La rupture du barrage de Banqiao (Chine) en 1975 a entraîné directement 86.000 morts et indirectement 145.000 morts (famines et épidémies) selon les chiffres officiels du gouvernement chinois.
Il s'agit de la catastrophe industrielle ayant le plus lourd bilan humain.
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On est bien loin du bilan des catastrophes de Tchernobyl (jusqu'à 4000 décès radioinduits selon l'OMS[1]) et Fukushima (pas de décès radioinduit démontré[2] mais quelques centaines de décès liés au traumatisme de l'évacuation[3]).
Pourtant, contrairement à l'énergie nucléaire, quasiment personne n'appelle à sortir de l'hydroélectricité au motif des risques présentés pour la population humaine.
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Sans doute car le principe d'un barrage est compréhensible par tout le monde, donc rassurant, et qu'en cas de rupture, aussi lourd soit le bilan, la catastrophe reste compréhensible (aucune menace "invisible").
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Enfin, l'hydroélectricité n'est pas la source d'énergie la plus létale. Elle arrive très loin derrière les combustibles fossiles qui tuent en permanence, du fait de la pollution de l'air et des accidents sur la chaîne d'approvisionnement.
Quelques chiffres et graphiques sur le secteur de l'énergie aux États-Unis, 2e au monde derrière la Chine, dans Connaissance des énergies (@info_energies).
Réflexion d'@EtienneKlein – à laquelle je souscris – sur la place insuffisante qu'occupent les ingénieurs dans les médias.
Faisant partie des ingénieurs qui communiquent, j'aimerais compléter avec un retour d'expérience.
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Le problème ne vient pas que des ingénieurs. Il est difficile de publier dans certains médias en étant ingénieur (sauf à être déjà très médiatique et c'est donc davantage la personne que le propos qui compte).
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Je n'ai jamais réussi à passer un papier sur l'énergie dans @libe (et ce n'est pas faute d'avoir essayé) et un seul dans @lemondefr (car il était cosigné par @OIL_MEN).
L'industrie du #charbon fait face à une situation économique difficile. Le charbon est en effet de plus en plus concurrencé par le gaz et, dans une moindre mesure, l'éolien et le solaire.
Un déclin du #charbon serait une très bonne chose pour le climat mais cela ne peut pourtant pas encore être tenu pour acquis. En effet, la plus grande compétitivité du gaz provient notamment d'un marché gazier surapprovisionné (notamment par le gaz de schiste américain).
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Si la situation devait se tendre un peu, ou un choc pétrolier advenir (ce qui n'est pas improbable), la situation pourrait s'inverser et le charbon redevenir compétitif.
Les 4 pays ayant torché (ie. brûlé en sortie de puits de #pétrole) le plus de gaz en 2018 sont la Russie, l'Iran, l'Irak et les Etats-Unis.
Cette pratique rejette d'importantes quantités de CO2 (200-300 millions de tonnes de CO2 par an) et est néfaste pour le #climat.
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La pratique du torchage s'explique par la faible valeur du gaz (combustible fossile peu dense et complexe à transporter), co-extrait en même temps que du pétrole dans des zones isolées (Sibérie orientale en 🇷🇺, désert du Texas et Dakota du Nord peu peuplé aux 🇺🇸).
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Dans le cas de l'Irak, il s'agit surtout d'un manque général d'infrastructures dans un pays meurtri par les guerres.
Le fait que l'offre future soit capable de répondre à cette demande, donc que la consommation de pétrole soit capable de croître pendant encore 25 ans, est une tout autre question.
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De lourdes incertitudes pèsent sur la pérennité de l'approvisionnement, après le passage du pic de #pétrole conventionnel à la fin des années 2000 et les fragilités affichées par l'industrie des pétroles non conventionnels (déjà avant la pandémie).
Une fois extraits, tous les pétroles se valent-ils ?
La réponse est non. Le #pétrole est constitué de nombreux hydrocarbures (chaînes carbonées) différents, plus d'autres éléments (soufre, eau...) en +/- grandes quantités selon l'origine.