Reconnaissance faciale, drones, caméras thermiques... : les technologies de surveillance ont progressé en 2020 — mais nos victoires entravent leur chemin
On revient dans ce thread sur 1 année de #Technopolice
En septembre 2019, nous avons lancé la campagne #Technopolice, avec site, forum, base documentaire — un ensemble d'outils pour se renseigner et lutter collectivement contre l'utilisation des nouvelles technologies de surveillance par la police
C'est collectivement que nous avons découvert que cette Technopolice gangrène déjà nos villes : caméras automatisées, capteurs sonores, drones, reco faciale, police prédictive...
Nous avons réuni sur une carte toutes les informations récoltées :
A côté de ce travail de documentation, nous avons aussi exposé à Marseille et à Avignon les affiches et visuels de la campagne, autour d'ateliers et de conférence sur la surveillance algorithmique
Sans oublier bien sûr les contentieux pour faire reculer les pires des projets — comme celui contre la Safe City de Marseille que nous avons relancé hier
Ou celui contre les portiques de reconnaissance faciale dans deux lycées de la Région sud — action gagnée devant le tribunal de Marseille (et première victoire en Europe sur la reconnaissance faciale)
Des entreprises dont l'imagination s'est défoulée pendant la crise sanitaire, entre détection de masques, caméras thermiques et mesures de distances physiques
L'opacité qui entoure ces marchés de vidéosurveillance rend le combat difficile.
Après un premier échec en mars - de pure forme - nous attaquons cette fois-ci le contrat passé entre Marseille et la SNEF.
L'enjeu, c'est aussi de créer une jurisprudence capable d'entraver des projets similaires en cours dans d'autres villes françaises et que nous avons détaillés dans notre campagne #Technopolice
Les fichiers ne concernent plus seulement les personnes physiques mais maintenant aussi les "groupements" et l'entourage de ces groupements
Cette extension ouvre la voie au fichage de tous les manifestants identifiés par la police, qu'ils soient considérés comme violents ou non.
Le fichage s'étend aux activités en ligne, avec la crainte de la CNIL (que nous partageons) d'une surveillance automatisée de tous les réseaux sociaux.
Ajoutez-y le fichage des opinions politiques et de données se santés : addictions, troubles psy.
Alors qu'aucune étude nationale n'a jamais prouvé l'utilité de la vidéosurveillance, les amendements de suppression de l'art 20 sont rejetés
Tandis que @Ugobernalicis critique l'intérêt des caméras, @DiardEric (LR) traite les critiques contre la vidéosurveillance de "dinosaures", croyant que tout ce qui est électrique serait "moderne". C'est la réflexion politique qui semble appartenir à une autre époque à l'Assemblée
In April, with the covid19, the police wanted to track people that refuses to respect lock-down obligations.
Homeland Minister asked police forces to abuse the SCA file, that wasn't designed at the time to record other information than ones related to driving offences yet
Courts overturned legal procedures where the police abused this file. So the Homeland Minister just changed the legal framework. Now, the SCA file can record much more information, in a disproportionate way, for minor violations but during a long time.
Les débats sur la loi sécurité globale se poursuivent, on commence à parler surveillance.
Première percée : sous la critique, le gouv vient de retirer son amendement par lequel il voulait être habilité à "moderniser la vidéo protection" par ordonnance videos.assemblee-nationale.fr/direct.9821144…
On parle maintenant de caméras individuelles portées par les policiers et gendarmes. @Deputee_Obono défend clairement notre position contre la reconnaissance faciale généralisée (permis via le TAJ depuis 2012), notamment pour harceler des militants en manifestions.
Alors que @platombe s'oppose à ce que les policiers puisse publier les vidéos qu'ils prennent en manif, la rapporteure @AliceThourot est claire : ici le rôle de la police n'est plus de protéger la population contre les infractions, mais uniquement de défendre son image publique.
Au tour d'@olivierveran d'intervenir, qui commence son propos par une question assez surprenante : « la fin justifie-t-elle les moyens ? ».
On sait depuis longtemps le malaise du gouvernement sur ce sujet : il a envoyé 2 ministres aujourd'hui pour épauler @cedric_o
Il demande « au nom de quoi pourrait-on empêcher certains d'utiliser l'application s'ils le veulent ? »
@olivierveran fait mine de ne pas comprendre que le problème n'est pas individuel mais collectif, culturel, lié à l'accoutumance de la population à des outils de surveillance.