Thread by @vvantighem

#Tony : Hello à tous ! Tel Jeanne d’Arc arrivant à Reims en 1429, on est de retour à la Cour d’assises pour la suite du procès de Loic Vantal et Caroline Létoile. (Sauf que je n’ai pas de cheval. Ni d’épée...)

#Tony : Après une première journée éprouvante, la cour devrait entendre aujourd'hui :
- certains voisins critiqués pour ne pas avoir donné l'alerte
- des ami(e)s de Caroline Létoile
- et peut-être les accusés
Le compte-rendu de l'audience d'hier ⬇️
20minutes.fr/justice/296670…

#Tony : Rendez-vous à 9h30 pour la reprise de l'audience et du LT. cc @20Minutes

#Tony : L'audience reprend avec un rappel de Matthieu Bourrette, le procureur, à l'attention des journalistes. « J’ai pu constater qu’un technicien d’une chaîne d’infos en continu avait capturé et diffusé les documents posés sur mon pupitre... »

#Tony : Pour vous expliquer, avant le début de l'audience, les journalistes ont le droit de filmer / photographier le prétoire. Notamment pour faire des images d'illustration.

#Tony : Dans les faits, et d'après ce que j'ai compris, la chaîne de télévision concernée a simplement diffusé l'image du dossier du procureur. Sauf qu'il avait pris des notes sur la page de garde...

#Tony : La défense s'associe à la remarque du ministère public. La présidente Hélène Langlois explique qu'elle pourrait exclure le média concerné au prochain incident.

#Tony : On reprend donc le fil du procès. On entend, en ce moment, Soisic Le Guiner, experte en génétique. Elle s'exprime en visioconférence. Et du coup, on l'entend très bien.

#Tony : L'experte a dû analyser des traces découvertes dans 19 endroits différents de l'appartement. Afin de savoir s'il s'agissait de l'ADN du petit Tony. Attention la liste est longue...

#Tony : Des traces retrouvées :
Le long du lit en bois
A l’entrée de la chambre de l’enfant
A côté du bureau
Sur le flanc droit de l’armoire
Un seau contenant du sang et du vomi
Devant la chambre
Dans les toilettes
Sur le sol de l’entrée de la SDB
Sur le lavabo de la SDB
...

#Tony : ...
Dans la chambre parentale
Dans l’entrée de la chambre parentale
Devant la porte du cagibi
Devant la canapé
Accoudoir gauche
Troisième dossier du canapé
Sur la tranche du canapé
Cloison de la pièce à vivre
Sol de la cuisine
Sur le buffet

#Tony : L'experte est allée à toute vitesse. Mais, grosso modo, elle explique avoir retrouvé l'ADN de Tony à peu près partout. De façon isolé. Ou mélangé avec d'autres ADN (Loïc Vantal / Caroline Létoile)

#Tony : Comme l'enquêteur l'a expliqué, hier, à la barre : En passant le révélateur Blue Star, ils ont découvert que le sang de Tony avait coulé à peu près partout dans l'appartement.

#Tony : Très belle utilisation des termes "Chimioluminescence" et "Peroxydase" de la part de l'experte.
#ElleMaPerdu

#Tony : Débrouillez-vous avec ça :
fr.wikipedia.org/wiki/Peroxydas….

#Tony : Et avec ça :
fr.wikipedia.org/wiki/Chimilumi….

#Tony : En résumé, l'experte explique qu'il y a plusieurs raisons de rester prudent avec le Blue Star. Mais... « On ne peut pas totalement écarté qu’il s’agit bien du sang de Tony Alves... »

#Tony : Fin de l'audition de Soisic Le Guiner. On devrait maintenant entendre des amies de Caroline Létoile.

#Tony : J'en profite pour vous dire que la mère de Tony regarde encore ses pieds. Elle est vêtue, aujourd'hui, d'un chemisier à carreaux sombres. Elle a gardé son manteau noir par dessus. Même tenue qu'hier pour Loïc Vantal. Pull noir et blanc.

#Tony : Morgane C., 26 ans, s'avance vers la barre. Elle est aide-ménagère dans la vie. Elle prête serment.

#Tony : Elle raconte qu'en juin 2016, elle fait la rencontre de Loïc Vantal et de Julien M. qui sort alors avec Caroline Létoile. Les quatre passent beaucoup de temps ensemble.

#Tony : Ce que l'on comprend, c'est que Morgane C. sort avec Loïc Vantal pendant que Julien M. sort avec Caroline Létoile. Et les quatre vivent chez Caroline Létoile. Avec le petit Tony.

#Tony : Début juillet 2016, Julien M. est incarcéré.
Morgane C. et Caroline Létoile vivent sous le même toit avec le petit Tony. Loïc Vantal qui sort avec Morgane C. dort aussi de temps en temps dans cet appartement.

