Thread by @ManonAubryFr

Je m'occupe pour notre groupe avec @ElenaKountoura d'un rapport 🇪🇺 sur les violences conjugales et des droits de garde.

En échangeant avec les associations, on constate à quel point l'action publique contre les violences est aussi insuffisante que dysfonctionnelle.

Thread ⤵️

@ElenaKountoura L'urgence des violences impose une mise à l'abri.

Or :
❌Il y a trop peu de places d'hébergement
❌Elles ne sont pas adaptées : des chambres d'hôtel partagées avec d'autres familles
❌Voire dangereuses : des lieux avec tous types de publics où les femmes sont en insécurité

Pour l'association @ellesimaginent il faut ouvrir des places, mais surtout améliorer la qualité de l'accompagnement :
🔴Il y a un besoin de structures ouvertes 24/24, pour répondre à toutes les urgences
🔴Il faut des lieux spécialisés pour répondre aux besoins de chaque victime

Mais même logées dans les meilleures conditions, les mères continuent d'être exposées à leur agresseur car nombre de dispositifs de protection reposent sur la reconnaissance par la justice de la violence conjugale.

Et c'est là la plus grande défaillance de l'action publique.

Quand un couple se sépare, la justice doit se prononcer sur la garde de l’enfant. Or les violences sont peu prises en compte dans ces décisions. Un chiffre est parlant : 73 % des mères sous ordonnance de protection sont contraintes par la justice de partager l’autorité parentale.

Concrètement cela implique :
🔴Une autorité parentale partagée pour l'inscription à l'école, au sport mais aussi le suivi psychologique
🔴Parfois des droits de visite des enfants pour l'ex violent
🔴De devoir rester géographiquement proche de son agresseur

Comme nous l’a expliqué @PFeministes, la justice souffre de nombreux biais sexistes :
❌La parole des femmes et des enfants victimes est dénigrée
❌Un père violent n'est pas un mauvais père
❌Il faut "couper la poire en deux" et donner à chacun ce qu'il veut

Le processus de séparation est instrumentalisé par des pères violents :
🔴Faire traîner les procédures pour continuer à avoir une prise sur leur ex
🔴Demander la garde pour ne pas "perdre"
🔴Discréditer la parole de l'enfant avec des faux concepts comme "l'aliénation parentale"

Les défaillances de l’Etat permettent que se poursuivent pendant et après la séparation ce que le @reseauiml qualifie de "contrôle coercitif" : les stratégies d'intimidation, d'isolement et de contrôle visant à exercer des violences.

Les violences sont aussi économiques : les femmes victimes s'appauvrissent avec la séparation, parce qu'elles ne demandent pas leur juste part du capital du ménage de peur de perdre la garde, qu'elles restent solidaires de dettes ou se font vider le compte commun.

Toutes ces défaillances publiques ont des conséquences :
❌Près de la moitié des victimes ne sont accompagnées par aucun professionnel ni association
❌18 % seulement portent plainte
❌17 % seulement des agresseurs signalés sont condamnés

Par ailleurs, les coupes dans les services publics impulsées par 🇪🇺, le sous-financement du secteur associatif et les tentatives de marchandiser l’aide comme le gouvernement a tenté de le faire avec le 3919 @SolidariteFemme sont aussi néfastes pour la lutte contre les violences.

La 🇫🇷 doit inverser la tendance : il faut non seulement mettre de l’argent sur la table, mais surtout changer structurellement les institutions qui sont impliquées dans la lutte contre les violences, en particulier en formant la police, les juges, les services sociaux !

La lutte contre les violences faites aux ♀️ est une priorité de notre groupe @Left_EU. Ce combat est incompatible avec le maintien d'institutions patriarcales, de l'austérité et le détricotage de l'Etat social.

Nous comptons bien faire entendre cette voix !