"Les actionnaires se gavent sur le dos des salariés" #Thread
Mots clés: partage, valeur ajoutée, salaires, dividendes
Source principale des chiffres: document 2017 de source conjointe patronale et syndicale (MEDEF, CFDT, CPME, CGC, CFTC) cpmecantal.fr/wp-content/upl…
Comme chaque twitt sur les bénéfices des entreprises se solde par des remarques acerbes, variant du "vous n'y connaissez rien" à ""on voit bien que vous êtes de droite" à "Les salariés sont exploités", voici quelques bases sur la question
Tout d'abord, définition de base: qu'est-ce que la valeur ajoutée (nette de TVA) des entreprises:
C'est la somme de ce qu'elle vend à ses clients (HT) moins ce qu'elle a dû acheter à d'autres entreprises ("consommations intermédiaires", HT aussi) pour pouvoir vendre.
(...)
Cette valeur ajoutée doit être suffisamment élevée pour pouvoir payer... tout le reste: salaires, charges, impôts, investissements, intérêts, dividendes. Le schéma ci dessous expose pédagogiquement le cheminement de la valeur ajoutée dans la chaîne des paiements:
Le terme "EBE" signifie "excédent brut d'exploitation", qui va servir à:
- Mettre de côté pour réinvestir
- Payer les créanciers (intérêts)
- Rémunérer les actionnaires (dividendes)
- Et n'oublions pas au passage l'état (impôt sur les sociétés, essentiellement)
Quelle est le rapport entre EBE et masse salariale ?
évolution 1990-2016 (source différente pour clarté du schéma) : on peut parler d'une certaine stabilité des grandes masses. Je reviendrais plus loin sur des variations à plus long terme avec un autre graphique.
Pour les sociétés non financières, résumons en 2016 le voyage de la valeur ajoutée en grandes "parts de gâteau" (chiffres variant légèrement de source à source, problèmes de définition à la marge, ordres de grandeur identiques, je passe pour rester simple):
Le camembert "partage de l'EBE" est intéressant: les entreprises mettent plus de 60% de cet EBE de côté, et la somme "intérêts + dividendes" ne représente que 20,8% de l'EBE, soit 6,6% de la VA.
Pour que ce soit bien clair:
Parts dans la VA de
- La masse salariale 65,6% (dont # 42% pour les salaires nets)
- La part réinvestie 19,7%
- Rémunération des ressources (Actionnaires + Créanciers): 6,6%
Quelle répartition entre actionnaires rouge) et créanciers (bleu - La somme fait 6,8 au lieu de 6,6, problèmes d'arrondis) :
A noter que la somme intérêts + Dividendes au plus bas de la période étudiée en 2016. Pour "une finance qui se gave", ça fait désordre.
N'oublions pas que l'état, les assurances sociales et les collectivités locales participent de belle façon au partage de la VA (et on parle de VA nette, la TVA n'est donc pas comptée dans ces graphiques...). Mais laissons pour une fois l'état de côté.
Donc:
-Dividendes: 4,4% de la VA nette
-Salaires nets: 42%.
Un "massacre sur les dividendes" au profit des salariés n'aurait donc qu'une incidence mineure sur les salaires, mais dans ce cas, qui y-aurait-il pour investir dans des entreprises ? Quels effets pervers ?
"Oui, mais les actionnaires sont peu nombreux, donc même si leur part est petite en pourcentage, ça leur fait beaucoup en valeur absolue, ne pourrait on pas donner plus aux salariés et moins aux actionnaires ?"
Il n'y a pas de mauvaise question, il convient d'y répondre.
Les tenants d'une redistribution forcée plus importante vers les salariés prennent souvent pour prétexte que "cette part était plus élevée dans les années 70". C'est exact si on regarde les courbes:
Le graphe ci dessus étant trompeur (deux échelles distinctes), on peut également le lire ainsi: "en 1982, la part de la masse salariales était égale à 2,9 fois l'EBE, elle n'est plus que de 2,1 fois l'EBE aujourd'hui".
"Vous voyez bien que la part des salariés a diminué !"
Mais rappelons ce qui s'est passé en 1973: un choc pétrolier sans précédent, qui a précipité une crise majeure, en période de forte inflation. Résultat: la VA des entreprises a chuté...
...Et les entreprises n'ont que peu répercuté cette baisse sur les salaires par "effet d'inertie". La hausse de la part salariale s'explique donc par une baisse du gâteau à partager supportée surtout par l'EBE (numérateur constant, dénominateur en baisse)
(...) Pire, cette baisse de l'EBE s'est cumulée à une chute de l'épargne au sein de cet EBE, donc de la capacité à investir des entreprises, entre 70 et 82.
Une entreprise qui n'investit pas est gravement fragilisée. Le résultat de ce coup de ciseau sur l'EBE et sur la part réinvestissable de cet EBE fut catastrophique: les faillites furent nombreuses, et le chômage explosa.
On rappellera que c'est bien sous Giscard (74-81) que la hausse du chômage a été la plus forte en Fr: de 400.000 avant son élection, à 1.500.000 lors de l'arrivée au pouvoir de F. Mitterrand.
