On associe la lutte des classes au marxisme. Mais, avant la parution du Manifeste du parti communiste (1848), les penseurs libéraux savaient déjà que la société se divisait en classes sociales luttant pour la répartition des richesses.
Aujourd'hui, quelques citations 😀
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Adam Smith en 1776 : « Les ouvriers désirent obtenir autant que possible, les maîtres donner aussi peu que possible. Les premiers sont prêts à se réunir pour augmenter les salaires, les autres pour les diminuer ».
James Madison (l’un des Pères fondateurs des États-Unis) en 1787 : « […] la source la plus commune et la plus durable de factions [au sein d’une république] a été la variété et l’inégalité dans la distribution de la propriété ».
Sismondi (économiste suisse) en 1819 : « Les nations s’enrichissent quand elles augmentent leur revenu, mais non pas quand le revenu de l’une de leurs classes est usurpé par l’autre […] ».
David Ricardo (économiste britannique) en 1820 : L’économie politique « doit être définie comme une enquête au sujet de la répartition du produit de l’industrie entre les classes qui concourent à sa formation ».
François Guizot en 1828 : « L’Europe moderne est née de la lutte des diverses classes de la société ».
Alexis de Tocqueville en 1847 : « Il n’y a guère à douter qu’un jour c’est entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas que s’établira la lutte politique […] ».
Karl Marx a donné ensuite une interprétation particulièrement impressionnante de la lutte des classes (avec Friedrich Engels). Mais il n’y a pas besoin d’être marxiste pour considérer que le clivage politique central dans une république est le clivage entre classes sociales.
Cette idée se trouvait déjà chez des auteurs grecs plusieurs siècles avant notre ère.
Et cela fait plusieurs années que cette réalité sociale est revenue au premier plan de la vie politique française !
Sources :
- Les images : Wikipédia.
- Citation de Smith : #AdamSmith, An Inquiry Into the Natures and Causes of the Wealth of Nations (1776), Bantam Classic, 2003, p. 94 [livre I, ch. 8, ma traduction].
- Citation de Madison : #James-Madison, The Federalist Papers (1788), New York (NY), Signet Classic, 2003, p. 74 [no10, ma traduction].
- Citation de Sismondi : #Sismondi, Nouveaux principes d’économie politique ou De la richesse dans ses rapports avec la population, Calmann-Lévy, 1971, p. 274 [livre IV, ch. 5].
- Citation de Ricardo : cité dans Pierre-Noël Giraud, L’homme inutile : Du bon usage de l’économie, Paris, Odile Jacob, 2015, p. 22.
- Citation de Guizot : cité dans Grégoire Chamayou (éd. et trad.), Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Flammarion, 2007, p. 27.
- Citation de Tocqueville : #Tocqueville, Œuvres I, La Pléiade, 1991, p. 1124.
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En 🇫🇷, le commerce avec la 🇨🇳 depuis les années 2000 aurait détruit 104 000 emplois (estimation haute).
Mais, dans le même temps, ce commerce aurait permis un gain annuel de 30mds€ de pouvoir d’achat pour les ménages !
Est-ce donc au final un bon deal ?
Ouvrons le débat !
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Ces chiffres sont issu de la dernière étude du @CAEinfo (par @XJaravel et @IsabelleMejean) sur la stratégie de résilience de la 🇫🇷
Comme toujours avec le CAE (Conseil d’analyse économique), on a une étude bien présentée, solidement documentée et très intéressante.
@XJaravel et @IsabelleMejean rappellent à la fin que chaque emploi détruit à cause des importations chinoises a permis un gain de pouvoir d’achat de 280 000€ !
Cela devrait donc nous mettre en garde contre les réponses protectionnistes, même si elles sont de + en + populaires.
Entre 1974 et 2019, la 🇫🇷 a perdu 2,6 millions d’emplois dans l’industrie de fabrication.
Mais, pour les gens qui, comme moi, n’ont pas vécu les choses directement, cela reste une statistique très abstraite.
Voici donc 5 témoignages glanés çà et là.
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(Les sources sont à la fin.)
1) L’usine sidérurgique de Florange en Moselle (57). Malgré sa promesse de campagne, @fhollande a reculé, et il ne reste plus grand-chose du site industriel détenu par Mittal.
(@montebourg consacre un chapitre de son dernier livre aux péripéties.)
Mais comme le confiait @edouardmartinEU et ses amis à @jeanlassalle, il s’agit de bien plus que d’une fermeture d’usine.
« Parce que pour nous, une usine, ce n’est pas seulement un lieu où l’on produit quelque chose, c’est une réalité structurante »
Cela fait presque deux mois que je suis actif sur Twitter et il est peut-être temps de me présenter un peu, surtout pour les nouveaux abonnés 😊
Voici donc quelques petites explications sur ce compte (avec également la liste de mes principaux fils).
⤵️
Le point de départ est une insatisfaction devant l’offre politique 🇫🇷, à un an de l’élection présidentielle.
D’une part, j’ai la conviction que les orientations politiques de ces dernières décennies ne permettront pas de faire face aux défis que nous allons devoir relever.
Et, d’autre part, j’ai du mal à déceler une « alternative crédible » dans le paysage électoral.
Non seulement une ALTERNATIVE, avec un nouveau cap pour la 🇫🇷
Mais aussi une alternative CRÉDIBLE, ancrée dans la réalité, avec ses contraintes et ses promesses.
Mais a-t-il démontré la capacité de son parti à planifier ?
Je vous propose d’explorer cette question à travers le cas de la planification écologique.
Un fil ⤵️
Je m’appuie ici sur le 2ème cahier de l’Avenir en commun paru en février 2021 : « La planification écologique » (@EditionsduSeuil, 68 pages, 2,50€).
Publier de tels cahiers programmatiques pour lancer le débat est d'ailleurs une excellente initiative qui devrait être imitée !
Certes, pas assez de données pour étayer le programme à mon goût, et presque aucune source. Mais sans doute est-ce lié à une volonté de rester sur un format aisément accessible. Donc, pourquoi pas.
Avant de commencer, un petit mot sur la planification.
Une petite discussion du livre de @ChloeMorin2 paru en février dernier.
Ce livre décrit le malaise démocratique qui s’est installé en France et ailleurs.
@ChloeMorin2 y analyse beaucoup de choses : le rôle des réseaux sociaux, la crise identitaire, la montée de la défiance, la sécession des élites, etc.
Pour ce faire, elle mobilise beaucoup d’études et de sondages. Mais également (à plusieurs reprises), son expérience dans le cabinet du Premier Ministre sous le mandat de François Hollande. L’expérience d’un long délitement dont elle ne garde pas le meilleur souvenir !