Thread by @lapsyrevoltee

On a porté à mon attention le harcèlement que subit @LacombeKarine1 pour avoir dit qu’elle voyait un psy (et un psychanalyste de surcroît). Je suis allée lire les commentaires, c’est un déferlement cruel de psychophobie. Alors parlons en un peu (et merci à elle d’avoir parlé) ⬇️

Rappel : la psychophobie c’est la discrimination envers les personnes qui souffrent de pb psy. La conséquence de cette discrimination : on a honte d’aller voir un psy, il nous faut des années pour passer le pas pendant que notre état s’aggrave. On a honte d’en parler librement

quand on est suivi·e, etc.
Les idées psychophobes les plus répandues (et toutes présentes dans le harcèlement de @LacombeKarine1) :
- Voir un psy c’est être fou : Alors déjà non, si vous me demandez a moi, tout le monde gagnerait à avoir ce temps de parole et de réflexion mais

surtout, le « être fou » ici est psychophobe, ça suppose un jugement de valeur

- Si elle a besoin de soutien psy c’est qu’elle est fragile : là il y a un fond de misogynie patriarcale (la rhétorique de la fragilité). Pourquoi être fragile par endroit serait problématique?

Mais plus encore, il y a une ignorance complète d’à quoi ressemble une thérapie. Je peux vous dire qu’il faut de la force pour aller se confronter à ses zones d’ombres. Alors pas la force viriliste mais celle de qui veut avancer en tenant compte de ses failles.

- Si elle

voit un psy c’est qu’elle est incompétente : là encore c’est psychophobe et ça découle des deux idées précédentes, elle serait fragile et folle et on ne peut pas compter sur ces gens là. Je l’ai déjà dit et je le répète : c’est faux. Les gens qui ont des fragilités, les « fous »

doivent être mieux représentés, ils et elles sont aussi compétent·e·s aussi solides. On a besoin de plus de psy avec des troubles psy. Je l’ai déjà dit mais c’est mon cas et je n’en ai pas honte. Mes failles, mon trouble autistique, mon stress post traumatique font de moi la

professionnelle que je suis. Je vois encore un psy et je suis fière de moi, de faire ce qui est bon pour moi

- Elle voit un psy donc elle est dangereuse : là encore, voir un psy serait être fou et les fous seraient dangereux. Je vous rappelle que les « fous » sont bien plus

souvent victime qu’agresseur. Il faut aussi déconstruire ces images du fou violent, tueur ou même du génie romantique. Ce sont des carcans pour les personnes qui doivent les subir

Enfin, je sais que pour certain·e·s, le problème ce n’est pas qu’elle voit un psy mais qu’elle

ait parlé de psychanalyste. Là, je dirais simplement qu’il faut lui faire confiance pour choisir la forme de thérapie qui est bonne pour elle. Elle a parlé des questionnements qu’elle aborde et du sens qu’elle y trouve. Ça serait bien de ne pas l’infantiliser et de lui laisser

le droit de choisir. Et j’étends ce conseil : l’important c’est que vous soyez bien dans votre espace de parole, qu’il vous corresponde, qu’il vous donne l’impression d’avancer, d’être entendu. J’ai déjà fait un thread sur les choses et dérives à surveiller (qu’il s’agisse de

la psychanalyse ou d’autres formes de thérapie). Le voici

et j’en ai fait un aussi sur

https://twitter.com/lapsyrevoltee/status/1371160708914745346

les différents types de psy que voici :

ainsi que sur la

https://twitter.com/lapsyrevoltee/status/1211565746398138374

Psychophobie que voici :
Et enfin, le fait que @LacombeKarine1 ait dit qu’elle voyait un psy (en passant elle avait aussi subi énormément de harcèlement pour les alertes qu’elle lançait sur le covid) est souvent utilisé pour discréditer sa parole professionnelle, ça aussi

https://twitter.com/lapsyrevoltee/status/1261722663728414720

c’est psychophobe et c’est terrible. Je ne suis pas familière avec toutes les idées et prises de position de @LacombeKarine1 mais c’est une des premières à avoir reconnu le #covidlong dont je souffre. Peu de temps après que j’ai crée #ApresJ20, elle a parlé dans un reportage des

symptômes persistants, c’était au printemps 2020. Force à elle pour faire face à ce déferlement. Force à tou·te·s les personnes qui voient un psy, à celles qui n’osent pas, ne peuvent pas ou qui ont eu de mauvaises expériences. Vous n’etes pas moins que les autres.