écrire de réponse à ce texte, vous publiez absolument ce que vous voulez. Mais à l'évidence l'auteur a fait un travail baclé. Il suffit de lire les questions par lesquelles il commence pour s'en rendre compte :
@SRContretemps "pourquoi se contente-t-il de questionner la « construction juridique et technique » de la « mégamachine » ? Pourquoi nous propose-t-il slt une « mutation politique » plutôt qu’une mutation économique ; une « révolution technique et juridique » plutôt qu’une révolution sociale ?"
@SRContretemps Honnêtement il suffit de lire la table des matières pour comprendre que la mutation politique décrite est économique et sociale - ce dernier terme étant au centre du livre, défini et redéfini sans cesse.
@LionCordier En plus c'est idiot cette histoire de ressources finies. Très souvent il s'agit de flux et pas de stocks, donc on parle de seuils, de sensibilité, et c'est un dialogue avec des usages. Bref l'antienne liberté infinie monde fini c'est bof bof scientifiquement
@LionCordier On me demande des précisions.
Donc prenons l'exemple des fossiles. Ce sont des ressources qui existent en quantités limitées, ok. Mais le pb n'est pas que l'on en manque, plutôt qu'il y en a trop (si on les brûles toutes, on est foutus).
@LionCordier Si limite il y a, elle se trouve du côté de l'effet de serre induit par l'accumulation de CO2 atmosphérique. C'est le forcage du bilan radiatif planétaire. Et c'est pas une ressource stock, c'est un flux, un ensemble d'échanges chimiques et physiques - et c'est ce qui est menacé.
Heureusement que je suis en vacances, sinon je devrais expiquer que si, un certain capitalisme est compatible avec une certaine écologie, et que c'est bien cela le problème.
Et que le capitalisme a existé sans poser de pb écologique majeur pdt longtemps...
Le pb est que le capitalisme - l'application générale d'une logique d'accumulation marchande à la société - est une utopie, pas une réalité. Il a tj besoin de béquilles institutionnelles (fiscalité, réglementation du tr, services publics) et morales (don de temps aux enfants)...
...pour exister. L'Etat moderne lui est organiquement lié, comme qqch qui l'accélère et le limite en même temps.
Donc l'écologie pourrait tt à fait devenir une nouvelle béquille institutionnelle pour permettre la perpétuation de la rationalité marchande et de ses inégalités
Intéressant ce passage de Léon Bourgeois : la volonté d'être "ingouvernable" et l'apathie de la servitude sont deux facettes d'un même problème.
On me dit que ca rappelle la question de l'acceptation du confinement.
Bourgeois déjà faisait le rapport avec la santé, en disant que l'appartenance à une communauté microbienne met à nu les liens de dépendance réciproque qui brouillent la frontière entre liberté et contrainte :
C'est pas rien cette mystique de l'intégration sociale par les microbes !
Un point culminant de biopolitique moderne, et à coup sûr la némésis de Foucault.
Puisque un débat s'engage sur l'utilité ou la nocivité comparée des professions, et qu'il faut le mener sans invective, je vous reproduis ici un passage fameux de Saint-Simon, réformateur social du 19e siècle :
Ca date de 1815 à peu près : après la Révolution et Napoléon, la France cherche un critère d'inclusion politique qui échappe à l'emprise des oisifs, des prêtres et des soldats. Ce critère sera la production, la contribution à la prospérité.
Quel est-il aujourd'hui ?
A retenir, au-delà du choix de St-Simon, le fait que la réflexion sur l'utilité sociale du travail est inhérente au républicanisme social. A l'époque, on sent des relents de Terreur, la possibilité d'éliminer physiquement les inutiles. Mais si on se débarrasse de cette composante