D'autres exemples sur l'utilisation de données WGS en sécurité sanitaire :
Par exemple, les Danois ont découvert qu'ils avaient des persistances géographiques de certains types de génome de S.Dublin. Ils ont donc des souches qui sont sur le sol danois depuis 20 ans et qui continuent de causer des épidémies. C'est fou non ?
En Allemagne, le WGS a permis de séparer 3 clusters du même sorovar assez rare. Les données portaient à penser à une seule source, mais en réalité il y en avait 3.
En Australie, le WGS a pu fournir des détails beaucoup plus discriminatoires pour montrer que plusieurs outbreaks qui avait lieu dans différents juridictions étaient reliés.
En Allemagne, la source d'une TIAC de Salmonella Derby a été retrouvé en séquençant les Salmonella de différentes sources, comme les données épidémiologiques ne permettaient pas de trouver un lien.
Un exemple très bien illustré du CDC sur un outbreak qui dure 1 an :

Au cours de l'année représentée ci-dessus, plusieurs foyers ont été identifiés, soit en temps réel, soit rétrospectivement. Les cas sont colorés.
Pour la plupart, PFGE trie correctement les cas qui sont liés et font partie de la même épidémie à partir d'autres cas non liés. Mais sur la plus grande épidémie en rouge, vous remarquerez que de nombreux cas gris non épidémiques sont mélangés aux cas d'épidémie
En utilisant WGS, les cas d'épidémie sont beaucoup plus regroupés et se distinguent clairement des cas non épidémiques. Le plus grand groupe (rouge) ici a été détecté à l'origine parmi un petit nombre de clients dans deux restaurants différents dans deux états distincts.
Mais WGS a montré que les deux groupes de maladies faisaient en fait partie d'une épidémie plus large, impliquant plusieurs patients qui n'étaient allés à aucun des deux restaurants.
Aujourd'hui à l'ANSES le WGS est utilisé comme support pour l'investigation de TIAC, ou afin de mesurer avec précision si deux souches sont reliés ou non.

C'est également beaucoup utilisé afin de rechercher des gènes de résistances ou de virulence.
Moi, j'utilise les données WGS afin de :
1) comprendre les liens génétiques entre les souches de mes sérovars en France
2) essayer de trouver des marqueurs de chaîne pour retrouver la source de contamination d'une souche.
Mais je ferais un thread pour l'expliquer en profondeur 😉

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4 Nov
Aujourd'hui, je vais enfin parler de mon domaine : la bio-informatique génomique en sécurité alimentaire ! Je parlerais (enfin) de ma thèse demain, mais aujourd'hui, je voulais vraiment prendre du temps pour introduire le sujet.
Hier, on a pu voir comment était résolu les enquêtes épidémiologiques. Aujourd'hui, je vais vous montrer qu'est-ce que les données WGS peuvent apporter aux analyses.
Je vous ferais également un petit thread sur les techniques de séquençage un peu plus tard si ça vous intéresse 😉
Read 24 tweets
3 Nov
Petit point serovar : hier je vous ais expliqué ce que c'était un sérovar, mais comment on le détermine ?
l y a plusieurs méthodes afin de déterminer microbiologiquement le sérovar d'une Salmonella. PFGE, PCR...je ne vais pas tous les décrire parce que le thread devient long, mais je vais parler de la méthode de référence utilisé par mon laboratoire d'accueil.
A l'ANSES, on utilise le sérotypage par agglutination. Qu'est-ce que c'est ? En gros, c'est réaction spécifique entre un anticorps présent dans un sérum test et un antigène porté par le microorganisme étudié, comme expliqué dans le schema (crédit : ac-montpellier)
Read 21 tweets
3 Nov
Hello hello,
Aujourd'hui comme annoncé, je vais parler de sécurité sanitaire et de caractérisation des Salmonelles.
Je voulais absolument présenter ça avec un exemple concret, et ça a été difficile de trouver quelque chose de bien décrit et publié officiellement en France.
Je vais donc raconter une investigation de cas groupés de Salmonella datant de 2012. C'est un peu vieux, mais l'investigation a très bien été décrite et je ne risque pas de divulguer des informations sensibles 😅
Pour poser les bases, en France, une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est déclarée lorsqu'il existe au moins 2 cas de maladie avec une symptomatologie similaire, souvent gastro-intestinale. En 2018, 1 630 TIAC ont été déclaré.
Read 24 tweets
2 Nov
Comme promis, voici le thread sur les salmonelles ! Ici, je vais décrire rapidement les salmonelles et les classifications des salmonelles 😉

Alors la Salmonella, c'est quoi ? 🦠
Entérobactérie ✅ Bacilles avec des flagelles péritriches (tout autour de la cellule) ✅Gram négatif ✅ 0,7 à 1,5 μm de diamètre✅Superbe photo coloré d'une Salmonelle en contact avec une cellule✅ (crédit NIAID) Image
Elle provoque des maladies, comme la fièvre typhoïde chez les salmonelle typhiques, ou la salmonellose chez les salmonelles non-typhiques.
Read 21 tweets
2 Nov
Dans ce thread, je vais vous parler un peu de mon parcours et comment j'en suis arrivée à faire de la bio-informatique. Il y a deux types de bio-informaticien : les bio-informaticiens de formation et les bio-informaticiens qui ont appris "sur le tas". Moi, je suis de formation.
J'ai commencé à m'y intéresser en terminale quand il fallait choisir son avenir.

J'aimais bien la biologie, et j'avais commencé à faire un peu d'informatique avec l'option "informatique sciences du numérique" (ISN) qui venait d'être mis en place.
Je me suis dit que j'allais continuer dans ces deux domaines. J'ai donc rejoins l'université de Versailles St Quentin en Yvelines @uvsq pour une licence en Biologie-Informatique.
Read 22 tweets
2 Nov
Je vais commencer la journée en vous expliquant un peu ce qu'est la bioinformatique :
Comme @jessica_compbio l'a très bien expliqué, la bioinformatique est une discipline qui se place à l'interface de la biologie et de l'informatique dont l'objectif est de résoudre des problématiques biologiques avec l'utilisation d'outils informatiques .
Read 9 tweets

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