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COMPARUTIONS IMMÉDIATES : CHRONIQUES D'UNE VIOLENCE ORDINAIRE

En France, vous pouvez être arrêté le jeudi, jugé le vendredi en trente minutes, et emprisonné le soir même pour des mois, voire des années.

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Justice pressée du quotidien, la procédure de comparution immédiate s’abat souvent sur des populations déjà marginalisées. Les audiences durent en moyenne 31 minutes, et la probabilité d'un emprisonnement ferme est multipliée par 8,4.

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Les sans domicile fixe sont surreprésentés. "On retrouve ici l’une des fonctions que remplit cette procédure, le contrôle des "vagabonds", ces populations [...] considérées dangereuses pour le corps social", analyse le sociologue Thomas Léonard.

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Jean, accusé de vol à la tire, pleure au tribunal : "J’ai une femme, deux enfants, c’est très dur. Je n’ai pas d’aides, je n’ai rien. Ma femme est malade. Vous ne connaissez pas ma vie, mais ma vie fait pitié. Je vous demande pardon, je ne peux pas aller en prison."

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“Dans les mouvements sociaux, la procédure de comparution immédiate est largement utilisée pour faire monter rapidement le nombre de condamnations et donner à l’opinion une impression de fermeté”, explique l’avocat @raphkempf.

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C'est la procédure au cours de laquelle le taux de relaxe est le plus faible : sur 55 061 personnes jugées en CI en 2019, 52 997 ont été condamnées.

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Le 1er mars dernier, un prévenu de 18 ans, ancien mineur étranger isolé qui comparaissait pour un vol de portable, s’est tranché la gorge à l’annonce de sa condamnation.

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