Pour un médecin, faut-il DENONCER son/ses confrères quand ils font absolument n'importe quoi, jusqu'à mettre en DANGER leurs patients ?
(spoil : pour moi, en tant que patient et citoyen : c'est OUI, mais je vais détailler pourquoi).
2/ Je ne parle pas ici des erreurs médicales de bonne foi, rattrapables, qui arrivent une fois, si elles n'ont pas eu de conséquence. Je suis au contact de plein de médecins : ils ont tous un emploi du temps de dingues, ils sont crevés. Préservons-les.
3/ Je parle de médecins qui pratiquent intentionnellement des soins et des actes ou même tiennent des propos, en contradiction avec les "données acquises de la science" (ce n'est pas pour rien si c'est dans le code de déontologie) et qui mettent clairement en DANGER les patients.
4/ En privé, je reçois d'innombrables témoignages de médecins qui me racontent les pratiques hyper-dangereuses (et totalement contraires aux recommandations des autorités sanitaires) de tel confrère sur un ou des patients,.
5/ Et pire : ça se termine parfois mal : ces médecins me racontent que un tel ou tel confrère ayant pété les plombs à faire de telles pratiques hyper-dangereuses, son patient s'est retrouvé à l'hôpital, en réa, etc...
6/ Et quand je dis à ces médecins : "vous n'avez pas dénoncé votre confrère à l'ordre des médecins, à la justice ?!!"
Ils me répondent :
- "c'est pas mon rôle"
- "je vais me faire taper sur les doigts pour non-confraternité" (WTF ?!)
- c'est au patient ou à la famille de le faire
7/ Examinons chacun de ces arguments:
- "c'est pas mon rôle"
Ce ne serait pas à un médecin de dénoncer un confrère pour pratique dangereuse ?
Je suis choqué. Dans la plupart des autres métiers, c'est un devoir de le faire. Là il s'agit de la santé ou même de la VIE des patients !
8/ Deuxième argument :
- "si je dénonce un confrère, je vais me faire taper sur les doigts pour non-confraternité".
Et c'est là que, nous, citoyens, devons intervenir pour aider les médecins à libérer leur parole.
Pour cela...
9/ L'ordre des médecins doit être profondément réformé, ou tout simplement supprimé, et l'application du code de déontologie laissé à la justice pénale et pas ordinale, avec une priorité : celle de la santé du patient, au-dessus de la confraternité.
10/ Ca fait des décennies que le fonctionnement de l'ordre des médecins est dénoncé. Même la cour des comptes dénonçait non-seulement une gestion financière catastrophique, mais aussi "des décisions allant à l'encontre de l'intérêt des patients".
On croit rêver.
A nous d'agir !
11/ Troisième argument:
- "c'est au patient ou la famille de déposer plainte".
Presque IMPOSSIBLE !
Je ne compte plus les témoignages en "off" de médecins qui racontent "le toubib qui déconne avait fait croire que...". Quand c'est le médecin qui a le savoir, il peut faire croire.
12/ Vous aurez tous les médecins qui vous diront : "oui mais face à une souffrance il faut bien faire quelque chose" ou bien "il me réclamait à corps et à cri un traitement".
Et c'est là qu'on reconnait les médecins qui savent :
- prendre le temps d'expliquer,
- parfois dire non.
13/ Et le médecin de rappeler à son patient:
- que les pratiques doivent respecter la loi
- être basées sur les données ACQUISES de la science (et c'est pas un petit médecin dans son coin qui décide ce qu'elles sont)
- et que non le patient n'est pas "libre de prendre le risque".
14/ Alors j'en appelle à tous les médecins, ultra-majoritaires et innombrables, qui font leur métier en respectant la loi et leur code de déontologie :
certains rares autres ont franchi pendant cette crise TOUTES les limites de l'inacceptable.
STOP à l'omerta.
15/ Nous, citoyens, avons besoin de tous nos médecins intègres, pour les soutenir quand cette confraternité est trop souvent dévoyée en omerta
leur demander enfin de parler, dénoncer leurs rares confrères qui font n'importe quoi.
La santé des patients doit être au-dessus du tout.
16/ En médecine la santé du patient n'est-elle pas supérieure à tout le reste ?
Dans n'importe quel autre domaine, ne pas dénoncer la mise en danger de la vie d'autrui est un délit.
Il est temps qu'il en soit de même dans le domaine le plus important pour la santé: la médecine.
17/ Code de déontologie: conseil-national.medecin.fr/sites/default/…
Et au pénal:
- mise en danger de la vie d'autrui: 1 an de prison et 15000 euros d'amende
- non-dénonciation de crime: 3 ans de prison et 45000 euros d'amende
En attendant qu'un jour une loi protège mieux les médecins qui alertent.
18/ Et sur certaines décisions de l'ordre des médecins, il faudrait un jour que des médecins, ou des patients (ou les deux) aient le courage de renvoyer l'ordre des médecins devant la justice pénale pour non-assistance à personne en danger ou mise en danger de la vie d'autrui.
17/ En distinguant bien cependant que l'ordre des médecins, en tant qu'institution, a eu des décisions gravissimes pour la santé des patients, mais selon les cas, certains conseils départementaux ou régionaux de l'ordre des médecins font leur boulot.