#Tony : La présidente Hélène Langlois pose énormément de questions pour tenter d'y voir clair. Ce n'est pas évident. La voix de la témoin baisse...

#Tony : Morgane C. décrit maintenant sa relation avec Loïc Vantal. « Quand il buvait il était méchant. Il m’insultait tout le temps. J’ai arrêté parce que c’était insupportable une relation comme ça. La séparation, il ne voulait pas... »

#Tony : « Loïc Vanal n’a pas accepté la rupture. A un moment, on a fait une soirée et il voulait sauter du 6e étage. » Une scène qui s'est déroulée en présence de Tony.
« L’enfant avait peur », raconte Morgane C.

#Tony : La témoin décrit une période où ils faisaient beaucoup de soirées très tardives avec consommation d'alcool et cannabis, dans l'appartement de Caroline Létoile.

#Tony : Elle explique aussi que Loïc Vantal pouvait se montrer violent, par moments. « Si on était en ville, des fois, oui, ça partait en bagarre. »

#Tony : La présidente l'interroge évidemment sur le fait que Tony, 3 ans, se trouvait au milieu de cette atmosphère faite de violences, de consommation d'alcool et de cannabis.

#Tony : « C’était un enfant qui n’avait pas de règle. Donc, il faisait un peu ce qu’il voulait. Mais il était gentil. Il n’avait pas d’heure pour se coucher. Pas d’heure pour manger. »

#Tony : La présidente l'interroge maintenant sur le fait que sa copine Caroline Létoile est sortie avec Loïc Vantal juste après leur rupture.

#Tony : La relation entre les deux amies se tend, à ce moment-là. Morgane C., qui dort à ce moment-là chez Caroline Létoile, raconte qu'elle les entend avoir des rapports sexuels, alors qu'elle dort dans le salon.

#Tony : Les deux amies se brouillent. Morgane C. finit par quitter l'appartement de sa copine.

#Tony : La présidente Hélène Langlois l'interroge sur les liens entre Loïc Vantal et le petit Tony. Ou l'on comprend qu'il l'ignorait complètement, à ce moment-là. On est alors en juillet / août 2016. Pour mémoire, Tony est mort en novembre.

#Tony : Echange avec la présidente Hélène Langlois
- Parlait-il à Tony ?
- Non...
- Faisait-il preuve d'autorité vis-à-vis de lui ?
- Non. Il l'ignorait plutôt...

#Tony : Question d'une assesseure sur la tendresse supposée de Caroline Létoile, vis-à-vis de son fils.
« Quand le petit venait réclamer un câlin, elle lui faisait un câlin. Mais elle n'en faisait pas trop d'initiative, non... »

#Tony : Assise sur son banc, Caroline Létoile suit attentivement la déposition de son ancienne amie. L'une de ses deux avocates est à côté d'elle et la soutient. Elle fait non, non, de la tête pendant la déposition.

#Tony : Echange avec la présidente :
- Selon vous, était-elle capable de s’interposer si l’intégrité de son fils est menacé ?
- Non
- Pourquoi ?
- Je pense qu’elle avait peur de Loïc

#Tony : Morgane C. explique que Caroline Létoile aurait pu / aurait dû se reposer sur sa famille pour éviter le drame. Mais qu'elle ne l'a pas fait.

#Tony : Questions des parties civiles. Me Rodolphe Costantino pour l'asso Enfance et Partage resitue les choses pour y voir clair. « C’est une vie un peu communautariste. Une vie tuyau-de-poêle en sorte... »
Pensée pour l'œuvre de Jacques Prévert :
fr.wikipedia.org/wiki/Famille_t…

#Tony : La témoin raconte un épisode où la mère de Tony a dormi jusqu'à 16h. Et que par conséquent, elle a dû s'occuper du petit. Sur son banc, Caroline Létoile sanglote. Et triture ses doigts.

#Tony : Morgane C. explique que Loïc Vantal ne "calcule pas" Tony. "Il ne lui parle pas"...

#Tony : Et puis un jour, Caroline Létoile lui explique qu'elle a eu un "coup de foudre" pour Loïc Vantal et qu'il faut qu'elle quitte son appartement.

#Tony : Echange avec l'un des avocats des parties civiles
- Qu’est ce qui est charmant [chez Loïc Vantal] ?
- (Elle réfléchit) … Ben, je sais pas...
- Mais qu'est ce qui vous a attiré ?
- ...

On n'en saura pas davantage

#Tony : En résumé, on comprend donc que cette période (juin / juillet / août 2016) correspond au moment où ces jeunes se sont rencontrés et ont décidé de faire la fête tous les soirs... Avec le petit Tony au milieu.

