Ce coup ci un thread sur l'annonce d'OPG et son plan probable en matière de SMR :
Donc OPG, le propriétaire de toutes les centrales nucléaires de l'Ontario (et donc de la totalité de la capacité canadienne à l'exception d'un unique réacteur au Nouveau Brunswick) a annoncé avoir sélectionné trois designs pour son programme de SMR.
C'est à dire les designs qui seront potentiellement construits dans l'Ontario, mais aussi au Saskatchewan et dans l'Alberta, selon toute probabilité. Le Nouveau Brunswick a son propre programme et les autres provinces n'ont pas besoin de nucléaire pour leurs réseaux électriques.
Premier design (et probable workhorse électrogène) : le BWRX-300 de l'américain General Electric Hitachi (GEH), un Réacteur à Eau Bouillante de 300 MWe, dérivé de son ESBWR :
Deuxième design : l'ISMR du canadien Terrestrial Energy (qui vient d'ailleurs de recevoir 20 M$CAN du gouvernement fédéral), un réacteur à sels fondus en spectre thermique d'une puissance de 195 MWe et pouvant délivrer de la chaleur à 550°C.
Troisième design : l'Xe-100 de l'américain X-energy (sélectionné pour l'ARDP aux US également), un réacteur à haute température refroidi à l'hélium et fonctionnant en lits de boulets combustibles TRISO, pouvant délivrer 80 MWe et de la chaleur à 550°C également.
Les designs c'est bien, mais quels seraient les plans pour OPG ?
Tout d'abord la fermeture de la centrale nucléaire de Pickering (3,1 GW - 24 TWh/an) en 2024 entraînera une production en baseload de 13 TWh/an de gaz à partir de 2025.
Pas terrible pour un champion du climat.
Selon les chiffres de l'IESO, le gestionnaire de réseau de l'Ontario, dans son scénario de référence pré-Covid et sans grande électrification des usages (business as usual), la part du gaz en baseload pourrait atteindre environ 15 TWh/an en 2030 puis 20 TWh/an en 2040.
Ce qui implique qu'il y aurait probablement un besoin d'au moins 4 BWRX-300 qui seraient installés sur Darlington B avant 2030. Puis éventuellement une augmentation à 6 puis 8 unités d'ici 2040. Et cela en business as usual sans électrification massive, assez peu probable.
De plus, dans son plan post-Covid, le Canada fait la part belle à la production d'H2 propre et donc probablement d'origine nucléaire pour l'Ontario.
Avec 15 TWh/an de gaz en scénario Business as Usual pour les pics de demande sur la décennie 2020 puis 17 à 20 sur la suivante ...
C'est tout autant qui pourrait être remplacé par de l'H2 et qui justifierait la construction d'une centrale pilote de 4 Xe-100 (similaire au projet américain) et d'une autre de 2 ISMR, possiblement sur le site de Chalk River, d'ici 2030.
Si OPG est ambitieux évidemment.
Le potentiel pour 2030 à 2040/2045 au Canada peut être énorme : rien que l'électrogène baseload (fin du charbon et du gaz) devrait nécessiter 10 à 15GWe supplémentaires, en business as usual.
La production d'H2, l'électrification des usages et le besoin de chaleur décarbonée pour l'industrie pourrait faire exploser la demande en réacteurs.
Assisterons nous à une renaissance nucléaire et même un changement d'ère industrielle provenant du Canada ?
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Et voilà le Department of Energy (DOE) américain qui vient financer également, avec 1,35 G$, le CFPP, le projet de centrale de 12 modules NuScale (720 MWe) sur l'Idaho National Laboratory.
Ce financement était nécessaire à la viabilité du projet. En effet, les 33 membres du consortium UAMPS ne voulaient pas investir dans cette centrale si le coût du MWh n'était pas de 55 $ ou moins environ.
Or, bien que le coût de construction soit estimé à 3,6 G$ (5000$/kWe), le coût total en capital, à cause du financement d'un projet novateur de ce type, a été estimé récemment à 6,1 G$ (8500 $/kWe), ce qui conduisait à un coût de l'électricité (LCOE) de 65$/MWh.
Parce qu'il ne faut pas être dogmatique, je me suis dit que j'allais reproduire le graphique ci-dessous de 2015 avec des données actualisées de 2019. Pour voir si ça avait évolué depuis.
La démonstration théorique de pourquoi les EnRI font exploser le coût de l'électricité est très simple et purement logique. Mais l'expérience prévaut sur le modèle, en bon usage de la méthode scientifique. J'étais donc prêt à revoir ma position si jamais.
Vous savez avec les délires du type "le solaire est l'énergie la moins chère de tout les temps" et autres affirmations péremptoires de nos lobbyistes et consultants en carton pâte favoris (vous savez de qui je parle), le doute était permis. Sans côté les modèles num d'arnaqueurs.
Alors vu que les "grands consultants" n'ont apparemment aucune connaissance en la matière, on va faire un petit topo sur la question : "Mais par quoi est remplacé une centrale nucléaire qui s'arrête en Europe ?"
Je n'oublie pas Nico, plus mesuré, mais pas moins de mauvaise foi. Je ne pense pas que ces deux là sont réellement ignares mais plutôt d'une mauvaise foi sans limite sur le sujet. Après ils défendent ce qu'on leur dit de défendre, ils sont payés pour ça :
Premier cas : Ignalina (2,7 GW fermé en 2009 en Lithuanie).
La centrale fournissait 70% de l'électricité du pays.
Elle a été remplacé par : 110 MW de gaz local, 30 MW de biomasse locale, 700 MW d'imports décarbonés de Suède, 500 MW d'imports de charbon polonais
MMR are 1 to 10 MWe nuclear reactors, conceived for remote communities or mining activities, military bases and heat for industry.
There are few designs to follow. Pictured is the Oklo Company's Aurora Plant :
There around a half dozen companies developing MMR, as the Westinghouse eVinci or USNC MMR.
The first MMRs should be online in 2024.
In Canada, the CNSC is currently evaluating a GFP / OPG plan to install a USNC MMR at CNL's Chalk River Site.
In the US, Oklo has already a site permit to install its first Aurora Plant (1.5 MWe, probably sodium heat pipes cooled) on INL site. The company will ask for a license to the NRC in few weeks, and just got authorization to use fuel enriched to 19,75% (HALEU).
Vu que j'en ai pas encore fait, un petit thread sur la fermeture de Fessenheim et un debunking des prétextes qui ont pu être avancés :
1) Les émissions de GES : ici on est en plein délire, le nucléaire français étant la source d'énergie la moins carbonée au monde (4,5 g de CO2éq par kWh).
2) Économiquement : c'est une connerie, la centrale est amortie et aucune source d'électricité de remplacement peut coûter moins chère.
Pourquoi l'idée que les voitures électriques vont nous permettre de stocker de l'électricité pour le reste de la grille est complètement conne : un court thread.
Une batterie de grosse voiture électrique (type Tesla 3), c'est 70 kWh maxi. Le kWh coûte en heures pleines est de 15,6 centimes. Le plein revient donc au maximum à 10,9€.
Le prix en heure creuse est de 12,7€, ça fait le plein à 8,9€.
Est-ce que vous pensez sérieusement que quiconque va brancher sa voiture en fonction d'une incitation économique de 2€, au delà même des contraintes temporelles d'utilisation de la voiture propre à chacun ?