Qui, au passage, viendront abonder le Health Data Hub, toujours hébergé chez Microsoft.
Or, en juin 2020, le @Conseil_Etat avait posé une condition à l'injection de données liées au Covid dans le HDH : "seulement pendant l'état d'urgence sanitaire".
L'argument du rapporteur du projet de loi : si vous êtes contre la conservation massive de ces données, vous serez responsable de la mort de nos concitoyens.
A noter que cet article 5 a suscité de fortes réticences (LR, LFI mais aussi MoDem).
"Il n’est pas acceptable de pouvoir reconstruire durant vingt ans des chaînes de relations sociales", a insisté @platombe en commission, rappelant les promesses - répétées - du gouvernement quant à la suppression des données Covid.
Précision importante : on parle ici des données des fichiers SI-DEP (dépistage) et Contact Covid (cas contact). Dans son avis, le @Conseil_Etat estime qu'une durée de conservation de 20 ans "n'est pas excessive au regard de l'intérêt public".
Deuxième précision importante : cette conservation pendant 20 ans pourrait concerner n'importe quel fichier mis en place dans le cadre d'une future crise sanitaire.
(cf. l'exposé des motifs du projet de loi ainsi que l'étude d'impact)
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Où s'arrête la réduction du risque et où commence le crédit social, que la Commission européenne veut interdire dans l'Union avec son projet de règlement sur l'intelligence artificielle ?
En l'état, la Commission considère que les IA utilisées pour déterminer les conditions d'attribution d'une aide sociale sont susceptibles de violer les droits fondamentaux de personnes en situation vulnérable. Elles devraient donc être catégorisées "à haut risque".
Et pour rappel, l'article 22 du RGPD : "La personne concernée a le droit de ne pas faire l'objet d'une décision fondée exclusivement sur un traitement automatisé, y compris le profilage, produisant des effets juridiques la concernant ou l'affectant de manière significative"
Tel le premier @OptaJean venu, j'ai sélectionné quelques chiffres-clés dans le dernier rapport d'activité de la Commission nationale des techniques de renseignement. Parce que dans une démocratie fonctionnelle, il est crucial de pouvoir contrôler l'action des services. 👇
21 952. Le nombre de personnes surveillées en France (c'est à dire ayant été ciblées par au moins une technique). 40% au titre de la lutte contre le terrorisme, 22,9% dans le cadre de la prévention de la criminalité organisée. En augmentation de 7,8% depuis 2016.
46,3%. La part de la prévention du terrorisme dans le total des demandes, toutes techniques de renseignement confondues. Suivent les intérêts stratégiques de la France (20%) et, ex-aequo, la criminalité (14%) et les atteintes à la forme républicaine des institutions (14%).
L'histoire de Thomas Le Bonniec est celle d'un film d'espionnage sans intrigue. Pendant des mois, dans un open space irlandais, il a écouté des milliers d'enregistrements Siri, afin d'entraîner l'IA d'Apple. Jusqu'à la transcription de trop. Cette semaine dans @Telerama.
Avril 2019 : recruté comme un agent secret par GlobeTech, un sous-traitant qui impose à ses salariés de taire leur activité, il écoute jusqu'à 1300 itérations par jour. Entend des conseils de classe, le bruit d'une poche, un diagnostic de sclérose en plaques, un pédophile.
"Je n'ai rien à cacher, ma vie est insignifiante", lui confie une collègue chargée d'épier d'autres vies insignifiantes. Celles-ci sont classées par appareil et par trimestre. "100 millions d'enregistrements par an", estime Le Bonniec. "Et c'est une moyenne basse".
[Petit thread] On m'interroge souvent sur la porosité entre la dictature technologique chinoise et les expérimentations hasardeuses des démocraties libérales occidentales. Ma réponse : la cloison est plus fine que ce qu'on imagine. Exemple avec Dahua. 👇
Domiciliée à Hanghzou, vitrine de la ville du futur à la chinoise, l'entreprise est un des leaders nationaux de la vidéosurveillance. Dans un pays qui abritera bientôt la moitié du milliard de caméras de la planète, ça offre quelques perspectives.
Ce chiffre vertigineux permet de comprendre une chose : à l'heure de l'automatisation croissante de ces caméras, les fabricants chinois ont un avantage concurrentiel incroyable, garanti par 1) leur assise économique 2) l'Etat, qui a fait de l'IA un secteur stratégique.
Au Beauvau de la sécurité, Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie, évoque "un algorithme de prédictibilité, progressivement étendu des cambriolages aux autres crimes et délits. Aux 🇺🇸, PredPol, le logiciel utilisé par la police, est 1) dangereux 2) un échec.
PredPol est tellement contesté que Santa Cruz, la ville californienne, qui abrite le siège social de l'entreprise, a interdit en juin dernier cette technologie. Elle réplique et amplifie les discriminations.
Et un rappel utile : la rustine juridique arrive bientôt, puisque la #PPLSécuritéGlobale permet une utilisation massive (et floue) des drones par la police.
Didier Lallement vs le Conseil d'Etat, huile sur toile, 2020