«Le numérique, ça sert à rien, ça détruit des emplois»
Non. Bien utilisé comme ici par @C_qui_le_Patron (pour optimiser la structure et, surtout, gagner en efficacité), c’est un formidable levier pour venir à bout de rentes de situation et donner un avenir à ce qui est essentiel
Cette aventure de @C_qui_le_Patron est fascinante à plus d’un titre. Quand la colère et l’émotion sont redirigées dans un sens constructif, juste fais-le différemment, plutôt que l’indignation perpétuelle, il en sort de belles et grandes choses, et tout le monde est gagnant
Tout est parti d’un reportage d’Envoyé Spécial diffusé le 13 octobre 2016, dans lequel des éleveurs laitiers témoignaient de la situation inextricable dans laquelle ils étaient placés par les agissements de l’oligopole : des revenus certes garantis, mais en dessous des coûts
Les éleveurs qui ont eu le courage de témoigner à visage découvert, en étayant leurs propos par des éléments concrets, ont vu leurs contrats avec Lactalis résiliés. Toute une vie de labeur s’écroulait, avec son lot de désespoir ouest-france.fr/normandie/lact…
La solution de facilité aurait été de Name&Shamer les géants de l’agroalimentaire, déverser du fumier devant les sièges sociaux concernés, ça soulage, mais en quoi ça apporte une réponse concrète pour faire vivre les éleveurs ?
C’est là que des chouettes Gus, fins connaisseurs des mécanismes de formation des prix dans l’agroalimentaire, et qui n’en étaient pas à leur coup d’essai (souvenez-vous de @GueulesCassees, ben c’étaient eux lsa-conso.fr/nicolas-chaban…), se sont dits qu’il y avait un truc à faire
En partant d’un constat tout simple : on a une des dernières laiteries indépendantes qui voit son volume d’activité siphonné par l’oligopole qui capte une grosse partie de la production tout en pressurisant les éleveurs qui ne peuvent plus monter en qualité
Car voyez-vous, une laiterie, c’est un peu comme un réseau télécom, c’est une montagne de coûts fixes, et il faut absolument la remplir pour avoir des coûts d’exploitation compatibles avec les attentes du marché de masse
Avant l’arrivée de @C_qui_le_Patron, la plupart des laiteries indépendantes étaient très mal en point. L’oligopole captait en effet la plupart de la production des éleveurs, avec des contrats prison (CA garanti, mais à un niveau ne permettant pas de vivre décemment)
Résultat, faute de volume suffisant, les laiteries indépendantes ont vu leur coup unitaire d’exploitation grimper dangereusement, les amenant à perdre en compétitivité. Avec une spirale infernale : couts↗️=> prix achat éleveurs ↘️=> éleveurs chez BigLacta => volumes ↘️=> couts ↗️
Les mecs se disent alors « et si on cassait cette spirale infernale en partant non plus de la distribution mais de la production ? » Donc en redirigeant vers des laiteries indépendantes une partie du volume capté par BigLacta, à des conditions permettant aux éleveurs de vivre
Le tout à des conditions conformes aux attentes du marché de masse, c’est à dire avec un surcoût pour le consommateur (car y’a pas de secret, il faut que ça se vende, on ne fait pas un truc pour se faire plaisir entre potes) le + faible possible par rapport au standard de marché
Et c’est là qu’entrent en jeu numérique & organisation agile. Le modèle n’est viable que si on parvient à mettre en relation les 3 (en schématisant en très gros) parties essentielles du dispositif (base consommateurs / éleveurs / laiteries) de façon + efficace que BigLacta&co
Par leur très fine connaissance du terrain, les mecs savent également que l’option de facilité consistant à faire que du volume façon marque de distributeur sans miser sur l’aspect qualitatif, c’est ne pas répondre aux aspirations légitimes des éleveurs de monter en qualité
Ils se disent qu’il faut donc miser sur le qualitatif, dans le sillage de ce qui avait été amorcé par Michel&Augustin qui très tôt avaient associé leur base consommateur, en assurant l’intermédiation entre consommateurs et éleveurs pour l’élaboration du cahier des charges du truc
Et qu’en expliquant les tenants et aboutissants, de façon simple et concrète, du mécanisme de formation d’un prix, en présentant les différents paramètres de la chaine (éleveur, laiterie, conditionnement…) qui peuvent influer, au final l’intelligence collective l’emportera.
