Thread by @DocteurGonzo4

🔻#Thread Les parasites de l’Économie Sociale et Solidaire

⚠️ Le @GroupeSOS, dirigé par le macroniste Jean Marc Borello, spécialisé dans le démantèlement du monde associatif, cherche à mettre la main sur le dernier cinéma associatif de Paris.

https://twitter.com/laclefrevival/status/1359844123520471045

Jean-Marc Borello est Président du groupe SOS et Chef-adjoint de LREM.

Il a été condamnée à 6 mois de prison pour avoir facilité le trafic et l’usage de stupéfiant dans ses boîtes de nuit, et est adepte des agressions sexuelles dans son entreprise liberation.fr/france/2018/12…

On trouve d’ailleurs beaucoup de macronistes chez le groupe SOS, comme les députés LREM Aurélien Taché et Pacôme Rupin, respectivement délégué général et délégué régional de groupe SOS.

Directoire : groupe-sos.org/media/img/page…

Le groupe SOS est un mastodonte de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), un secteur qui représente 10% du PIB et 10% de l’emploi en France.

Principalement des associations qui vivent grâce à 80% de contrats publics.

Le groupe SOS représente 21.500 salariés pour un volume d’activité de 1 milliard d’euros en 2019.

Le groupe gère des structures très hétéroclites : 455 logements sociaux à Paris, 26 commerces, 2 garages, des châteaux, des bureaux, crèches, foyers de jeunes travailleurs,

hôpitaux, maisons de retraite, chantiers d’insertion, lieux culturels ou encore le Pavillon Elysée, un lieu de réception ultra-chic, en bas des Champs-Elysées.

En 30 ans, le groupe SOS s'est constitué un patrimoine immobilier de 500 millions d’€ détenu par sa filiale Alterna.

Si le groupe SOS n’a pas d'actionnaires à rémunérer, la gouvernance pose question, tout comme les logiques manageriales et mercantiles qu'elle utilise pour transformer le monde associatif

Le directoire est composé de sept membres, dont une seule femme.

L’association est verrouillée. Pas de bénévoles, presque pas d’adhérents : seulement une centaine de membres triés sur le volet : magistrats, hauts fonctionnaires, prof. de médecine qui doivent être parrainés par les 30 membres du conseil d’administration qu’ils ont élu.

Le circuit est donc bouclé, ce qu’admet Borello : « Bien sûr, il ne suffit pas de payer sa cotisation pour entrer : il faut avoir rendu des services éminents. »

Une absence de contrôle démocratique qui pose problème dans un domaine comme l’action
sociale.

Plus grave, l’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) a relevé en 2015 que 4 dirigeants du groupe SOS ont bénéficié en 2004 de conditions très avantageuses pour acheter des appartements parisiens destinés à du logement social, via Alterna. lemonde.fr/societe/articl…

Borello a constitué, avec SOS, un petit empire géré de façon clanique. Son train de vie est mis en cause : voiture avec chauffeur, week-ends dans une propriété du groupe : un château avec piscine, jacuzzi, salle de projection, et même des kangourous lemonde.fr/economie/artic…

Quelques exemple des pratiques du groupe SOS

En 2015, le groupe SOS, soutenu par le maire PS local, reprend la gestion de l'Hôtel-Dieu du Creusot (Saône et Loire). L'établissement sanitaire comptait 600 emplois.

Il a fallu que Doctegestio, un groupe privé, se mette sur les rangs pour obliger le Groupe SOS à améliorer son offre, ce qui a permis une réduction significative du nombre d'emplois supprimés (de 114 suppressions à 67). blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2015/1…

En 2017, le groupe SOS acquiert l’association bordelaise Mana, spécialisée dans les soins aux
réfugiés les plus traumatisés

Très vite, des salariés dénoncent la maltraitance dont ils sont victimes : « Le groupe SOS m’a vendu du rêve, maintenant j’en crève ».

Par exemple, les traducteurs du bulgare, du roumain, de l’albanais, de l’afghan, qui viennent à l’appui des médecins lors de consultations, ont été priés de devenir auto-entrepreneurs, d’accepter des missions facturées à la minute, sans prise en charge de leurs déplacements,

et sans protection s’ils doivent se rendre dans des squats où peuvent sévir tuberculose, gale ou rougeole.

La gestion se passe désormais par informatique, sans contacts humains, ce qui heurte les
travailleurs sociaux très impliqués dans leur tâche. sudouest.fr/2018/12/20/l-a…

En 2018, le groupe SOS remporte un marché public concernant le programme de déradicalisation
«Rive» au détriment de l'opérateur historique (l'Apcars, l'Association de politique criminelle appliquée et de réinsertion sociale). lefigaro.fr/actualite-fran…

Le groupe SOS a pour mission de le poursuivre à Paris et de l’étendre à Marseille.

Frédéric Lauféron, Dir. de l'Apcars expliquait : «On baigne dans l'incompréhension, on avait de très bons retours des juges antiterroristes et des services de l'administration pénitentiaire».

En 2018, le conseil municipal donne au groupe SOS la gestion du fort d’Entrecasteau, à Marseille, pour transformer le site
en « haut lieu d’innovation culturelle ». SOS compte d’abord
proposer des ballades en réalité virtuelle.

Dans un second temps, cet espace sera destiné à accueillir une pépinière de Start Up dont la destination exacte n'a pas encore été précisée. gomet.net/groupe-sos-va-…

En 2018, le groupe SOS reprend les Brigades vertes (l’association Rhône insertion environnement
(RIE)), une association d’insertion sociale, basée à Dardilly. Résultat : 18 emplois supprimés. leprogres.fr/rhone-69-editi…

Le groupe SOS accroît régulièrement sa présence dans le médico-social. Il détient 69 EHPAD un peu partout en France.

Côté syndicats, cette boulimie exaspère. Le 14 février 2018, SUD Santé sociaux relate l’occupation du siège de SOS par 150 travailleurs du social.

Leur communiqué déclare : « En occupant le groupe SOS, nous entendons cibler le fer de lance des "entrepreneurs du social" qui livrent l’action sociale aux griffes de la finance à travers les "social impact bound / contrat à impact social ». sudsantesociaux.org/les-travailleu…

Selon Fathi Bouaroua, de la Fondation Abbé Pierre : au sein de l’ESS, des acteurs de + en + gros appliquent les mêmes logiques que dans le reste de l’économie en constituant des monopoles autour de quelques multinationales.

Des logiques de regroupement, de prédation de la part de structures qui ne font plus que répondre à des appels d’offre taillés pour elles, excluant les petits

Borello rentabilise et privatise le monde associatif pendant que Macron l’asphyxie et le musèle. bastamag.net/Loi-separatism…

Selon Derek Woolfenden, un des animateurs de l’association Home cinéma qui occupe La Clef :

« Nous qui défendons les occupations précaires, les tiers lieux, l’indépendance politique, nous ne pouvons pas donner les clés du cinéma à un groupe devenu hégémonique dans l’ESS ».

Il met en cause les méthodes employées par le groupe SOS :

« remplacement d’une partie du personnel, précarisation de celles et ceux qui restent, mise en place
d’une gouvernance clanique, restructurations radicales.

Le groupe SOS souhaite acheter l’image d’un cinéma en lutte, une «marque» qu’il ne manquera pas de vider de sa substance politique, esthétique et contestataire. » google.fr/amp/s/www.libe…

🔻« Les entrepreneurs sociaux à l'assaut du monde associatif » de Clément Gérome, paru dans Mouvements, 2015/1 (n° 81). cairn.info/journal-mouvem…