18/ Mais d'une manière générale concernant les justices ordinales : une justice efficace et impartiale dans laquelle beaucoup se connaissent, j'y crois peu. Et vous ?
Un temps, la suppression du conseil de l'ordre des médecins avait été envisagée : elle revient d'actualité.
19/ On en vient à "faut-il dénoncer EN JUSTICE ordinale voire pénale les propos publics clairement FAUX voire MENSONGERS de certains médecins ?".
Ma conviction est oui aussi. Car leur parole est très écoutée: les dégâts sur la santé sont certes indirects mais multipliés par 1000.
20/ Sur ce point des fake-news et mensonges dangereux pour la santé publique, l'article 13 du code de déontologie est très claire et il faudrait simplement que le conseil de l'ordre l'applique (trop demandé ?!).
21/ Mais il me semble qu'il faudrait aussi des courageux qui lanceraient des poursuites pour mise en danger de la vie d'autrui quand :
- il s'agit d'un médecin,
- la fake-news ou le mensonge est bien caractérisé,
- le danger pour la santé des patients qui suivent cela est établi
22/ En attendant une loi qui, comme dans certains pays, condamnerait enfin les fake-news dangereuses pour la santé publique.
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Le rapport de la COMMISSION D'ENQUETE covid du @Senat vient de paraitre.
Rédigé par 3 sénateurs de tous bords politiques, il est très approfondi.
Intéressons-nous au paragraphe dédié à la RECHERCHE...
2/
Rien que le titre du paragraphe dédié à la recherche, dans ce rapport du Sénat, est éloquent (et c'est pas comme si l'Académie de Médecine @acadmed alertait déjà depuis début mai sur la dispersion des moyens en petites recherches pourries, mais presque...).🔽
3/
Avec aussi un petit rappel du Sénat pour les plus mauvais élèves de la classe.🔽
🔥📣[THREAD] 1/ Alors, le classement sans suite sur les essais cliniques de l'IHU et de @raoult_didier : fake ?
J'attendais pour être sûr.
Quelques journaux relaient l'info: donc ils ont dû vérifier l'authenticité du document de classement sans suite.
Analysons-le en détails...⏬
2/ La première étude (Gautret et al. n°1) testant l'hydroxychloroquine en cas de covid-19 est la seule à avoir reçu l'autorisation d'un comité d'éthique indépendant (ou CPP = comité de Protection des Personnes) : chose obligatoire quand on fait un essai clinique.
3/ Allons donc voir le registre d'enregistrement de cet essai clinique : clinicaltrialsregister.eu/ctr-search/tri…
Il y est indiqué en effet l'autorisation d'un essai clinique testant l'hydroxychloroquine en cas de covid-19 selon des conditions très précises.
[THREAD] 1/ Au fur et à mesure que les fraudeurs de la science se retrouvent à poil, leurs conneries sont de plus en plus facile à débunker...
2/ Episode 1 : la fraude de la publi dont tout est parti : Gautret et al, 2020 : il a fallu montrer que les traitements stats des données et les tests PCR ont été truqués, que des morts n'étaient pas comptés dans le taux d'échec, que des données ont été cachées (et j'en passe).
3/ Episode 2 : "moins de morts à Marseille", "mortalité la plus faible du monde à l'IHU" : déjà plus facile à débunker : pas de stats de mortalité covid à Marseille même, pas moins de morts dans le Dpt 13, patients à l'IHU bien plus jeunes en moyenne et pas de réa à l'IHU...
2/ Donc à toutes les grandes gueules qui crient contre "Big Pharma" sans avoir levé le cul de leur canapé pendant 30 ans, on va mettre les choses au clair...
3/ Il y a en gros 15 ans (je sais plus exactement, en fait), quand une pétition a tourné pour obliger les firmes pharma à déclarer A L'AVANCE leurs endpoints (critères réussite/échec) de leurs essais cliniques, afin qu'ils ne cachent aucun résultat, vous étiez où, les gueulards ?
1/ [THREAD]
Je vais vous parler d'un texte. Oh presque rien.
Un vieux truc griffonné il y a près de 2500 ans.
Légèrement retouché depuis.
Incroyable, tant il est d'actualité.
Prémonitoire, même...
3/ "Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux" ansm.sante.fr/var/ansm_site/…
1/ [THREAD]
Dès le début de la pandémie, j'ai réactivé mes contacts : dizaines de professeurs de médecine, épidémiologistes, biologistes moléculaires, virologues, toxicologues, auditeurs d'essais cliniques, juristes, etc...
Et je suis en COLERE🤬
à la veille d'un RECONFINEMENT😢
2/ Oui, j'étais chercheur, et devenu prof, par choix.
Mais toujours curieux à dévorer et décortiquer les publis scientifiques (chacun sa passion).
Et transmettre cette passion à mes élèves :
"Avant de savoir si on est d'accord ou pas, vérifier si c'est vrai ou faux".
3/ Dès ma thèse, j'avais entendu parler de Raoult: grand découvreur de microbes mais interdit de publication pendant 1 an en 2006 pour cause de fraude scientifique...
bref: un atypique. Mais sans plus d'a priori.
Après tout : l'important n'est pas QUI le dit, mais CE QUI est dit.