Pour "rigoler" un petit pronostic:

Fin d’année 2020: le gouvernement continue de s'entêter dans la croyance au "ruissèlement". Tous les plans d'aides sont conçus comme un soutien inconditionnel aux entreprises, sans considération pour le soutien des ménages.

1/n (c'est long)
Début 2021 : pour les mêmes raisons idéologiques, le gouvernement continue de s'entêter sur la #dette, place les mesures de soutien au bilan de la Sécu et non pas de l'Etat pour contraindre son remboursement. De nouvelles mesures d'austérité sont annoncées pour les compenser.
L'économie continue de vivoter artificiellement par perfusion d’argent public : le ministre de l’économie et le 1er ministre annoncent un nouveau plan de soutien aux entreprises sur la base de leur chiffre d’Affaire passé, le "Plan de Soutien Final Pour la Reprise" (PSFPR)
Sans mesure contraignante, les menaces de plans sociaux commencent néanmoins à se faire plus fréquentes, facilitées par les "mesures de performances collectives" de 2017 ; en parallèle les inégalités continuent de se creuser à bas bruit.
Février, mars 2021 : Les contestations sociales commencent à se faire plus fréquentes au fur et à mesure que les inégalités et les difficultés économiques s'accroissent.
A défaut d'amélioration tangible sur le plan économique à offrir en argument de soutien à sa politique, le gouvernement n'a d'autre choix que de continuer dans la #répression pour contenir la gronde sociale.
Il poursuit ainsi sur sa lancée entamée dès 2019 : pour espérer détourner l'attention, il ne cesse dès lors plus de désigner les musulmans comme boucs émissaires, ainsi que les diverses oppositions sociales regroupées sous le terme épouvantail de "l'islamo-gauchisme".
Petit à petit le terme englobe tellement de monde qu’il se vide de son sens dans l’opinion. Les médias télévisuels, tous à leur cécité légendaire, n’en perçoivent rien. Les libertés individuelles et de la presse continuent de s'éroder. Mais l'économie "tient" toujours.
Avril 2021: dans ce contexte qui semble tenir mais néanmoins fragilisé, le gouvernement met donc en place le 2nd volet de la #réforme du #chômage. Il a récemment concédé des amendements marginaux à sa copie initiale: l'Unédic table sur environ 1 million de personnes impactées
De son côté, le calcul du gouvernement est qu'il faut bien faire baisser la facture du chômage pour rembourser la #dette. Pour lui - qui mise toujours sur le soutien aux entreprises et leur redémarrage pour "bientôt" - c'est win-win :
Facture chômage plus faible à la fois de par les prestations réduites ("il faut bien inciter la France au travail!") et de par un chômage à venir qu’il espère moindre ("les entreprises vont embaucher, si si il faut attendre un peu encore" – la "fameuse" politique de l’offre)
Mai, juin 2021 : l'exaspération sociale continue de monter, mais les manifestations restent le fait des "militants" et citoyens "habituels". Un début de contestation lycéenne est réprimé violement par les CRS. La presse rapporte des courses poursuites jusque dans les bâtiments
L'économie par contre ne semble pas vouloir reprendre: les entreprises maintenues en activité par l'argent public continuent de produire, mais les ventes ne décollent pas. Nombreux français n'ont plus les moyens d'acheter et ceux qui le pourraient préfèrent constituer une épargne
Aout : en plein cœur de l’été avec une éco en berne, et plutôt que revoir sa position dogmatique de "politique de l'offre" et du "ruissellement", le gvt se résout à racheter les surplus des entreprises, afin qu'elles conservent leur chiffre d'affaire et maintiennent les emplois
Le gouvernement accède à cette revendication du MEDEF formulée quelques semaines plus tôt, en achetant les surproductions des entreprises puis en les détruisant : une gigantesque "prime à la casse" généralisée et nationale
Citoyens et ONG pointent le désastre, alors que le capitalisme apparait à nu pour ce qu'il est : un système qui ne fonctionne que par accumulation de capital, fusse de manière complétement absurde sans plus aucune logique marchande … et actuellement sans résultats sociaux.
Le gouvernement se défend en expliquant que "la manœuvre est temporaire car nous sommes face à une situation exceptionnelle etc." Un nouveau rapport d’#Oxfam montre que les multinationales et leurs PDG se sont enrichis comme jamais au cours de l’année
Septembre, octobre 2021 : la crise de solvabilité éclate. Toutes les entreprises non viables qui aurait dû fermer indépendamment du Covid et qui ont été maintenues artificiellement jusque-là pendant 2 ans s'effondrent
Les autres faillites liées aux pertes d'activités de la gestion éco de la pandémie enchainent dans leur sillage. En qq semaines c'est toute la chaine de dépendance de solvabilité qui s'effondre: plans sociaux à la pelle, le chômage monte à des niveaux et une célérité historiques
Dans ce contexte sans perspective d'embauche, les réformes du chômage achèvent de fragiliser le corps social: les asso alertent sur une flambée de la pauvreté estimée à plus de 17 millions si rien n'est fait, un saut de 70% par rapport à l'an passé, presque un français sur quatre
Novembre 2021 : Le secteur bancaire se trouve menacé par contagion de la crise de solvabilité pour les prêts qu’il a concédé aveuglement aux entreprises depuis 2020, encouragé par le gouvernement.
Trois ans après les #GiletsJaunes, la contestation populaire explose à nouveau.
La France fait face à son plus important mouvement social depuis le début du siècle dernier. Les manifestations dégénèrent systématiquement dans des niveaux de violences qui font paraître aux yeux du pouvoir les événements #GiletsJaunes passés comme de bien sympathiques souvenirs
La répression s'intensifie à des niveaux inédits. Des blessés très graves sont recensés aussi bien côté manifestants que forces de l'ordre. Sur les plateaux télévisés, les « experts » appellent à un gouvernement de coalition avec l’armée.
Les médias en majorité tenus par une poignée de grandes fortunes multiplient les éditos pour appeler à suspendre les élections de 2022 afin qu’E. Macron continue son mandat pour "ne pas prendre le risque que la France soit confisquée aux mains du populisme ou de l'extrême-droite"
La suite ne dépendra que de deux choses :
- une vision collective du monde que nous voulons faire advenir à la place de ce que celui-ci fut (et il y a du boulot, autant qu'il y a d'excellentes idées)
- un soutien massif de la majorité du corps social (et il faudra du courage)
Pour aller plus loin (entre autres) :
- La situation à venir et les faillites @RomaricGodin mediapart.fr/journal/france…
- Le rachat des surplus @Les__Infiltres infiltres.fr/2020/11/10/pro…
- L'absence de concessions parlementaires #Lordon blog.mondediplo.net/ils-ne-lachero…
Il va sans dire que cette chronologie n’engage que moi et pas les auteurs des liens ci-dessus, potentiellement désespérés par les extrapolations que j’en fais 😁
#pardon
Oups, j'ai oublié dans mes "crédits" cet article de @MartineOrange : mediapart.fr/journal/econom…

