Thread by @recriweb

24 décembre 1982 : mort d'Aragon, une plume servile du stalinisme.

1) Dans sa jeunesse, Aragon se retrouve dans le mouvement surréaliste avec d'autres artistes. Le souvenir de la Première Guerre mondiale ainsi que la guerre du Rif en 1925 leur avaient inspiré un juste dégoût...

2) du patriotisme et du colonialisme. "Je conchie l'armée française", disait alors Aragon, qui cependant n'alla pas, à cette époque, jusqu'à s'intéresser à l'espoir d'un monde nouveau qui s'était levé en Russie. En 1924, il choquait ses proches en parlant de "Moscou-la-gâteuse"..

3) .. témoignant du "peu de goût" qu'il avait alors "du gouvernement bolchevique, et avec lui de tout le communisme [...]. La Révolution russe, vous ne m'empêcherez pas de hausser les épaules"...

4) L'engouement d'Aragon pour l'URSS ne se manifeste que plus tard, une fois les révolutionnaires écartés au profit des représentants d'une bureaucratie ayant Staline à sa tête. Adhérent au PC en 1927, Aragon se rend 3 ans après en URSS, à un congrès international des écrivains..

5) ... où, contre toute attente, il signa une lettre dénonçant à la fois Trotsky et les thèses surréalistes, trahissant ainsi ses amis, avec lesquels ce fut la rupture. En 1936, Aragon reprend les plus grossières et sinistres calomnies staliniennes.

6) Il étale sa satisfaction devant les exécutions prononcées lors de parodies de procès organisées à Moscou contre les révolutionnaires les plus connus, tandis que beaucoup d'autres disparaissaient dans les caves des prisons et dans les camps.

7) Dans la revue Commune, Aragon dénonce les victimes : "C'est un effroyable déballage d'ignominie, ce procès que domine leur maître à tous, Trotsky, allié à la Gestapo. La Cour suprême se prononce : la mort aux seize coupables. Le pays n'eût pas compris un autre verdict."

8) Le talent servile d'Aragon, auteur également d'un poème à la gloire de la police politique qui exécutait les basses œuvres, le Guépéou, est repéré par les dirigeants du @PCF, en particulier Maurice Thorez, qui le fit accéder en 1937 à la direction de Ce Soir.

9) Aragon n'hésite pas à exclure de la rédaction Louis Guilloux quand celui-ci refuse d'écrire un article pour condamner la parution en librairie du récit, honnête, d'André Gide à propos d'un voyage en URSS auquel il avait lui-même participé.

10) En 1941, Aragon suit le nouveau tournant du PC, défendant l'union nationale, qui se traduit par la constitution d'un front avec un général nationaliste & réactionnaire, de Gaulle. C'en est fini du temps où il saluait "L'Internationale contre la Marseillaise".

11) Il se fait patriote, pire, cocardier. "Mon Parti m'a rendu les couleurs de la France", écrit-il en 1944, alors que le PCF est devenu un parti de gouvernement de l'ordre bourgeois. Quand Staline meurt en 1953, Aragon salut "le plus grand philosophe de tous les temps".

12) Et Aragon se tait en 1956 quand les tanks russes écrasent la révolution des ouvriers hongrois...

13) Tous ces mensonges, flagorneries & trahisons, Aragon les a commis en connaissance de cause, d'autant plus qu'il était lié à la famille de Lili Brik — sœur d'Elsa Triolet — qui a eu comme compagnons successifs le poète Maïakovski suicidé en 1930 et un général fusillé en 1937.

14) Par sa servilité, Aragon a construit sa carrière, mais le pire c'est qu'il a servi de caution à la politique du #PCF en travestissant l'URSS stalinienne en pays communiste.

Cela, @humanite_fr ne peut évidemment pas le dire.