Thread by @vvantighem

#Tony : Alors que l'audience s'apprête à reprendre, Me Pauline Coyac, l'une des deux avocates de Caroline Létoile, vient de s'exprimer rapidement.

#Tony : Elle explique que sa cliente a beaucoup "avancé" depuis les faits mais qu'il lui est toujours difficile "d'expliquer les choses".

#Tony : Avez-vous le sentiment qu'elle est comprise par la cour d'assises ? "Je ne sais pas. Mais j'ai le sentiment qu'elle n'est pas comprise de l'opinion vu ce que je lis dans les médias..."

#Tony : On enchaîne avec l'audition de Loïc Vantal. Le micro étant défaillant dans son box, on le fait venir à la barre. Il est évidemment escorté. Le procureur demande aux policiers de se positionner dans la cour d'assises.

#Tony : La présidente attaque l'interrogatoire. Trois policiers sont placés juste derrière lui.

#Tony :
- Comment s'est passé votre enfance ?
- Pas bien... J’ai subi des violences par mon père. Je n’ai pas été beaucoup avec mes parents.

#Tony : Alors qu'il commence à répondre par un "Ouais", il se fait immédiatement reprendre par la présidente. "On dit 'Oui'".

#Tony : Cheveux ras sur les côtés, un peu plus long et gominés sur le dessus, il porte un pull noir zippé floqué d'un logo du Paris Saint Germain.

#Tony : Rappelons que ses parents travaillant en 3X8, il a été en partie élevé par ses grands-parents. Il n'a pas été informé tout de suite de la séparation de ses parents.

#Tony : Loïc Vantal raconte que sa demi-sœur était très présente auprès de lui. « Mais avec toute cette histoire, c’est fini... »

#Tony : « Après, mon père a commencé à boire. Toujours des engueulades avec ma mère. Et vu que j’étais pas gentil…. J’étais quelqu’un de nerveux. Toujours en train de faire des bêtises. Cela ne se passait pas très très bien. »

#Tony : On l'interroge sur son attitude quand il avait 11 ans. « Je n’aimais pas qu’on me dise ‘non’, en fait. »

#Tony :
- Avez-vous vu un psychologue ? Avez-vous été suivi ?
- J’ai été une fois ou deux voir un psychologue. La personne en face de moi ne m’a pas mise en confiance. J’ai décidé d’arrêter.

#Tony : « Discuter avec mon père. Pas possible ! Pour lui, c’était Travail / Foot / Travail / Foot / Alcool »

#Tony : On apprend que son père continue de lui envoyer de l'argent en détention. Il allait aussi le voir au parloir. Mais il n'est pas venu depuis un an.
- Pourquoi ?
- Bonne question

#Tony : « Quand je rentrais tard, je me faisais défoncer la tête. On me disait de rentrer à 18h. Je rentrais à 18h10 / 18h15, je me faisais défoncer. Des claques. Des coups de poing. Tout, quoi... »

#Tony : Il avait alors 10 ou 11 ans, environ.

#Tony : Ensuite son père se fait licencier. Il trompe sa mère. Et il se met à boire. « Quand il y a eu l’alcool, c’est devenu pire. »

#Tony : L'accusé explique qu'il a découvert que son père trompait sa mère. Mais cela ne le regardait pas. « C'était pas mes histoires... »

#Tony : Loïc Vantal explique que c'est son père qui voulait un enfant. Sa mère ne voulait pas. « Il veut un enfant. Et après, il ne s’occupe pas de lui. Ce n’est pas normal. Moi, c’est ce que je pense. »

#Tony : « La drogue et l’alcool, ça a commencé vers 12, 13 ans. Et l’alcool vraiment fort, à partir de 15 ou 16 ans. »

#Tony :
- Comment vous financiez ?
- Je peux pas répondre à cette question.
- Je pense que c’est prescrit, vous pouvez y aller
- Ben, du trafic. Je vendais un peu

#Tony : « L’alcool, c’est comme cela que je suis devenu plus violent que je n’étais déjà. »

#Tony : Un jour, son père se rend compte qu'il fume.

- Comment a-t-il réagi ?
- Ben, à votre avis
- …
- Ben, il m’a défoncé.

#Tony : L'accusé raconte qu'il continuait à vendre de la drogue quand il vivait avec Caroline Létoile.

#Tony :
- Vous fumiez devant Tony?
- Ça arrivait...

