Je pense qu'il faut avoir un discours sincère sur chaque problème.
Sur la santé, à ma connaissance, la consommation de volaille n'est pas néfaste pour la santé, ni celle de poissons (sauf métaux lourds).
Mais il y a beaucoup de preuves scientifiques contre la viande rouge.
Sur l'environnement : la viande de ruminant est la plus émettrice de gaz à effet de serre et qui utilise le plus de terres.
Les œufs, les poissons ou la viande blanche ont un impact beaucoup plus faible, il faut être honnête.
Le troisième enjeu est celui du bien-être animal : pour les volailles et les porcs, ce sont des conditions très difficiles en majorité en intensif.
Pour les bovins, on tue moins d'animaux et ils sont mieux élevés. Mais on connaît de nombreux scandales dans les abattoirs (@L214).
Il y a également les enjeux des zoonoses, de l'utilisation d'eau, de la pollution des sols, etc. qui induisent tous des dommages différents en fonction des animaux utilisés.
Mais il y a une solution qui peut résoudre tous ces problèmes dans la bonne direction : manger moins de viande et plus de légumineuses.
Je ne parle même pas d'arrêter ici, mais de diminuer : - d'animaux tués, - de pollution, - de morts d'humains, - de risques de zoonoses.
Les légumineuses et légumes sont moins polluants, utilisent moins de sols, engendrent moins de souffrances animales, réduisent la mortalité.
Donc le plus urgent aujourd'hui c'est de végétaliser les alimentations. Pas de substituer entre type de produits d'origine animale.
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Comment nourrir le monde en 2050 sans déforestation (et même en bio) ?
Un article récemment sorti explique que la question des rendements agricoles est moins importante que la question de ce qu'on mange (viande, végétarien, vegan) et confirme des résultats précédents. 🔽 (1/7)
Les auteurs étudient 520 scenarios pour nourrir la planète dans lesquels ils font varier les rendements agricoles, les comportements alimentaires, l'alimentations des animaux, etc.
Parmi ces scenarios, seuls 313 permettent d'éviter la déforestation. (2/7)
Nourrir la planète sans déforestation est possible dans 18% des cas si on garde une alimentation de type occidentale (avec notre consommation de produits d'origine animale) contre 96% et 100% des cas avec une alimentation végétarienne ou végétalienne.
Toute étude scientifique comporte une part d'incertitude.
Ce qui est important pour les décisions publiques c'est de regarder de quel côté penchent les preuves accumulées et ne pas se limiter à quelques contre-exemples.
Sinon, on risque de faire le jeu des marchands de doute.
Toute étude statistique possède en elle la probabilité (même infime) d'arriver à des conclusions erronées car nous pouvons tomber dans le cas statistique "extrême" (qui n'arrive qu'une fois sur 10.000) mais sur lequel on est tombés par manque de chance.
C'est cette incertitude qui fait que nous devons non pas fonder notre connaissance sur une seule étude mais sur un ensemble d'études. C'est là que les méta-analyses sont précieuses.
Puisqu'on parle de viande rouge en France, à supposer qu'il y ait une exception européenne, deux études (2018, 2020) sur la cohorte française Nutrinet santé concluent également à une augmentation de la mortalité associée à la consommation de viande rouge.
"This large cohort study suggested that red meat may be involved carcinogenesis at several cancer locations (other than colon-rectum), in particular breast cancer. These results are consistent with mechanistic evidence from experimental studies."
"Our results strengthen the existing body of evidence supporting that red and processed meat consumption and heme iron intake are associated with an increased risk of overall and more specifically colorectal cancer [...] "
Habituellement, les économistes déduisent les préférences des consommateurs à partir de leurs achats. C'est ce qu'on appelle les "préférences révélées".
Cependant, les produits d'origine animale sont des biens très spécifiques qui font qu'on ne peut pas raisonner ainsi.
1. Les produits d'origine animale sont ce qu'on appelle des biens de crédence : quand nous les consommons, nous n'observons jamais vraiment comment les animaux ont été traités, ce qui nous conduit à payer moins que ce qu'on serait à dépenser pour qu'ils soient bien traités.
Spoiler alert: dans mon tweet d'hier, je n'ai rien inventé, c'est dans cet article du Monde qui s'intéresse au rapport entre inégalités sociales et le niveau de diplôme. (1/n)
On observe tout d'abord des disparités importantes en fonction du niveau de diplôme. On observe statistiquement que plus les individus sont diplômés, moins ils mangent de viande, plus ils mangent de fruits et légumes. (2/n)
On retrouve cette corrélation chez les jeunes enfants (jusqu'à 10 ans). Cette corrélation s'estompe chez les adolescents : l'article avance l'idée que les adolescents pourraient mieux choisir leur alimentation. (3/n)
Cette semaine, @L214 a lancé avec plusieurs chercheurs une campagne d'information sur l'élevage industriel et les zoonoses.
Ses détracteurs affirment que les élevages intensifs réduisent les risques de zoonoses. En fait, c'est occulter la majeure partie du problème. Un thread !⬇️
D'un point de vue économique, on peut voir les zoonoses comme des accidents. Deux choses jouent : la probabilité d'accident et le coût de l'accident quand il intervient.
Une politique publique doit chercher à réduire la proba d'accident *multiplié* par le coût d'accident. 2/n
Toute pratique d'élevage comprend un certain risque de zoonose : on a des animaux qui peuvent être infectés et peuvent également contaminer les humains. L'élevage en plein air a possiblement plus de chance d'exposer les animaux domestiqués aux animaux sauvages... 3/n