Déjà, comme le soulignait @YaelBRAUNPIVET, ça veut dire que les condamnés n’auront plus de mesures de suivi socio-judiciaire. Et ils le savent, c’est dans le projet de rapport. C’est donc complètement stupide, mais bref. justice.gouv.fr/justice-penale…
La question qu’on peut se poser c’est pourquoi les policiers, gendarmes ou élus en particulier ? En imaginant que ce soit une bonne proposition, on ne peut que s’étonner de l’absence des fonctionnaires ou toute personne chargée d’une mission de service public.
Pourquoi inclure les policiers et exclure les professeurs ? Pourquoi les gendarmes et pas les pompiers ? Pourquoi les élus mais pas les personnes au guichet ? Est-ce qu’il y aurait des citoyens qui en valent plus que d’autres ?
Est-ce que menacer une employée de pôle emploi serait moins grave que de menacer un gendarme ? Est-ce que harceler puis tuer un professeur serait moins grave que harceler puis tuer un policier ?
Concernant l’article 24. C’est très tordu, en effet. Pourquoi ? Parce que l’article mentionne une intentionnalité du délit. Pour qu’il soit caractérisé, il faut qu’il y ait l’intention de porter atteinte à l’intégrité physique ou psychique de l’agent en diffusant son image.
Mais qu’on soit bien clair : évidemment qu’il y aura un impact psychique pour l’agent de voir des images de lui en train de commettre un acte illégal (ici des violences policières) ! Comment peut-il en être autrement ?!
Dans les faits, le risque de sanction, l’obligation de supprimer tout élément d’identification et ce critère d’intentionnalité trop large ne pourront que dissuader de filmer la police et de diffuser des vidéos les identifiant. Et c’est l’objectif de cet article.
Or le droit de filmer / photographier la police est une garantie essentielle pour protéger les droits humains dans les situations présentant un risque de violence (interpellation, contrôles, manifestation). Ce droit relève de la liberté d’expression et du droit à l’information.
[Aparté, j’ai lu dans un article de numerama que ça ne concernerait pas le matricule, mais je pense qu’il est également concerné. L’article 24 précise bien « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » et le but même du matricule c’est d’identifier le policier !]
Je vous jure je me suis VRAIMENT arraché les cheveux sur cet article 26. Si on ne lit que l’exposé des motifs, on comprend que l’objectif est de donner les mêmes droits d’usage de leur arme aux militaires Sentinelles qu’aux policiers et aux gendarmes.
Dans les faits, c’est un peu plus compliqué que ça. Déjà je dois avouer que j’étais très surprise d’apprendre que les militaires Sentinelle ne pouvaient pas tirer dans les mêmes conditions que les policiers et gendarmes.
Ma surprise est normale puisque nombre d’articles de presse et de communication ministérielle disent qu’ils le peuvent. @CheckNewsfr : liberation.fr/checknews/2018…
Tous deux font référence à l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure, créé par la loi du 28 février 2017, qui encadre l’usage de l’arme. Sauf qu’il n’y est fait mention QUE des policiers et des gendarmes. Pas des militaires Sentinelle. legifrance.gouv.fr/codes/article_…
Bref je vais pas tourner autour du pot. C’est l’article 122-4-1 du code pénal qui dispose que le policier, le gendarme ou le militaire réquisitionné « N'est pas pénalement responsable [s’il fait] un usage absolument nécessaire et strictement proportionné de son arme ».
Cet usage étant ainsi encadré par l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure. Donc pourquoi cet article 26, s’il est satisfait ? Honnêtement je n’en sais rien 🙈 Ils disent dans le pré-rapport que cela aurait été modifié par la loi de programmation militaire 2019-2025.
Sauf qu’il n’y a aucune modification des textes. Si vous allez sur legifrance, il n’y a bien qu’une seule version.
Bon après ce grand apparté, vous vous demandez sûrement en quoi cet article 26 pose problème, puisqu’il est satisfait. Et bien réellement c’est qu’il NE PARLE PAS vraiment de Sentinelle.
Il fait en effet référence à l’article L. 1321-1 du Code de la défense « Aucune force armée ne peut agir sur le territoire de la République pour les besoins de la défense et de la sécurité civiles sans une réquisition légale. » Donc oui, c’est l’opération Sentinelle.