#Tony : La présidente l'interroge longuement sur les désagréments du cannabis pour le petit.

- Vous aviez une consommation excessive
- C'est quoi excessive ?
- Vous évoquez 5, 6 joints par jour ?
- Maximum...

#Tony : A noter qu'il avait un sursis avec mise à l'épreuve. Qu'il ne devait plus consommer de drogue.

#Tony : Au sujet de l'alcool, il explique que ce n'était pas une ou deux bouteilles par jour comme avant mais « un petit flash de temps en temps ».

#Tony : La présidente l'interroge sur Morgane. C. qui est venue témoigner mardi. « Je l’aimais bien. Je commençais à m’attacher à elle malgré que je l’ai trompée [sic]... »

#Tony : Lors de la séparation, Loïc Vantal a tenté de sauter par la fenêtre. « Je voulais sauter par la fenêtre. C’était pas question de suicide ou je-sais-pas-quoi. J'étais énervé, c'est tout... »

#Tony : On l'interroge sur son côté "Coureur de jupons", il répond : « Ben, j'aime bien les femmes, quoi... »

#Tony : On est donc sur un interrogatoire de personnalité pour l'instant. La présidente devrait enchaîner sur les faits après.

#Tony :

- On a le sentiment quand on vous écoute que vous vous emportez facilement »
- Non !

L'accusé donne quand même l'impression d'être une boule d'agressivité engoncée dans un sweat noir.

#Tony : « En fait, vous manquez de respect à tout le monde, en fait... »

Comme ce matin avec Caroline Létoile, la présidente teinte son interrogatoire de leçons de morale.

#Tony : L'accusé explique qu'il a tenté de nouer une relation avec Tony. A son retour des vendanges.

#Tony : On en vient à ses rapports avec Tony

- Vous aviez de l’affection pour lui ?
- Oui...

#Tony :
- Au début, vous disiez que ce n’était pas votre gamin...
- Je me suis vraiment occupé de lui parce que je voyais que sa mère ne s’en sortait pas beaucoup
- Donc, vous vous êtes impliqué dans cette éducation ?
- Oui

#Tony : « Au début, je m’en occupais bien. Après, ça s’est dégradé. Je ne peux pas expliquer pourquoi. »

#Tony : Loïc Vantal explique que son éducation, c'est un mix de "douceur et violences"...

#Tony :
- Que faisait-il comme bêtises ?
- Il répondait à sa mère. De la provocation.
- C’est un enfant de 3 ans qui teste les limites des adultes
- Je comprenais pas ça comme ça…

#Tony : « Etant jeune, on m’a appris comme ça. Du coup, je me suis dit, c’est comme ça. Mais c’est pas comme ça la vie. On résout pas les problèmes avec la violence. »

#Tony : La présidente rappelle les mensurations de Tony que l'on commence à connaître : 16,9 kilos pour 98 centimètres. Elle rappelle qu'il l'a projeté à travers l'armoire.

#Tony : « A chaque fois que je lui mettais une claque sur la tête, il tombait sur le ventre. Soit sur le bord du lit, soit sur un meuble. »

#Tony : On bascule à nouveau dans l'horreur...
« Une fois, je me suis rendu compte que j’étais allé fort. La tête elle a tapé par terre. Ca a cassé son nez. »

#Tony : « La dernière semaine, j’ai fermé ma main. »

#Tony : « Quand je le frappais, il pleurait pas. Il pleurait après. »

#Tony :
- Est-ce que vous êtes ému par ce petit garçon qui pleure ?
- Non
- Faut vous expliquer
- Je ne me rendais pas compte. Et voilà…
- On a du mal à saisir

#Tony : « Au début, je lui parle. Et je sais pas. Sa façon d’être. Il me provoquait. Donc, je m’énervais. »

Il parle du petit garçon.

#Tony :
- Comment réagissez Caroline Létoile ?
- Elle s’énervait. Elle me disait que je n’avais pas à agir comme ça, tout ça.
- Elle vous a demandé de partir ?
- Non. Moi, une fois, j’ai voulu partir mais elle m’a enfermé.

#Tony :
- Est-ce qu’elle avait peur de vous ?
- Je ne dirais pas peur. Mais elle avait pas confiance en moi.

#Tony : L'accusé assure qu'il n'interdisait rien à Caroline Létoile. Elle pouvait sortir, voir sa famille, etc... Et il dément avoir pris son téléphone pour envoyé des messages à sa place.

