Thread by @GrainHedger

Un hectare de blé vaut-il un hectare de pois chiches?

Sur une même surface, quelle est la plante qui produit le plus ?

#thread #FrAgTw avec des chiffres dedans pour comprendre des trucs
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Un peu de système métrique avant :

Un quintal, c’est 100 kg.

Un hectare, c’est un carré de 100 mètres x 100 mètres, soit 10 000 mètres carrés.

Je me permets de le préciser, à une époque on avait un ministre de l’agriculture qui avait séché sur la question.

Alors allons-y !

J’ai pris des chiffres moyens, évidemment que dans votre région ou chez le beau-frère c’est différent, hein, mais il faut bien compiler les truc à’ment donné.

Commençons donc par la préférée de nos légumineuses : la #lentille .
Chaque hectare de lentille donne entre 1.5 et 2 tonnes de lentilles.
Sauf en 2019, ou ça à été 3 fois moins, la faute au gel tardif au printemps et à la sécheresse qui a suivi.

Les rendements sont assez proches en #pois #chiches : d’un hectare de culture, on tire 1.3 et 2 tonnes de production.

Toujours dans la famille des pois, le pois fourrager (destiné à l’alimentation humaine donc) : ici les rendements sont plus proches de 4 tonnes par hectares, avec un bon cru pour 2019.

Et connaissez-vous la #féverole ?
Aussi bien à destination humaine qu’animale, on est (en général) autour de 3.5 tonnes par hectare , avec toujours de gros écarts selon les années et les régions.

Le #soja, lui, avoisine les 2.5 à 3 tonnes/ hectare, mais atteint 4.5 avec de l’irrigation.
(Pensez-y au moment où tout le monde voudra du soja Français : en parallèle, il faudra de l’eau)

Tous les chiffres sont ici
terresinovia.fr/-/legumineuses…

Passons maintenant aux céréales et les oléagineux.

On commence par le plus petit : le #colza, dont on tire entre 3 et 3.5 tonnes de graine en moyenne, sauf depuis les deux dernières années où entre les insectes et les épisodes de sec, ça a franchement baissé.

Son copain le #tournesol, lui, se situe entre 2 et 2.5 tonne par hectare.

C’est pas fou, mais il ne faut pas oublier qu’on s’en sert à la fois pour faire de l’huile alimentaire, du carburant renouvelable, et de la protéine végétale. Multitâches nos oléagineux !

On augmente un peu la productivité en passant à l’#orge, qui a deux usages :

-Nourrir du bétail 🐮🐷
-Abreuver des humains une fois qu’elle est transformée en #bière🍻🍻🍻🍻

En général, on tourne autour de 6 tonne de marchandise par hectare.

Toujours dans l’alimentation animale, le #triticale (hybride de blé et de seigle), produit environ 5 à 6 tonne en moyenne par hectare

D’ailleurs, ce bon vieux #seigle ? Lui, ça tourne autour de 5 tonne par hectare.

Ensuite le blé dur, dont on fait la semoule, et donc les pâtes : Autour de 5 tonne par hectare🍝

Et puisqu’on est dans le #blé, on va parler du blé tendre , LA culture la plus présente en France : en général, on est entre 7 à 7.5 tonne par hectare en moyenne.
Avec des écarts selon les régions,de 5 tonnes à plus de 10 tonnes ; tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.

N’oublions pas le #sorgho, cher à @Guedjsorghum : Autour de 5 à 6 tonne/hectare

Que reste-t-il ? Il reste la star de la productivité des céréales : le maïs, qui tourne autour de 8 tonne à l’hectare sans irrigation, mais dépasse allègrement les 10 tonnes avec une l’irrigation: on voit très souvent des productions à 13 à 14 tonnes par hectare,voir plus plus.

Les chiffres pour les céréales : (je vous donne un article , c'est plus sympa que des gros tableaux illisibles) terre-net.fr/observatoire-t…

Et pour encore, pour le #maïs 🌽🌽(prononcer « Mâââhisse » si vous êtes à la frontière Germanique) il ne s’agit là que du maïs grain, puisque pour le maïs « ensilage, c’est la totalité de la plante qui est récoltée, pas seulement le grain .

les chiffres ici terre-net.fr/observatoire-t…

De même, je ne vous ai pas parlé de la betterave sucrière, qui évolue dans une autre dimension avec 80 tonne/hectare en moyenne

Précision : tous ces chiffres de rendements sont fait avec des produits « aux normes », c’est-à-dire avec 15% d’eau maximum dedans.

Si on regarde par exemple le tonnage de citrouille produit par hectare, c’est dément. Si on enlève (presque toute) l’eau qu’il y a dedans, ça l’est beaucoup moins.

Il serait aussi intéressant de faire le calcul en terme de volume de protéine produite, chaque plante ayant une teneur en protéine différente.

Alors pourquoi vous abreuver de chiffres ?

Pour expliquer la logique de l’échelle de prix : si sur une même surface , vous produisez moins de volume, il faut le vendre plus cher, sinon votre revenu plonge.
C'est pour ça que vous n'aurez jamais la tonne de lentille au prix du blé.

Et pour montrer aussi que tout n’est pas interchangeable. On ne produit pas autant de nourriture sur un hectare de lentille ou de pois chiche que sur un hectare de maïs.

Ces cultures sont donc en forte expansion car elles partent de très bas MAIS elles sont confrontées à plusieurs freins :

-Le manque récurent d’eau aux périodes où elles en ont besoin
-Le manque de moyen de lutte contre les insectes ravageurs
-Le manque de recherche variétale en général.
-Un encombrement du marché les années de grosse production

Il y a d’ailleurs un projet (très avancé) dans ce domaine dans mon cadre pro, j’en parlerai une autre fois.

Ce qui explique que selon les régions, les rendements peuvent aller du simple au double. La recherche redémarre.

Mais globalement sur une même surface, on obtiendra plus de marchandise pour ce qui est destiné à l‘alimentation animale, que pour ce qui est directement destiné à l’alimentation humaine. C’est un fait.

Il faut également inclure ces cultures dans le cadre de rotations, on ne peut évidemment pas les faire en monoculture.

Le Brésil par exemple, peut faire une récolte de soja ET une récolte de maïs la même année, grâce à un climat très favorable. Nous, on ne fait qu’une récolte par an.

Enfin, une réflexion : produire plus sur une surface faible, ça permet de libérer des surfaces pour autre chose, comme par exemple des forêts, des zones naturelles ou … construire des ronds-points, ou notre maison.

* a l'alimentation animale, pas humaine*