Mais rien n’empêche que dans deux ou sept ans des forces armées soient réquisitionnées pour agir sur le territoire POUR UNE TOUTE AUTRE RAISON que la lutte contre le terrorisme. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Peut-être de blondes à tendance fascisante 🤷♀️
Et on les autorise pourtant par cette loi à faire usage de leur arme. On ne conditionne même pas ça à des suspicions d’actes de terrorisme. On dit juste « les forces armées réquisitionnées pourront tirer dans les mêmes conditions que les policiers et les gendarmes ».
Bref, je vais conclure ce long thread en disant que ce texte sécuritaire renforcera inévitablement la différence de traitement entre les citoyens (et pas seulement fonctionnaires vs non fonctionnaires, mais également entre les fonctionnaires eux-mêmes).
Et qu’ils ne s’en cachent même pas puisqu’ils consacrent une partie à renforcer le droit des policiers et gendarmes à filmer les citoyens, tout en tendant vers l’interdiction la situation inverse : le droit des citoyens (et journalistes) à filmer la police.
Ah et dernière chose. Comme dit par @malopedia, il n’y aura donc ni étude d’impact, ni avis du Conseil d’Etat sur cette « PPL » de 31 articles. Et EN PLUS le gouvernement a déposé 27 amendements dont 18 portant articles additionnels. Dont ordonnances ! 🙃
Beaucoup semblent ignorer comment fonctionne le travail parlementaire. Ce n’est pas une critique. C’est juste factuel. L’exemple le plus flagrant reste le traitement qu’il y a eu autour du vote sur le glyphosate, et je vais donc le prendre pour exemple.
Dans la nuit du vendredi 29 mai au samedi 30 mai 2018, l’Assemblée nationale a examiné un amendement visant à interdire le glyphosate en 2021. Et de nombreux reproches ont été formulés sur l’absence des députés au moment du vote de cet amendement.
Et vous savez quoi ? Elles sont données y compris à des hommes violents.
Ainsi, d'après un rapport de Solidarité Femmes (qui a créé le 3919), 8,8% des enfants des mères victimes de violences appelant le 3919 résident chez l'auteur des violences ou en résidence alternée
Sources (car j’suis pas un média ni une journaliste moi, donc je donne mes sources voyez-vous !)
#VendrediLecture
Mes deux dernières lectures (mitigées mais conseillées !) et mes lectures en cours et à venir. Un peu de tout, comme d’habitude !
Et vous, de nouvelles lectures en cours ? Des conseils lectures à partager ? 🥰
Terminé à l’instant. Y’a pas à dire, la plume de Zweig est définitivement magnifique, entraînante, passionnante. #VendrediLecture
Lol et du coup je viens d’apprendre (à l’instant) que @livredepoche a sorti il y a deux jours la biographie de Stefan Zweig sur Marceline Desbordes-Valmore. Un de mes écrivains préférés racontant ma poétesse préférée ? Comment vous dire : je suis en route vers ma librairie là.
Vous dites « si le dpi-a est adopté, aucun embryon avec aneuploïdie ne sera implanté ». C’EST FAUX.
Ce qui a été adopté, c’est une expérimentation, UNIQUEMENT pour les couples ayant aujourd’hui accès au DPI pour une autre maladie. Ils sont évidemment libres de ne pas le faire.
C’est très techno. Mais l’idée est, pour les couples qui ont déjà accès à un « tri » d’embryons aujourd’hui, leur permettre, s’ils le souhaitent, de ne pas implanter un embryon qui entraînera une fausse couche ou une mortalité très précoce (trisomie 13, 18).
Retrouvez ici la Tribune des rapporteurs qui soutiennent cette expérimentation : @PBertaGard, @CoDubost, @hsaulignac et Jean-Louis Touraine. On est bien bien loin des fantasmes de la manif pour tous. #PJLBioethique via @lemonde
[thread] Il y a 99% de chances que Gérald Darmanin soit innocenté. Je ne pense même pas qu’il sera mis en examen.
Partant de là, les demandes de démission ne remettent pas en cause sa présomption d’innocence.
Et le problème de sa nomination reste d’ordre politique et éthique. 1/
Nommer 1er flic de France un homme qui a reconnu avoir des rapports sexuels contre des faveurs liées à son statut, c’est envoyer un signal politique. Des personnes compétentes, qui n’ont jamais ne serait-ce que regardé une femme de travers, j’ose croire que ça existe en politique
Macron aurait pu choisir n’importe qui. Il aurait pu promouvoir Nuñez. Fauvergue. Il aurait même pu mettre un flic d’Alliance hein. Mais non. Il a choisi de promouvoir un homme qui est accusé de viol et d’abus de faiblesse, à un poste clé pour la lutte contre les violences.