#Tony :
- Les cinq côtes fracturées ?
- Des coups de poing, je pense...

#Tony : « Si j’avais su ce qui s’était passé après, je serais parti avant... »

#Tony : « Le 26, quand j’ai vu l’état du petit, je me suis dit : ‘C’est pas possible, c’est pas moi’ »

#Tony : Le voilà qui détaille la journée du samedi :
« Je parlais [à Tony]. Il répondait plus Il avait le regard vide
J’ai essayé de faire les premiers soins, j’ai pas réussi
Après j’ai dit à Caroline : ‘’Appelle les pompiers !’’ »

#Tony : Il explique maintenant que la journée la pire, c'est le mercredi...

Un "Putain" résonne dans le prétoire. C'est le père de Tony. Il quitte la salle. Il est soutenu dans la salle des pas perdus.

#Tony : « On est tous les deux responsables. Moi, je suis responsable + parce que j’ai mis des coups. Elle parce qu’elle m’a pas empêché. J’aurais dû m’arrêter avant. J’aurais pas dû commencer. »

#Tony : Loïc Vantal explique qu'il a été à l'isolement en détention pendant deux ans et demi "à cause de la médiatisation de l'affaire".

Hier, son avocat me confiait qu'il était malmené en prison.

#Tony : « Elle aurait dû me quitter. »

#Tony : « A chaque fois que je frappais Tony, je m'excusais... »

#Tony : « Pourquoi, je sais pas... »

#Tony : « Le mardi, j’ai pas de souvenirs. Pour moi, c’est le mercredi. Le mercredi, je me suis levé pas de bonne humeur, l’accumulation de plein de choses. Je lui ai mis des claques, des coups de poing. Voilà »

#Tony : « Je lui mets des claques, il tombe. Et alors qu’il est allongé, je lui mets des coups de poing. »

#Tony : Je vais ralentir un peu le LT. L'audition de Loïc Vantal est difficilement supportable.

#Tony : « La première fois que je lui parlais mal, c’est quand il a fait pipi dans son lit. Je lui ai dit ce qu’on m’a dit quand j’étais petit : ''Je vais te mettre la gueule dedans ta pisse'' Mais je l’ai jamais fait. Après, je l’ai traité de crasseux, de bâtard, de petit con. »

#Tony : Le résumé de cette audition :
« J’ai pas d’explications à tout ça. C’est arrivé. C’est tout. C’est comme ça. »

#Tony : « Moi, on m’a appris comme ça. Donc, pour moi, c’était normal. Après, d’aller aussi loin jusqu’au bout, ce n’est pas normal. »

Loïc Vantal explique qu'il travaille sur lui en détention.

#Tony : On en vient aux questions.

Une assesseure rappelle que 23 traces / ecchymoses / bleus ont été relevés sur le visage de Tony.

- Il n'y a pas un moment où vous vous dites en voyant son visage : 'Ca va, il a eu sa dose' ?
- Non. Ce n’est qu’à partir du drame, du samedi.

#Tony : Le samedi, quand les pompiers arrivent, ils demandent à Loïc Vantal de sortir.

« En sortant de l’appartement, j’ai commencé à me poser des questions. Je me suis dit, j’espère que le petit va pas mourir, nanani nanana. Et après, je suis allé chez ma mère. »

#Tony : Ce jour-là, le frère de Caroline Létoile, Christopher, lui réclame des comptes. « Il m’a mal parlé. Et j’aime pas qu’on me parle mal... On s'est embrouillés... » Les pompiers portaient alors les premiers soins à Tony.

#Tony : La présidente Hélène Langlois s'énerve

- Va falloir changer de façon de parler, peut-être On a l’impression que vous êtes très agressif !
- Non !

#Tony : Soumis à une question des parties civiles, Loïc Vantal assure qu'il a changé depuis son incarcération.

« Déjà, avant, avec tout ce que je viens d'entendre, j'aurais pété un câble... »

#Tony : Question de l'avocat de l'asso Innocence en Danger

- Vous vous considérez comme une brute ?
- Brute et nerveux, c’est la même chose ou pas ?
- ...
- Nerveux, ouais. (Il boit un peu d’eau)... Ouais ouais, je peux faire les choses brutalement

#Tony : Trois policiers encadrent toujours l'accusé qui continue de déposer à la barre. Le père de Tony n'a pas réintégré le prétoire. Seule sa grand-mère est encore là.