Et les mecs se lancent dans une folle aventure. La création ex-nihilo d’une nouvelle marque. Sans étude de marché et plan de com au sens entendu par l’oligopole BigLacta / Distributeurs. « Marchera jamais votre truc, et d’ailleurs, vous sortez d'où? » qu’ils s’entendent répondre
Qu’importe, faisons confiance au marché. + de 5000 consommateurs qui ont contribué d’eux-mêmes, par le bouche à oreille, au cahier des charges, c’est un signe.
Bingo. En 6 mois, les mecs écoulent le quintuple ce qu’ils avaient prévu. 60 éleveurs sauvés qui retrouvent le sourire
Et ce sont les éleveurs qui en parlent le mieux. Pouvoir revivre à nouveau décemment de son travail. Se payer une semaine de vacances, la première depuis si longtemps. Jouer avec ses petits enfants. Ne plus avoir honte. Ne plus subir. facebook.com/watch/?v=15942…
Tout ça pour juste 5€ de plus (en moyenne) par consommateur et par an. Tout en mettant en place un cercle vertueux permettant d’accompagner les éleveurs dans la montée en qualité et, pour ceux qui le souhaitent, la transition vers le bio
"Votre truc, c’est un feu de paille, ça ne durera pas."
"Non, tu comprends, casser un marché sans pub, c’est particulier, à part #FreeMobile ça ne peut arriver nulle part ailleurs."
Combien de fois ils vont entendre ça de la bouche des experts incapables de penser différemment
Sauf que le succès ne se dément pas. Les 50 millions de litres sont franchis en à peine 18 mois. Sans commerciaux. Sans pub directe. Car quant la promesse produit est au RDV, l’effet de levier grâce aux médias est juste hallucinant comme l’avait démontré en 2012 #FreeMobile
On a ainsi le meilleur lancement d’une marque sur un seul produit dans toute l’histoire de l’agro-alimentaire en 🇫🇷. Le genre de truc qui gagnerait à être enseigné dans toutes les écoles de commerce, tout est possible quand on fait + efficace et + agile que l'oligopole
Car l’autre coût de génie des mecs, c’est d’agencer de façon intelligente des acteurs qui au départ se regardaient en chiens de faïence, avec de temps à autres des actions d'éclat : éleveurs d’un côté, grande distribution de l'autre
Les mecs comprennent & intègrent parfaitement que seule la grande distribution (qui en son temps avait tenté d’inverser le rapport de force avec les MDD, mais cornerisées en bas de marché) peut apporter le volume suffisant pour s’imposer, avec un effet de levier hallucinant
Autre coup de génie, copylefter la méthode. Pour fixer ainsi de nouveaux standards de marché permettant d’une part de shunter les GateKeepers et d’autre part inciter les acteurs historiques de l’agro à se repositionner en meilleurs offreurs aux producteurs
Les mecs se sont attaqués à une autre rente de situation dans l'agroalimentaire, les cabinets de conseils qui ont vampirisé les armées mexicaines des directions marketing des marques en place. Du grand art
En plus du Lait, des déclinaisons sur le beurre, les oeufs, le fromage, la viande, le transformé (pizzas…) verront le jour. Des déclinaisons à l’international également.
En quelques mois, des acteurs de l'oligopole seront ainsi amenés à pivoter (concrètement, c’est à dire pas vraiment en effet d’annonce) et prendre des risques, y compris en interne, aiguillonnés par le mouvement lancé par @C_qui_le_Patron et d’autres
Le vrai sujet reste l’adéquation des moyens (humains/formation/matériels/informatique) accordés par le Législateur à la Justice (enquêteurs comme magistrats) : avec le dernier rang de l’investissement public, les réquisitions judiciaires🇫🇷 ne sont pas émises de façon efficace
C’est ainsi que, faute de système d’information efficace, les pouvoirs publics n’ont *aucune* visibilité globale sur la performance (oui, je sais, un gros mot, mais l’article 15 DDHC et l’intérêt des victimes priment) des réquisitions judiciaires, tant en volumétrie qu’en délais
(Pour info, ne vous fiez pas à ce que peuvent vous raconter des parlementaires manifestement pas au courant des lois qu’ils font voter, mais l’anonymat sur Internet n’existe plus depuis 2004. Et tout ce qui peut être demandé en réquisition judiciaire figure à l’art. A.43-9 CPP)
Ca tombe bien, l’anonymat n’existe plus depuis 2004.