#Tony : On interroge maintenant Morgane C. sur la personnalité de Tony. « Il était joyeux. Il était tout le temps avec nous. » Et l'on comprend que la témoin assurait auprès du petit quand sa mère ne pouvait / voulait pas.

#Tony : Elle explique qu'elle s'occupait beaucoup de Tony. Et elle lâche : « J'aurais espéré que Caroline s'en occuperait plus quand je suis partie [de l'appartement]... » Elle fond en larmes à la barre.

#Tony : Sa voix est de plus en plus faible. Je n'entends quasiment plus rien.

#Tony : « Si j'avais su tout ça, j'aurais pris [Tony] avec moi », dit encore la témoin...

#Tony : A la barre, Morgane C. explique maintenant qu'elle est tombée enceinte de Loïc Vantal. Mais qu'elle a avorté.

#Tony : On passe maintenant aux questions de Matthieu Bourrette, l'avocat général.
- Vous avez dit que Caroline Létoile n’était pas une mère aimante. Pourquoi ?
- Elle pouvait donner plus à son fils. Plus d’amour. Plus de...

#Tony : La témoin explique maintenant que Caroline Létoile est aussi tombée enceinte de Loïc Vantal. « Non, c'est toutes les rumeurs de la famille », interrompt Nawel Hami-Znati, l'avocate de la mère de Tony. De fait, cela n'a jamais été confirmé.

#Tony : Toujours interrogée par le procureur, Morgane C. raconte maintenant que Caroline Létoile faisait "exprès" d'oublier de prendre la pilule car elle souhaitait tomber enceinte de Julien, le garçon avec qui elle était avant de se mettre avec Loïc Vantal.

#Tony : On en vient à un épisode où Tony a renversé son chocolat sur le canapé et où Loïc Vantal s'est énervé. La témoin raconte que Caroline Létoile s'était alors interposée.
« Cela veut donc dire que Caroline Létoile savait s'opposer à lui ? », demande le procureur...

#Tony : On passe aux questions des avocates de Caroline Létoile. Pauline Coyac lui fait dire que Caroline Létoile était "gentille". Elle l'hébergeait. Lui prêtait même sa carte vitale, au besoin...

#Tony : Cela se tend (forcément) entre les avocates de Caroline Létoile et la témoin. « Arrêtez de vous faire passer pour la mère bis [de Tony] ! Ca c’est faux, OK ! Vous vous êtes occupée de lui une fois ! »

#Tony :
« Vous mentez beaucoup », assène l'avocate.
Nawel Hami-Znati, l'autre avocate de Caroline Létoile, assise derrière, relance « Vous êtes devant une cour d'assises ! Vous êtes sous serment ! »

#Tony : Ca continue...
- Quand vous avez appris le décès de Tony, vous avez fait quoi ?
- ...
- Vous êtes allée à la police ou voir les journalistes ?
- ...
- Ouais... Vous n'assumez rien en fait ?

#Tony : C'est maintenant l'avocat de Loïc Vantal qui interroge la témoin. Et il la met face à ses contradictions en reprenant son PV d'audition de l'époque. Dans lequel elle disait notamment. « [Loïc Vantal] ne nous a jamais manqué de respect... »

#Tony : Légère interruption de LT. Le temps de passer un coup de fil.

#Tony : Je reprends le LT pour vous dire que l'audience a été suspendue cinq petites minutes en attendant le prochain témoin.

#Tony : Moment gênant où je viens de découvrir... où l'on vient de m'alerter sur le fait que j'ai confondu, depuis hier, Me Hami-Znati avec Me Coyac. Elles défendent toutes les deux, Caroline Létoile. Mes plates excuses aux intéressées.

#Tony : On entend maintenant Caroline G., une amie de Caroline Létoile. Elles se sont connues à l'école primaire. Séparées un temps par les choses de la vie, elles se sont retrouvées par la suite.

#Tony : La jeune femme est âgée de 23 ans. Elle est intérimaire. Elle explique qu'à partir du moment où Caroline Létoile s'est mise avec Tony, elles se sont beaucoup moins vues.

#Tony : En fait, la témoin a une fille Kenza qui était très amie avec Tony.

#Tony : Elle raconte maintenant un épisode où Loïc Vantal a mis une claque sur les fesses de Tony.

#Tony : Il y a deux types de témoins :
- Ceux qui arrivent à la barre et ne savent pas quoi dire et réclament des questions.
- Ceux qui démarrent au quart de tour et ne peuvent plus s'arrêter.

#Tony : Caroline G. fait partie de la deuxième catégorie.

#Tony : Son témoignage part dans tous les sens. Elle enchaîne les épisodes qu'elle n'arrive pas à dater ni à situer. Du coup, on est un peu perdu...