#Tony : « J'aurais jamais dû le frapper. C'est impardonnable. Point barre. Il n'y a rien à dire. Point barre. »

#Tony : Attention... Question trash de l'avocat d'Innocence en Danger. Ce matin, il a demandé à Caroline Létoile si elle avait eu des rapports sexuels avec Loïc Vantal lors de la semaine "d'agonie" de Tony.

- Elle a répondu 'non'
- Lui vient de la démentir. "Le jeudi soir".

#Tony : Il explique qu'il s'en souvient très bien. Puisqu'il s'est endormi juste après le rapport sexuel. Et que Caroline Létoile lui en a voulu et lui a fait la remarque le lendemain...

#Tony : Question maintenant de Rodolphe Costantino, avocat d'Enfance et Partage. Il demande s'il s'est intéressé aux affaires comme la sienne.

- Comme quoi ? La petite Fiona ?
- Par exemple...
- Ca n'a rien à voir !

#Tony :
« La petite Fiona, ça n’a rien à voir ! Ca n’a aucun rapport. La mère et le beau-père ont toujours menti. »

#Tony : La parole est maintenant à l'avocat général. Il demande à l'accusé de citer quelqu'un qu'il aime. Il réfléchit.

« Une personne que j’aime ? Ca compte si elle est plus là : mon grand-père. Après ma mère. Et ma fille, même si je ne l’ai jamais vue. »

#Tony : Mardi, sa mère a expliqué qu'elle ne lui trouvait aucune qualité. Aucune...

#Tony : Echange avec l'avocat général, Matthieu Bourrette :

- Pouvez-vous dire ce que vous avez fait à Tony en quelques mots ?
- Je l’ai frappé. Je lui ai fait du mal. Je l’ai terrorisé. J’ai entraîné sa mort.

...

#Tony :

- Je me demandais si vous alliez utiliser ce mot de 'mort'
- Vous croyez que je n’en ai pas conscience ?
- Je ne l’avais pas encore entendu. C’est difficile à dire ?
- Non. Il y a quatre ans, je ne l’aurais pas dit.

#Tony :
- Est ce que vous l’avez tué ?
- Non
- Vous ne l’avez pas tué ?
- Non. J’ai entraîné sa mort

Rappelons que Loïc Vantal est jugé pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" (peine max : 30 ans) et non pas "meurtre" voire "assassinat"

#Tony : Il n'est pas exclu que la question du procureur visait à tenter une requalification des faits, lors de ses réquisitions.

#Tony : Pas un bruit dans le prétoire si ce ne sont les sanglots / reniflements à droite, à gauche. Il y a tellement de monde qu'on ne respecte plus vraiment la distanciation sociale, là...

#Tony : Toujours les questions du procureur

- Vous l'aimiez Tony ?
- Oui, je l'aimais bien. Il était gentil. Après, j'irais pas jusqu'à dire que je l'aimais comme quelqu'un de ma famille, mais...

#Tony :

- Et Caroline Létoile ?
- Je commençais à bien m'attacher à elle. J'aurais même pu...

Cinq mètres derrière, celle-ci ne réagit pas. Encadrée par ses deux avocates.

#Tony : Suspension jusqu'à 17h

#Tony : L'audience reprend. Loïc Vantal est de nouveau à la barre pour compléter son audition, sur l'aspect personnalité.

#Tony : Il veut ajouter quelque chose :
« Je regrette tout ce qui s’est passé. Je regrette le mal que la famille a subi. C’était pas mon intention d’entraîner la mort du petit. Je mérite d’être condamné. »

#Tony : On passe à l'analyse de son rapport pénitentiaire.
"Ca va", dit-il sobrement. Il a le droit à la promenade, à faire de la musculation. Mais il ne peut pas travailler. Il est toujours à l'isolement. Il est détenu à Orléans-Sarran.

#Tony : Selon le rapport, il passe l'essentiel de son temps à jouer aux jeux-vidéos dans sa cellule.

#Tony : Pardon pour cette interruption due à un coup de fil de ma rédaction.

#Tony : Interruption de ce LT pour ce soir pour cause de papier à écrire.

#Tony : [Compte-rendu d'audience @20Minutes]
Demain, le verdict sera rendu.
20minutes.fr/justice/296924…