toujours fasciné de voir que dans les discussions autour des relations entre auteurs et éditeurs, on place quasiment systématiquement sur le même plan la prise de risque des uns et des autres, alors qu'elles n'ont rien à voir.
je note également que l'on semble implicitement faire porter la responsabilité des à-valoirs non remboursés sur les auteurs. alors qu'en réalité, cela traduirait plutôt une mauvaise gestion de la part des éditeurs.
à moins que l'on soit sur un modèle différent (puisque les éditeurs semblent y trouver leur compte, sinon, ils le changeraient), auquel cas ce serait bien de le reconnaître.
(réactions à chaud devant le webinaire sur le baromètre sur les relations entre auteurs et éditeurs)
ah, Vincent Montagne vient de parler de l'éditeur qui finance la création, ce qui est faut (désolé). les à-valoirs sont des avances sur l'exploitation de la création, c'est très différent. et personne ne moudre sur le plateau, ça montre combien cette erreur est intégrée par tous.
(j'en profite pour remercier le désormais docteur @sociobd pour ces précieuses précisions)
et je déteste mon autocorrect, qui remplace faux par faut, et moufte par moudre. mon tweet mordant en a perdu de sa superbe (et de sa correction orthographique).
on parle de point mort, et @BenoitPeeters indique sans vraiment le dire que le point mort est plus bas que le niveau de ventes représentant le remboursement des à-valoirs. en gros, l'éditeur peut gagner de l'argent au global et garder l'auteur comme lui étant redevable.
c'est à mon sens un autre moyen de conserver une relation de subordination de l'auteur, dans un rapport de force qui est fondamentalement asymétrique (et en défaveur de l'auteur, est-il besoin de le préciser ?)
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petit thread matinal pour revenir sur ce que j'ai pu poster hier, alors que je regardais le webinaire organisé autour du 8e baromètre des relations auteurs/éditeurs (cf. scam.fr/Actualit%C3%A9…).
une question est revenue au cours de ces échanges, portant sur les à-valoirs, avec pas mal d'imprécisions autour de ce que cela représente, notamment de la part de Vincent Montagne (président du SNE).
ainsi, le système actuel repose sur le principe des à-valoirs: l'éditeur avance à l'auteur une partie des droits d'auteur que l'exploitation de l'oeuvre devrait rapporter. et lorsque l'oeuvre en question est publiée, l'éditeur se rembourse sur les premières ventes.
bon, je me rends compte que je n'ai pas très été actif ces derniers temps, que ce soit ici ou sur @_du9_, qui connaît une nouvelle période de sommeil. j'ai même raté deux Vues Ephémères à la suite, c'est dire.
il y a plusieurs raisons à cela, dont la vie en temps de pandémie, pas mal d'engagements ces derniers mois qui m'ont pas mal pris d'énergie, le décalage d'Angoulême (parce que je suis ce que les anglophones appellent "a creature of habit"), etc.
j'ai aussi commencé à travailler sur un gros truc dont je reparlerai en juin, mais qui m'enthousiasme pas mal. mais l'un dans l'autre, les journées n'ont que 24 heures, et j'ai régulièrement du mal à tout gérer de front.
Ce matin, @LeCNL et @IpsosFrance ont publié les résultats d'une étude intitulée "Les Français et la BD". L'annonce était initialement prévue pour le Salon du Livre en mars, et puis le COVID est passé par là.
Avant de me lancer dans le commentaire de ces résultats, je dois préciser que j'ai fait partie du comité de pilotage de l'étude dans sa dernière ligne droite, ayant été invité au moment de la finalisation du questionnaire.
C'est la première étude de cette ampleur depuis celle réalisée par TMO Régions pour la BPI le DEPS en 2011, et dont les résultats sont disponibles ici: neuviemeart.citebd.org/spip.php?rubri…
Dimanche matin, je devrais plutôt essayer d'écrire un texte pour annoncer la mise en vacances de @_du9_, mais voilà que tout le monde parle de lefigaro.fr/bd/enquete-sur… et que je ressens le besoin d'apporter mon commentaire.
Petit préambule, que les choses soient claires: je ne défends pas la pratique du scantrad, et je respecte le travail que font les éditeurs.
Par contre, je suis convaincu qu'il est essentiel d'avoir une vision la plus précise possible de la réalité des choses pour pouvoir prétendre y apporter une solution adaptée et efficace.
Livres Hebdo a publié la semaine dernière son Top 50 annuel pour la bande dessinée, et comme à mon habitude, petit live tweet de mes réflexions par rapport à cette liste. Et c'est parti.
Pour rappel, ce Top 50 est établi sur la base de données GfK (depuis 2015, Ipsos auparavant). Ce sont donc, comme d'habitude, des ventes estimées en sortie de caisse (soit TTC) et pour la France uniquement.
2019 était une année "avec Astérix", comme le sont désormais les années impaires depuis 2013 et "Astérix chez les Pictes", premier album signé Jean-Yves Ferri & Didier Conrad. Ça a son importance, comme on va le voir.
j'aime beaucoup la manière dont les éditeurs prennent à cœur leur travail: "La bande dessinée, ce n’est pas un métier en soi. Cela devient un métier quand on vend. [...] un auteur doit avoir de la chance, trouver un public." l'auteur de bande dessinée, livré à lui-même.
venant d'éditeurs qui, eux-mêmes, ont fait un métier de la bande dessinée. voire même une fortune.
ah oui, j'avais lu un peu trop vite, et zappé cette précision qui fait tout le sel de la remarque: "Et ce n’est d’ailleurs la faute de personne : un auteur doit avoir de la chance, trouver un public." la faute de personne, venant d'un éditeur, c'est savoureux.