Source: france-inflation.com/graph_chomage.…
Ce n'est qu'après 1985 que les entreprises ont retrouvé un EBE de l'ordre de 32% et une part de cet EBE réinvestissable correcte autour de 60%. Le chômage s'est alors stabilité dans un "tunnel" entre 7 et 10% de la population active. (à "biais statistiques constants")
Pas de quoi pavoiser, mais un retour à une répartition comparable à celle des années 70 serait bien pire.
Rogner "de force" sur "la part des actionnaires", pour "donner plus aux salariés" aurait un effet mineur initialement sur la rémunération des salariés, (...)
Et se révèlerait à terme catastrophique pour l'emploi. Et donc dans un second temps pour les salaires, puisque la peur du chômage tend à freiner les revendications salariales.
Le sujet est trop vaste pour être bien traité via twitter, il faudrait approfondir certains aspects (PME/ETI/Grandes entreprises), mais ce sera tout pour aujourd'hui /FIN.
Il est exact que certaines lois ont un peu libéralisé l'activité bancaire aux US dans les années 90.
Le Reagle Neale act de 1994 a permis aux banques de créer des groupes d'envergure nationale (elles étaient limitées géographiquement par une règlementation des années 30)
En 1999, Le Gramm-Leach-Bliley act abroge certaines dispositions du Glass Steagall act, et permet des fusions "verticales" entre banques de dépôt et banques d'affaires (pour simplifier, 280C obligent).
Ah, Venise.
La plus belle ville du monde.
Construite dans l'endroit le plus improbable
Avec des technologies d'époque.
MAIS un urbanisme à 90% libre (la ville définissait les plans de canaux et les plans d'alignement, le reste était l'affaire de chacune des 70 paroisses).
Pas de bureaucrates à la c... à Rome ou ailleurs pour leur dire ce que devait comporter leur PLU (Venise était une république indépendante jusqu'à ce que Napoléon ne l'envahisse).
Des hauts magistrats RESPONSABLES SUR LEURS DENIERS PROPRES de leurs éventuelles conneries (...)
L'égalité en droit civil (à défaut d'une égalité parfaite en droit politique, après tout, c'était quand même le moyen-âge,hein...), la liberté d'entreprendre (droit justinien)...
#LT Mieux vaut en rire. #ThreadBlagounette
Un anglais, un américain, un allemand, et un français, sont réfractaires au vaccin.
"Je refuse de me faire vacciner !", dit l'anglais
"Un Gentleman ne refuserait pas", répond le docteur
Et l'anglais accepte de se faire vacciner (...)
Vient le tour de l'américain
"Je refuse le vaccin !"
"Mais savez vous que votre voisin s'est fait vacciner ?", dit le docteur.
"Quoi ? Mon voisin ?"
Et l'américain accepte de se faire vacciner. (...)
L'allemand: "Nein ! Pas de vaccin pour moi !"
Le docteur hurle: "Aber est ist ein Befehl ! c'est un ordre !"
Et l'allemand accepte le vaccin.
Vient le tour du français:
"Je refuse de me faire vacciner !"
(...)
#Thread
L'UE vient de relever de -40% à -60% ses objectifs de baisse d'émissions de CO2 d'ici 2030....
Voyons pourquoi cet objectif est impossible à atteindre (sauf catastrophe économique et/ou démocratique) :
Ressortons notre bonne vieille égalité de Kaya, du nom de l'économiste japonais qui l'a posée en premier (elle n'a rien de compliqué, c'est une tautologie mathématique)
Cette "équation" s'écrit (voir image)
où CO2 = émissions,
POP = population,
E = Energie consommée,
Autrement dit,
"émissions CO2" = Population * PIB/habitant * intensité énergétique du PIB * intensité CO2 de l'énergie consommée.
Et donc, "Variation des émissions de CO2" = produit de la variation de chaque terme.
Re #Thread
Le thread ci dessous, qui a pas mal fait réagir est basé sur les émissions de CO2 "territoriales", celles qui sont utilisées pour les accords internationaux, selon les guidelines du GIEC 2006. (...)
Certains prétendent le réfuter en évoquant les "emissions importées". Étudions la question.
Ils estiment qu'il faut corriger le raisonnement parce que nous importons une partie de notre consommation et exportons une partie de notre production.
On peut effectivement définir un compte d’émissions “basées sur la consommation” ajoutant le CO2 “embarqué” dans nos importations et imputant le CO2 “embarqué” de nos exportations à nos clients. @OurWorldInData dispose de ces données depuis 1990.
(à propos de mon thread CO2)
Apparemment, le titre du graphique induit un doute qu'il convient de lever (je l'ai eu en le lisant aussi, et j'ai vérifié avant de poster).
Il faut bien comprendre
"Burning of fuels for energy" and "cement production".
1 - "toutes les formes de combustion" des combustibles fossiles, puisque que ce soit pour produire de l'électricité, du mouvement (transports), ou des matériaux (métallurgie, ciment), du chauffage... le fuel est brulé pour son énergie.
2 - La mention "production de ciment"...
Est ce qu'on appelle une "émission de procédé", 60% des émissions proviennent du brulage de fuel (et sont comptées dans l'item 1) et 40% de la réaction chimique qui produit le ciment (c'est cette fraction à laquelle il est fait allusion).