#Tony : « Et puis, y'a une autre fois, on est parti je sais plus où à un autre endroit... »

#Tony : « Et là, on revenait du Mac Do et ma fille elle avait bu un Ice Tea. »

#Tony : « Là, on était parti à Kiabi »

#Tony : La témoin en vient maintenant à l'épisode tragique. Elle raconte que Caroline Létoile lui a dit qu'il était tombé dans l'escalier. « J’étais inquiète. Il y avait eu les réflexions de Loïc. Il y avait eu l’épisode de la claque. Elle était pas très cohérente. »

#Tony : La témoin se met à pleurer à la barre. Elle évoque maintenant la réaction de sa fille depuis la mort de Tony.

#Tony : « Elle a 7 ans. Encore hier soir, elle m’a dit ‘Je veux mourir. Parce que mon copain est mort. Il est tout seul. Je veux aller avec lui.’ Elle refait pipi au lit. J’ai déménagé pour ne plus passer devant chez eux... »

#Tony : « J’en parlais à ma famille. Et des fois, j’ai l’impression d’être coupable. Mais je n’ai rien vu. »

#Tony : « Maintenant, à chaque anniversaire, ma fille, elle me demande de revoir son copain. Même 5 minutes. Pour lui dire au revoir ».

#Tony : « J’arrive pas à comprendre comment cela a mal tourné »

#Tony : « Donc, on va un peu reprendre les choses », attaque la présidente. Et là voilà qui repart au quart de tour pour parler des poux.

#Tony : Interruption du LT. Je reprends dès que possible.

#Tony : De retour à la cour d'assises. Où Caroline G., l'amie de Caroline Létoile est toujours à la barre. Elle répond aux questions du procureur.

#Tony : Vivement critiquée, elle se défend de n'avoir rien fait. Rappelons qu'elle est témoin dans cette procédure.

#Tony : « J’ai eu un doute. A un moment donné, j’ai vu un bleu. Mais tout le monde l’a vu. La famille. Les enfants On ne peut pas dire que j’ai rien fait... »

Les "si" n'aiment pas les "rais". Mais « Si j'aurais su avant... », dit-elle encore.

#Tony : Relancée, elle tacle sévèrement Caroline Létoile. « Je suis désolée. Mais pour moi, à un moment donné, elle est un peu complice. » Ca tangue sur les bancs de la défense.

#Tony : Elle confirme qu'elle n'a pas compris pourquoi et comment Loïc Vantal a changé. Elle revient sur le début de leur relation.

#Tony : La témoin revient sur le fait que Loïc Vantal faisait la vaisselle au tout début de sa relation avec Caroline Létoile. « Je lui ai même dit : ‘’T’as peut-être choppé la pépite d’or...’’ »

#Tony : Echange surréaliste entre la témoin et Nawel Hami-Znati, l'avocate de Caroline Létoile...

#Tony :
- Moi, je le dis qu’elle a protégé Tony !, lâche l'avocate.
- Mais vous n’y étiez pas, madame, lui répond la témoin.
- Sauf que moi, je n’ai pas vu Tony avec des bleus. Vous, vous l’avez vu et vous n’avez rien fait !

#Tony :
- Tout à l’heure, vous avez dit que [Caroline Létoile] était complice. Pour moi, vous êtes autant complice qu’elle...
- C’est ça votre argument de défense, et bien, il est vraiment nul !, répond la témoin.

#Tony : La présidente, Hélène Langlois, est obligée de rappeler la témoin à l'ordre, encore. « Vous devez adapter votre attitude aux questions que l'on vous pose... »

#Tony : Le débat sur la notion d'emprise se poursuit. Pour la témoin, Caroline Létoile aurait dû "donner un tour de clef" pour empêcher Loïc Vantal de revenir chez elle. L'avocate lui demande si elle comprend les violences conjugales.

#Tony : La témoin persiste :
- Même à l'école, [Caroline Létoile] aurait pu parler... Elle aurait dû parler...
- Je pense que c'est justement ça le plus dur... De parler, rétorque l'avocate.

#Tony : La stratégie des avocates de Caroline Létoile consiste à faire comprendre que leur cliente était sous emprise et que c'est pour cette raison qu'elle n'a pas pu réagir.

#Tony : Cela fait deux heures que la témoin est à la barre. Deux heures qu'elle martyrise son bonnet.

#Tony : C'est le moment où je jette un coup d'œil au plan d'audience. Cinq autres témoins sont prévus avant les interrogatoires au fond des deux accusés...
Voilà Voilà... #UnJourSansFin

#Tony : L'audience est suspendue jusqu'à 14h40.

#Tony : L'audience reprend.