Le sentiment, réel, d’impunité résulte avant tout d’une incapacité de la sphère publique à s’adapter aux réalités du numérique en octroyant à la justice les moyens, matériels comme humains, permettant de faire face aux enjeux.
Oui, les plateformes, qui donnent corps à un des piliers de la démocratie (liberté d’expression), ont une responsabilité dans tout cela.
Mais juger de ce qui doit être en ligne ou non ne doit pas être confié à *ni* des acteurs privés, *ni* à l'administration. C'est très dangereux
Car l’administration française, qui cultive à outrance le culte de l’opacité des règles ne fait pas mieux que les plateformes en matière de régulation de la liberté d'expression …gy-pontoise.tribunal-administratif.fr/A-savoir/Commu…
Chouette synergie @C_qui_le_Patron & LSDH, une des dernières laiteries indépendantes qui a su innover pour répondre à la demande des MDD (par exemple, outre CQLP, l’Auchan bio équitable, c’est du LSDH) tout en garantissant le + haut niveau de revenus pour les éleveurs <3
Car voyez-vous, une laiterie, c’est un peu comme un réseau télécom, c’est une montagne de coûts fixes, et il faut absolument la remplir pour avoir des coûts d’exploitation compatibles avec les attentes du marché de masse
Or, avant l’arrivée de @C_qui_le_Patron, la plupart des laiteries indépendantes étaient très mal en point. Les géants du secteur captaient en effet la plupart de la production des éleveurs, avec des contrats prison (CA garanti, mais à un niveau ne permettant pas de vivre)
Et on est ici dans un vrai angle mort, car juridiquement les boucles de messages WhatsApp n’ont pas le même statut qu’un contenu publié sur une page Facebook ou compte Twitter.
Et les pouvoirs publics n’ont, semble-t-il, pas véritablement saisi la dimension du problème.
Toujours en retard par rapport à la réalité des usages, l’action des pouvoirs publics se focalise à outrance sur les réseaux sociaux historiques, alors que les usages ont désormais migré vers des modes de communication pouvant relevant de la correspondance privée.
Et ça serait une profonde erreur de cantonner cet article (super bien fait) de @LADN_EU aux groupes de parents d’élèves conspi-trololol, spagrave.
Car c’est exactement ce mode opératoire, passant sous les écrans radars, qui conduit des antennes mobiles à brûler spontanément…
Sinon un 18 septembre il y a tout juste 18 ans, l’aboutissement d’un pari fou formulé sur un escalator (« ils nous rigolent à la tronche ? qu’à cela ne tienne, on va la faire nous mêmes »), et le début d’une folle odyssée.
Bon anniversaire #Freebox ! /-)
La Freebox sur la photo est celle de votre serviteur, à qui parce «toi-qui-es-juriste-donc-tu-sais-bien-écrire» on avait confié la mission de rédiger le manuel.
La belle affaire, avec cette box attachante à 2 diodes qui voulaient tout dire :-)) mon.adsl.chez.free.fr/spip/spip.php?…
Le 18 septembre, c’est le début d’une jolie campagne de com’ pour pas un rond avec l’exclu filée à SVM qui publie tout un dossier dans son numéro 208 d’octobre. Plus quelques messages de teasing sur Usenet (le Twitter d’avant Twitter), quelqu’un a gardé des traces ? car ici XNAY
Que serait le mois d’août sans ses marronniers estivaux ?
Cet article ne dit pas que dans le même temps, à ressources équivalentes, la taille mémoire & disque moyenne a été multipliée par environ 500 à 1500
➡️le logiciel monopolise moins de ressources mémoire qu’il y a 20 ans
C’est oublier que ces 20 dernières années ont été caractérisées par la généralisation de vrais OS multitâches qui permettent une utilisation + efficiente des ressources mémoire / CPU / graphiques des ordinateurs & terminaux mobiles
➡️dans sa globalité le logiciel est + efficient
Alors oui, en analyse unitaire, en 20 ans le logiciel a pris de l’embonpoint :
➡️avec interface graphique localisée dans chaque langue pour ne froisser personne
➡️parce qu’on est passé de 1024*768 à la 4K (et l’impact est tout sauf linéaire)
➡️la sécurité nécessite du code