J'ai (enfin) lu cet article sur "Zet Ethique méta-critique" et je dois dire que l'ensemble pose des mots justes sur une pensée que je rumine depuis des années sans prendre le temps – et certainement sans avoir les compétences – de l'écrire.
Tout d'abord, les personnes qui me suivent le savent sans doute, j'accorde une importance majeure à la bienveillance (et je déplore qu'elle soit confondue tantôt avec de la naïveté/faiblesse/mollesse, tantôt avec une forme de condescendance).
Certaines personnes ayant écrit cet article ont été ou sont encore parfois perçues comme agressives et condescendantes, et j'ai moi-même été parfois un peu dégoûtée de lire certains de leurs tweets pour tout dire, parce que l'agressivité est un red flag en ce qui me concerne.
Il est évident que le fait que je sois une id femme & ancienne victime de harcèlement scolaire n'y est pas pour rien. L'agressivité me fait souvent fuir.
Malgré tout, je continue à penser que communiquer de la même manière, quel que soit le contexte ou la cible, est une erreur.
Et j'admets donc que certaines attitudes pouvant être perçues comme agressives puissent être pertinentes face à certaines violences, selon l'objectif qu'on s'est fixé.
Maintenant que c'est dit, je pense que les critiques portant sur ces attitudes, que je lis pourtant beaucoup ici et là, ne peuvent évidemment pas justifier à elles seules le rejet des analyses de Zet Ethique.
Ensuite, il me semble que la stagnation de certaines entités constitutives du milieu sceptique dans le double standard est un immense problème, notamment.
Concernant le double standard, j'en parlais ici par ex., en ce qui concerne les prescriptions morales acceptées ou rejetées par certaines personnes au sein de la communauté sceptique, en fonction du domaine d'étude concerné : lamorce.co/vaccine-tes-mi…
Parce que, ça ne vous surprendra sans doute pas que j'évoque cette question : les très rares points de vue exprimés par la plupart des sceptiques au sujet de l'éthique animale sont ineptes, vont à l'encontre du consensus et font montre d'une ignorance terrible.
Entre les objections à l'antispécisme mille fois réfutées dans la littérature & les arguments capacitistes les plus grossiers (du type "les animaux ne luttent pas par eux-mêmes donc ils ne sont pas opprimés donc c'est ok de manger leur corps"),
arguments immédiatement perçus comme absolument malheureux quand ils sont appliqués à Homo sapiens, et qui peuvent donc difficilement cacher leur base suprémaciste, il faut reconnaître que le travail à accomplir est immense.
(je précise à toutes fins utiles que ce rejet de toute prise en compte des intérêts des autres êtres sentients n'est pas un symptôme de bêtise et que se détacher de l'humanisme métaphysique, par exemple, est une tannée, notamment à cause de facteurs sociaux & culturels puissants)
Dans la même veine, je vois souvent des personnes sceptiques défendre des raisonnements sophistiques gros comme des méthaniers parce qu'ils sont énoncés par des personnes (des journalistes, par ex.) ayant défendu en public, à un moment, l'usage du glyphosate ou les OGM...
...Et j'estime que c'est un gros problème de ne pas se rendre compte (ou de refuser de prendre en compte) le fait que ces personnes ne défendent pas "La Science" et "La Rationalité" mais juste les intérêts (parfois douteux) de certaines filières économiques.
Je ne sais pas s'il est vraiment utile de le préciser, mais dans le doute : ça participe grandement à l'image d'un milieu sceptique composé "d'idiot·e·s utiles des lobbys", agissant sous l'influence des filières et embrassant sans mesure des pratiques qui méritent pourtant débat.
Si je parle de tout ça, c'est parce que le questionnement de ce double standard et l'attachement à la réception de la critique sont à mon sens cruciaux et peuvent, je pense, être grandement facilités par le constat et les idées exposé·e·s dans cet article...
...dont le contenu est, il me semble, susceptible d'aller bien au-delà de son objectif initial.
Donc, merci à ses auteur·rices (je compte sur votre indulgence si vous n'êtes pas d'accord avec le contenu de ce thread 😅).
✂️La saviez-vous ? Vous pouvez donner vos #cheveux pour aider les personnes précaires atteintes de #cancer. Dans cette fiche, je détaille le pourquoi du comment. Ça fait + de 2 ans que je laisse pousser pour pouvoir faire ce #don. ^^ N'hésitez pas à en parler ! ♥ #solidarité
Associations mentionnées dans la fiche > Fake Hair Don't care : fakehairdontcare.fr
Dire que l'#antispécisme est une affaire de "privilégiés qui luttent pour se donner bonne conscience" est la démonstration d'une grande méconnaissance du sujet. C'est aussi une claque adressée aux personnes qui ont théorisé le lien entre mécaniques racistes & spécistes.
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Parmi ces liens, la pensée raciale -qui consiste à sélectionner un critère arbitraire pour justifier une discrimination source d'essentialisme & d'inégalité de prise en compte des intérêts- joue un rôle bien explicité par D. Awada, ici dans @RevueBallast : revue-ballast.fr/dalila-awada-s…
Où l'on voit que l'idée n'est pas de se donner "bonne conscience", mais simplement de chercher à réduire les nuisances - notamment les privations de liberté et la mort - infligées à des êtres en situation de vulnérabilité, parce qu'écrasées par la domination d'un autre groupe.
💡🧠⚙️ J'ai noté certaines de ces "grandes petites phrases" qui m'ont un jour fait dire "Whaou !" et j'en ai fait une série de petits formats carrés. #citation#EspritCritique
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"Assurons-nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause" B. Le Bouyer de Fontenelle
"L'absence de preuve n'est pas une preuve de l'absence" Michel Jouvet
"Les faits ne cessent pas d'exister parce qu'on les ignore" Aldous Huxley
"Ce n’est pas le mouvement animaliste et le mouvement antiraciste qui sont réfractaires de part et d’autre : ce sont des parties de ces mouvements. Il y a aussi des gens qui travaillent à créer des ponts."
"D’autres encore ne s’en préoccupent pas, sans toutefois verser dans la décrédibilisation. Mais, de manière générale, il y a effectivement de la réticence à intégrer ces deux luttes ensemble. Je le comprends bien."
De retour des Estivales de la Question Animale, un événement dédié aux réflexions autour de l'éthique animale et, plus largement, de la réduction de la souffrance. Donner 10h de conférence avec un masque, ce n'est pas évident... Mais ça se fait. ^^
On salue le respect des #GestesBarrières, et les mesures sanitaires au top (masques chir. + FFP2 + GHA gratuits). #COVID19
Ici, nous avons discuté, avec mes co-conférenciers Yves Bonnardel et Orlando H. Bentata (@RepliqueEthique), de l'orientation stratégique du mouvement.
J'y ai aussi proposé un petit stand d'information consacré à la vitamine #B12, cette molécule dont la culture bactérienne permet de se passer de produits d'origine animale :
Qu'est-ce qui permet d'envisager qu'il est souhaitable de devoir interpeller un personne pour lui "tirer les vers du nez en privé" afin de découvrir des positions perçues comme antagonistes à celles qui sont induites par ses propos publics ?
Qu'est-ce qui permet d'envisager, plus pratiquement, qu'il est seulement possible que plusieurs dizaines de milliers de followers mettent en œuvre cette démarche ; ou que cela puisse être concrètement fonctionnel ?
Chez les personnes se disant sceptiques, en particulier, cette explication ("il ne pense pas vraiment ça, on s'en rend compte quand on le connaît en privé") fonctionne-t-elle également vis-à-vis des personnes promouvant les pseudosciences telles que l'homéopathie, par exemple ?