#Tony : On reprend avec l'audition de Jonathan. L., le voisin qui a fait l'objet de poursuites pour « non-dénonciation de mauvais traitements ». Il a été relaxé en 1ère instance et en appel. Le parquet général s'est pourvu en cassation.

#Tony : Il a aujourd'hui 35 ans. Il est sans profession. Rappelons qu'il vivait juste en dessous de Caroline Létoile et Loïc Vantal.

#Tony : Il commence par rappeler qu'à l'époque des faits, il était souvent absent car en formation à Sarcelles. Il vivait avec sa compagne qui, à l'époque, souffrait d'un cancer de la gorge. Elle est décédée depuis.

#Tony : Il réexplique toute la situation et se défend de n'avoir rien fait. Il rappelle notamment qu'il est allé se plaindre du bruit auprès du bailleur.
Pour mémoire, le compte rendu de son procès en 1ère instance que j'avais couvert⬇️
20minutes.fr/societe/263384…

#Tony : On attend de lui qu'il éclaire la cour sur le contexte de l'époque. Mais évidemment, il ne peut faire autrement que de se défendre des accusations dont il a fait / il fait l'objet.

#Tony : Le problème de Jonathan L., c'est qu'il s'est (un peu) répandu dans les médias après les faits en expliquant qu'il regrettait de ne pas avoir fait plus pour permettre de sauver le petit Tony.

#Tony : C'est notamment lui que visait Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, dans ses déclarations au moment des faits. Pour mémoire : « si les voisins avaient réagi, le petit Tony aurait pu passer la Noël... »

#Tony : Il explique qu'il se plaignait surtout des nuisances sonores.

#Tony : « Je les [Létoile / Vantal] ai peut-être croisés une fois dans le couloir. Mais je n’ai jamais eu d’interaction avec eux.
Si ce n’est une semaine avant le drame où j’étais monté pour me plaindre [du bruit]. »

#Tony : // Petite parenthèse puisque la présidente vient de dire au témoin de parler plus fort dans le micro. Je crois que ça fait 30 fois qu'elle dit ça depuis hier. Le problème est connu dans cette cour d'assises. Mais rien n'est fait... //

#Tony : // C'est assez embêtant quand même. Au-delà du public et des journalistes qui galèrent à bosser, certains jurés n'entendent pas les témoins / accusés... //

#Tony : En parlant de bruit, Jonathan L. détaille les sons qui s'échappaient de l'appartement du petit Tony
- Les coups dans les murs.
- Les chaises qui traînaient.
- De temps en temps, des cris.

#Tony : « A chaque fois qu’il devait se passer des choses, ils devaient mettre la musique à fond. Et du coup, on n’entendait pas ce qui se passait exactement... », se défend le témoin.

#Tony : « J’entendais qu’il reprochait au petit d’avoir pissé au lit, qu’il le menaçait de foutre sa gueule dans sa pisse... »
Les menaces étaient assez récurrentes le matin, vers 7h.

#Tony : Le témoin explique aussi qu'il n'a jamais vu le petit Tony.

#Tony : Dans ses premières déclarations, Jonathan L. avait aussi expliqué qu'il entendait des coups et le petit pleurait. La présidente le lui rappelle. « Oui... Ben... C'est ça... »

#Tony : Jonathan L. explique aussi qu'il a réalisé ce qu'il se passait après la mort du petit. Qu'il a revisité ce qu'il entendait en quelque sorte. Ce qui arrive, en effet, à beaucoup de témoins.

#Tony : « On a réalisé pas mal de choses et c’est sorti dans nos déclarations. Avec le choc. Mais c’était un huis-clos familial. Avec la musique à fond, on réalisait pas... »

#Tony : « Une semaine avant le drame, j’ai eu vraiment peur pour le petit. C’est là que je suis allé voir le bailleur. Je savais pas ce qu’il se passait exactement. On m’a dit que la police était prévenue. Elle est venue le lendemain. Mais uniquement pour les nuisances... »

#Tony : Problème pour le témoin : aucune trace de son signalement n'a été retrouvé chez le bailleur. Si ce n'est un vieux signalement pour un problème de garage.

#Tony : Ce problème avait évidemment été relevé lors de son procès pour "non-dénonciation de mauvais traitements". Cela ne l'avait pas empêché d'être relaxé.

#Tony : Il le sait. Il se défend. « Quand je suis allé chez le bailleur. Ils étaient deux à l’accueil. Mais ils ne m’écoutaient pas. Ils m’ont dit ‘Oui, on sait… On sait...’ »

#Tony : J'ai quand même du mal à comprendre pourquoi on (re)passe autant de temps sur cette question :
- Parce qu'il fait l'objet d'une procédure à part
- Parce que cela n'apporte finalement pas grand chose au débat sur la culpabilité de Loïc Vantal / Caroline Létoile.