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9 Jul
Vous serez rassurés de savoir que le gouverneur de la @banquedefrance ne comprend rien à l'économie et la comptabilité – ou le prétend, pour défendre une politique de classe.

Pourquoi ses propos n'ont simplement aucun sens, et pourquoi c'est complètement con? un (long thread)⬇️
Tout d'abord, puisqu'il est question de la "dépense publique", rappelons que les dépenses privées représentent une somme équivalente à 200% du PIB.
Mais alors comment c'est possible d'avoir plus de 100% du PIB ? Parce que le PIB ne mesure pas les dépenses mais la valeur ajoutée.
Imaginez une entreprise A qui vend un produit à 75€, et dont les dépenses pour sa production (hors salaires, impôts, etc) sont de 55€.
La valeur ajoutée est donc de 75 - 55 = 20€.
Ces 20€ sont sa contribution au PIB.
Les 55€ de dépenses n'entrent pas en compte dans le PIB
Read 17 tweets
7 Feb
Je discutais avec un collègue qui découvrait que notre système de retraites n’avait pas de problème de financement en réalité (et manifestement la télé est restée discrète sur le sujet, donc il doit y avoir pas mal de monde qui croit encore qu’il y a un problème de déficit…)
Alors je me lance comme petit défi de rappeler les grandes lignes et le scandale de cette réforme … et, pour rire, en ne citant AUCUN journal de « gauche ». Comme ça la réalité sera peut-être plus facilement acceptée :)
Alors on répète : notre système de retraites actuel n’a pas de problème de financement. C’est le très officiel Conseil d’Orientation des Retraites qui l'illustre : voir ses deux derniers rapports cor-retraites.fr/sites/default/… et cor-retraites.fr/sites/default/…
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