Chacun va donner son avis, alors voilà le mien (qui n'est qu'un avis).
Dans cet article il est écrit qu'une des raisons pour expliquer notre lenteur est une protocolisation à outrance, qui elle-même serait la conséquence de la volonté des autorités de se protéger.
C'est un peut court parce que ça ne dit ni contre quoi les autorités devraient se protéger ni pourquoi
Bien évidemment le sous-entendu est que des patients s'estimant victimes de soins portent plainte et que les acteurs de leurs soins soient sanctionnés
Et on imagine bien qu'au 1er syndrome de Guillain-Barré qui passe après une vaccination (j'ai fait un thread là-dessus pour expliquer pourquoi c'était ET normal qu'il s'en produise ET absurde de ne pas vacciner pour ça) il y'aura des gens pour exiger que le vaccinateur soit pendu
Et même hors des vaccins, il existe une tendance de fond dans le débat public pour exiger des soins efficaces et sans danger. Une exigence de bénéficie sans risque.
Et à cette première demande loufoque, s'ajoute une exigence d'égalité par le bas : si vous ne pouvez pas me garantir à moi personnellement une vaccination sans risque, je n'en veux pas, mais je ne veux pas non plus que autres en bénéficient directement ou indirectement.
Très concrètement ça donne des gens qui :
1 refusent le vaccin
2 refusent quand ils sont en situation de choix que leurs proches en bénéficient
3 refusent les conséquences de leur refus (isolement)
4 refusent que les vaccinés puissent reprendre une vie normale (certif de vaccin)
Et là on ne parle pas uniquement des illuminés anti vaxx comme ma collègue qui pense que l'épidémie n'existe tout simplement pas, on parle de gens à peu près normaux qui invoquent des concepts nobles comme la liberté (au dépend des autres) ou l'éthique (de sombrer avec eux).
Mais ceci n'explique toujours pas entièrement la genèse de ces nouveaux comportements. Parce que si l'administration et si frileuse, ça ne date pas de la semaine dernière.
Avant le sujet des vaccins, ces comportements se voyaient dans les hôpitaux par exemple, avec une fréquence croissante.
On l'a un peu oublié, mais sur Twitter il y a eu des grandes empoignades avec des directrice d'hôpital devenue directrice d'ARS exigeant des staffs de concertation multidisciplinaires y compris avec des non soignants pour le moindre plâtre.
Il y'a également eu des patients dits experts, exigeant d'être consultés avant tout nouveau protocole des soins concernant les autres (parce que si vous avez un asthme, vous savez mieux que quiconque ce dont un paraplégique a besoin).
Et on a vu des médecins (écrivains à succès) attaquer à la gorge leurs confrères qui ne s'effondraient pas en pleurs pour annoncer un diagnostic de.... hypertension artérielle bénigne (non non, ce n'est ni ironique ni exagéré).
Bref, la protocolisation à outrance ne tombe pas du ciel. Elle est la conséquence directe et naturelle de l'audience grandissante d'une minorité qui estime que ses peurs doivent paralyser les autres au nom de la supériorité de leur angoisse existentielle.
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Résumons la situation
1/malgré un nombre de vaccination important, la Grand-Bretagne panique 2/ l'Allemagne qui a commencé en même temps que nous a vacciné 1000 fois plus que nous 3/ face à cette situation ridiculement tragique @olivierveran qui disait assumer la lenteur...
... assume beaucoup moins en disant que chaque personne qui veut se faire vacciner pourra le faire. En particulier les soignants de plus de 50 ans.
.../...
4/ pas de bol, personne sait comment faire ou où aller, certains découvrant pas hasard suite à un tweet du président de @ordre_medecins@BouetP qu'il est possible de se faire vacciner à l'hôtel dieu à Paris... 5/ ... Qui dément ce soir vacciner les libéraux (sauf @BouetP)
Il serait présomptueux de souhaiter quoi que ce soit pour 2021.
Mais pour ce dernier jour de 2020 on peut faire des souhaits.
-> Comme par exemple convaincre @gouvernementFR qu'il n'y a aucune éthique à priver de vaccin ceux qui le souhaitent pour ménager les enragés antivaxx.
-> ou, tout en se réjouissant déremboursement de l'homéopathie, convaincre @ordre_medecins et son président @BouetP que ménager celles et ceux qui pratiquent ou tolèrent le charlatanisme y compris s'ils sont élus à l'ordre est un corporatisme que la déontologie condamne
-> ou convaincre le directeur de @aphm_actu et le doyen de la fac de médecine d'Aix Marseille que le respect l'autonomie des médecins et la liberté universitaires ne doivent pas avoir pour conséquences des essais sauvages sur des patients non informés de leur statut de cobaye
et pendant que vous faire une pause en méditant sur le concept de Porg Sith, voilà un #UnLapinUnThread sur un concept dépassé depuis 14 ans mais qui garde tout son intérêt de vulgarisation neurologique.
-> pourquoi sommes-nous des carricatures de nous mêmes ?
Un peu de contexte pour comprendre le question.
Dans les limites physiques de nos articulations, de notre masse corporelle, de notre morphologie et de notre environnement, nous pouvons effectuer une quasi infinité de mouvements.
Il y a des dizaines de façon pour moi de prendre avec ma main un stylo posé sur une table (pas dessus, par le côté, avec ma main ouverte, avec deux ou plusieurs doigts, etc.)
Pour ceux qui suivent ce # vous savez que l'un des sujets qui m'intéresse en neuro est le démembrement à coup de pelles non aiguisées des pathologies neurodégénératives, avec une mise au rebut de la clinique par la biologie (c'est moche).
Un peu de contexte pour ceux qui découvrent le sujet et un bref rappel pour les autres.
Depuis toujours on décrit en neurologie des pathologies distinctes en fonction de critères cliniques à la précision floue mais gravée dans le marbre.
Ces pathologies, comme par exemple la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, la Démence lobaire fronto temporale, la chorée de Huntington ou la Sclérose Latérale Amyotrophique sont regroupées sous le terme de pathologies neurodégénératives.
Comme d'habitude, pour comprendre il faut un peu de contexte.
Prenons les États-Unis par exemple. En 2014 178 millions d'adultes se plaignaient de douleurs, dont 100 millions avec une douleur chronique ayant des conséquences sur leurs activités sociales et professionnelles.
La conséquence, toujours aux États-Unis, et que de plus en plus d'adultes prennent des opiacés avec les risques de dépendance et d'overdose. On estime que chaque jour 90 personnes meurent d'overdose aux USA où on parle de véritable épidémie.