#Tony : Pour mémoire, c'est l'association Innocence en danger qui avait écrit au procureur pour solliciter des poursuites envers les voisins. Finalement, le juge n'a poursuivi que Jonathan L. même si d'autres auraient également pu être visés.

#Tony : Il rappelle aussi qu'il était absent la semaine pour cause de formation à Sarcelles et qu'il craignait que Loïc Vantal ne s'en prenne à sa compagne qui était seule et souffrait d'un cancer de la gorge.

#Tony : « Je pensais que c’était des menaces et plus de peur que de mal. Pour moi, c’est inconcevable de frapper un enfant. Je ne pensais pas que cela pouvait être aussi grave... »

#Tony : Petit point procédure. Contrairement aux accusés, les témoins sont seuls à la barre. Ils ne peuvent être assistés d'un avocat.
Cela me rappelle le renvoi du procès de Francis Heaulme après le témoignage laborieux d'Henri Leclaire...
20minutes.fr/societe/133983…

#Tony : Jonathan L. répète : « Pour moi, il y avait plus de peur que de mal... »

#Tony : La présidente Hélène Langlois rappelle qu'il a eu des déclarations bien plus catégoriques dans les médias...

#Tony : « La presse... Faut savoir qu'ils m'ont filmé pendant une demi-heure et qu'ils posent 4 ou 5 fois la même question 'Qu'est ce que ça fait de n'avoir rien fait?' pour nous faire tirer les larmes... »

#Tony : La présidente rappelle un autre épisode compromettant. Peu avant les faits, la compagne de Jonathan L. avait placardé dans l'ascenseur une affichette avec un numéro de téléphone pour dénoncer les violences conjugales.

#Tony : Et la présidente pose la question : « Pourquoi ne pas avoir composé le numéro vous même ? »

#Tony : // Je précise pour @sansunefaute que le soleil fait son apparition. Et que cela est agréable. //

#Tony : Comme lors de son procès en correctionnelle, Jonathan L. s'embourbe à la barre. Et la présidente insiste sur ses contradictions.

#Tony : Précisions aussi que d'autres associations de protection de l'enfance sont contre l'idée de poursuivre les voisins. Car elles craignent qu'avec ce risque, plus personne ne voudra témoigner à l'avenir.

#Tony : La présidente ne lâche (vraiment) rien
- C’était des forts doutes ?
- Ben… Des petits ou des gros doutes. Cela reste des doutes !

#Tony : La présidente interroge le témoin sur le cri poussé par Caroline Létoile le jour de la mort de Tony. « C'était un cri sombre. On sentait la terreur… Le désarroi… C’était glaçant… »

#Tony : Question de Rodolphe Costantino, avocat de l'association Enfance & Partage. Il rappelle que le fils de sa compagne, âgé de 19 ans à l'époque, avait été plus catégorique sur la situation.

#Tony : « On entendait souvent des grosses bagarres. On entendait le petit qui volait dans les murs... », avait ainsi indiqué le fils de sa compagne au moment des faits...

#Tony : Avec des trésors de délicatesse, Rodolphe Costantino tente d'en savoir davantage... Il rappelle maintenant que la compagne du témoin avait fait un signalement dans une autre affaire... Autrement dit : pourquoi pas là ?

#Tony : Le témoin rappelle que sa compagne ne lui a jamais dit que le petit « volait dans les murs... »

#Tony : « On ne savait pas quoi faire. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Le fait qu'elle était malade. Le fait que j'étais absent la semaine. Le fait que ce soit un huis-clos familial... »

#Tony : Rodolphe Costantino ne lâche pas. Mais il précise aussi toute la difficulté de la position dans laquelle se trouve aujourd'hui ce témoin.

#Tony : L'échange se poursuit entre le témoin et Me Costantino :
- Sans avoir la preuve de ce qui se passe, je ne me sentais pas d’accuser à tort.
- Je comprends Monsieur…

#Tony : Rodolphe Costantino, très bon (comme d'habitude), en profite pour faire de la prévention.

#Tony : « Un tribunal n’est pas une tribune, je le sais... Mais mon association a réalisé un sondage. 62 % des Français pensent comme vous et considèrent qu'on ne peut pas accuser sans preuve. »

#Tony : « C’est une erreur parce que dans cette matière là, le doute doit bénéficier à l’enfant. Le doute doit toujours bénéficier à l'enfant... »

#Tony : Rodolphe Costantino précise aussi que, toujours selon le même sondage, 62% des Français ignorent le numéro d'urgence à composer.

Pour tous, il s'agit du 119
allo119.gouv.fr

#Tony : // L'avocate d'une asso partie civile qui s'avance au micro pour demander au témoin s'il a bien retenu le numéro de téléphone que Me Costantino vient de dire, je crois que ce n'était pas vraiment nécessaire. //

#Tony : Et la question : Aujourd'hui, si vous entendez des cris, signaleriez-vous les faits ? On imagine bien le témoin, dans ce contexte, répondre "Non, non..."
Vu la lourdeur des faits, on pourrait peut-être éviter.

#Tony : Le témoin est à la barre depuis une heure. Toutes les questions ressemblent à des accusations. Mais il ne s'énerve pas du tout. Et continue de répondre invariablement. En s'embourbant évidemment un peu.

#Tony : C'est l'avocat général Matthieu Bourrette qui a désormais la parole. Rappelons qu'il s'agit du procureur de Reims qui a porté l'accusation contre Jonathan L. lors de son procès en première instance.

#Tony : « Aujourd'hui, je ne cherche pas votre responsabilité », attaque le procureur

#Tony : Le procureur pointe du doigt les contradictions entre les déclarations du témoin dans les médias et ce qu'il a dit aujourd'hui à la barre.

#Tony : Drôle de sensation que celle d'assister au procès d'un témoin.

#Tony : Et Matthieu Bourrette répète : « Je ne cherche pas votre responsabilité. Je cherche votre sincérité. »

#Tony : Le procureur demande si l'affaire #Tony n'a pas une "résonnance particulière" au vu de ce que le témoin a vécu dans son enfance avec sa grand-mère.

#Tony : Le témoin explique que sa grand-mère était violente avec lui. Et le procureur relance en lui demandant de parler de ses "pipis au lit".

#Tony : On en est donc là dans cette affaire. A un témoin contraint à la barre d'expliquer qu'il faisait pipi au lit dans son enfance et que sa grand-mère le gronder / frapper. Question du ministère public.

#Tony : *grondait / frappait
Ce tweet est parti un peu vite sous le coup de l'émotion.

#Tony : 16h25 : Intéressante question de la défense de Caroline Létoile qui concerne (enfin) le procès auquel on assiste. « Pensiez-vous à l'époque que Caroline Létoile était une femme battue ? »

#Tony : Comme le fait justement remarquer @noemieschulz, c'est assez terrifiant de voir que deux des trois témoins entendus depuis ce matin étaient des enfants battus.

#Tony : Et dans un tout autre registre, assez "terrifiant" aussi de s'apercevoir qu'il reste encore (normalement) 5 témoins à entendre aujourd'hui et deux accusés à interroger.

#Tony :
- Par rapport aux autres voisins, que pensez-vous du fait que vous avez été le seul à avoir été mis en examen ?
- Rien du tout
- Vous avez été piégé par les journalistes ?
- Oui

#Tony : La seconde avocate de Caroline Létoile pose des questions sur les problèmes de mémoire du témoin. Il est reconnu comme adulte handicapé après des accidents, de multiples fractures et une période de coma.

#Tony : « Par exemple… Je suis dans mon salon. Je me dis que je vais aller dans la cuisine pour me chercher un yaourt. Quand j’arrive dans la cuisine, je ne sais plus pourquoi je suis là... »

#Tony : Pardon mais la légèreté de la réponse précédente apporte un tout petit peu (vraiment un tout petit peu) de respiration dans cette audience décidément très dure.

#Tony : La peine de mort est abolie depuis 40 ans. Mais certains / certaines n'ont pas encore eu l'info a priori...

#Tony : David Scribe, l'avocat de Loïc Vantal, pose désormais des questions au témoin. Et ça balance pas mal. « Je pense que vous avez beaucoup menti. Et que votre témoignage pollue cette affaire », attaque-t-il.

#Tony : Il lui reproche de dire qu'il a entendu Loïc Vantal menacer Tony de lui mettre "sa gueule dans la pisse" alors qu'il n'était jamais là car en formation à Sarcelles...

#Tony : « Vous n’avez jamais été là pendant deux mois et demi... Et vous dites que vous l'entendez tous les matins. C'est dans votre déposition. Vous avez menti. »

#Tony : Jonathan L. s'embourbe encore un peu entre ce qu'il a entendu et ce qu'il a déduit. « C'est tout le problème, Monsieur. On vous demande ce que vous avez entendu. Pas ce que vous avez déduit », tranche David Scribe.

#Tony : Next level...

#Tony : On passe au témoin suivant. Katia L. Elle vivait juste à côté des accusés. Sa chambre était mitoyenne de la pièce à vivre de Loïc Vantal et Caroline Létoile.

#Tony : Surprise. La présidente explique à la témoin qu'on ne l'entend pas... Et qu'il faut qu'elle force sa voix. Elle lui demande de parler fort pour la troisième fois en l'espace de deux minutes...

#Tony : Précision sur la disposition des appartements par rapport à sa déclaration devant les enquêteurs. « Ma chambre se retrouve derrière l’ascenseur qui est en direction de leur salon. »

#Tony : « J’ai entendu l’enfant pleurer une seule fois. Je suis allée voir la maman. Elle m’a dit qu’il n’y avait pas de souci... »

#Tony : Katia L. paraît impressionnée et un peu apeurée. Elle semble presque au bord des larmes.

#Tony :
- Il y avait de la musique ?
- Un petit peu de musique. Mais comme tout le monde...
- Est-ce qu’elle recevait des amis ?
- Oui...

#Tony : A partir du mois de septembre 2016, la témoin explique que la situation a dégénéré. « Beaucoup de hurlements. De bagarres. Loïc Vantal tapait dans les murs. Les portes claquaient. »

#Tony : On a le sentiment que Katia L. a peur à la barre. Elle confirme ou infirme les faits du bout des lèvres.

#Tony : Katia L. revient sur l'épisode où elle a entendu Tony pleurer. « J’ai entendu l’enfant sangloter. Pour moi, je trouvais qu’il ne pleurait pas comme un enfant normal. »

#Tony : Elle en a donc parlé à Caroline Létoile quand elle l'a croisée. « Elle m’a dit qu’il était superactif (sic) et qu’il faisait pipi au lit. Je lui ai dit qu’il fallait être patient. C’est tout. »

#Tony : « Quand un enfant est puni, il pleure. Mais là, ce n'était pas pareil. Il sanglotait. Il ne pleurait pas comme un enfant pleure. Je me suis dit 'On sait jamais'... »

#Tony : Elément intéressant. La témoin raconte le moment où elle a discuté avec Caroline Létoile des pleurs bizarres de Tony.

#Tony : « Quand je lui ai parlé des pleurs bizarres, elle s’est un petit peu braqué en disant ‘’Il ne le frappe pas’’. C’est là qu’elle m’a dit qu’il était superactif (sic). »

#Tony : La présidente Hélène Langlois la fait préciser :
- Elle a dit spontanément : 'Il ne le frappe pas' ?
- Oui, c'est ça.

#Tony : Katia L. explique que les voisins de l'immeuble discutaient entre eux. Car ils en avaient assez des nuisances.

#Tony : « Ils fumaient et buvaient sur le palier. Ils laissaient
les canettes sur le palier. Et il fallait ramasser... »

#Tony : Katia L. entendait des disputes verbales entre Caroline Létoile et Loïc Vantal. Mais elle n'a jamais assisté à des scènes.

#Tony : Dans son box, Loïc Vantal semble suivre l'audition de son ancienne voisine. Caroline Létoile a repris, de son côté, son activité favorite : triturer ses mains en regardant ses pieds.

#Tony : La présidente insiste avec la témoin :
- Vous entendez Loïc Vantal traiter l'enfant de "bâtard". Et ?
- Sur le moment, je trouve ça difficile... Mais... J'entends... Mais c'est compliqué...

#Tony :
- En entendant ça. Plus l’enfant qui pleure… Vous ne vous posez pas la question ? Surtout que vous remarquez des bleus au visage de Tony ?
- Oui. Mais les bleus, elle me disait que c'est parce qu'il jouait à l'école...

#Tony :
- Et vous ne réagissez pas ?, insiste encore la présidente
- Ben si... C'est pour cela que je me suis dit : Il faut aller parler à la mère.

#Tony : Le point positif, c'est que Katia L. a réagi. Le point négatif, c'est qu'elle ne s'est pas adressée à la bonne personne.

#Tony : Comme une étrange sensation que tout le monde aimerait vraiment revenir en octobre / novembre 2016. A la lumière de tout ce que l'on sait aujourd'hui, chacun réagirait différemment, c'est évident.

#Tony : Légère interruption de ce LT.

#Tony : Le temps d'aller me chercher une boisson sucrée et caféinée de l'autre côté de la rue (les distributeurs sont fermés pour cause de Covid), voilà que la présidente appelle Caroline Létoile à la barre.

#Tony : Elle lui a simplement demandé pourquoi elle n'avait pas saisi l'occasion de demander de l'aide quand la voisine lui avait parlé des pleurs de son fils. Réponse : « Parce que j’avais peur. J’avais peur de cet homme... »

#Tony : « Je voulais appeler à l'aide mais je n'ai pas réussi... »

#Tony : La cour en a fini avec la témoin. L'audience est suspendue pour une dizaine de minutes.

#Tony : Je lâche le LT pour cause de papier à écrire.

[Compte-rendu d'audience @20Minutes]
#Tony : Quatre ans après, toujours la même question qui revient de la cour d'assises de la Marne : Pourquoi personne n'a alerté sur le sort de Tony, avant sa mort ?
20minutes.fr/justice/296728…