A l'époque, l'extrême droite descendait dans les rues pour manifester son homophobie. Lors des «Manif pour tous», complaisamment relayées par les chaînes de télévision. Plusieurs émeutes d'extrême droite avaient lieu en plein Paris. Les agressions homophobes se multipliaient.
Les groupes les plus violents passaient à l'acte.
C'est dans ce contexte qu'une bande de néo-nazis parade le 5 juin en plein cœur de la capitale avec des T-Shirts : «White power» et «100% pure race».
Ce qui aurait été il n'y a pas si longtemps un réflexe minimal et partagé – s'opposer à la présence de nazis dans nos rues – n'était assumé ce jour là que par une poignée de militants. Clément, jeune étudiant, refuse de baisser les yeux face à l'extrême droite raciste et violente
Il est frappé à coups de poing américain en plein visage, il perd la vie. Une vie volée. Celle d'un trop jeune camarade.
Dans les jours qui suivent ce drame, on assiste à un incroyable retournement de situation. Les antifascistes qui ont été les seuls à avoir une réaction saine en répondant aux néo-nazis sont traînés dans la boue. Et même qualifiés «d'agresseurs».
La mémoire de Clément est souillée post-mortem. La chaîne @France2tv diffuse au JT un montage en images de synthèses qui met en scène Clément en train d'attaquer de dos un fasciste. Mensonge, aujourd'hui démonté par l'enquête. Mais qui se soucie aujourd'hui de la vérité ?
Comble de l'ignominie, on invite alors des militants néo-nazis tels que Serge Ayoub, qui vient s'expliquer tranquillement sur les plateaux télés. Les crapules ont toujours le droit à des tribunes médiatiques après avoir commis leurs crimes.
La voix des antifascistes, elle, est alors réduite à néant dans une cacophonie politicienne et médiatique. Et l'extrême droite, fidèle à son abjection, se régale de la mort d'un jeune de 18 ans sur les réseaux sociaux.
L'antifascisme devient presque une insulte ou un synonyme de radicalité, alors qu'il devrait s'agir d'un socle minimal pour toutes et tous.
Sept années ont passé. Nous savons à présent que les néo-nazis impliqué dans l'affrontement se sont vantés par SMS le soir même : «J'ai frappé avec ton poing américain», «on les a défoncés». On sait que le tueur de Clément a arboré pendant des années des tatouages fascistes.
On sait que la bande d'extrême droite était proche d'un autre groupe criminel, appelé «Picard Crew», arrêté depuis pour banditisme, détentions de nombreuses armes, violences et tentatives d’homicides.
On connaît les liens entre l'extrême droite radicale et certaines franges de la police, notamment à Lille, où un militant identitaire trafiquait des armes de guerre avec la complicité d'un gendarme.
On constate surtout depuis 7 ans l'explosion des violences fascistes, sur fond de libération générale de la parole raciste. Le 7 mai 2017, deux adolescents étaient tabassés par une bande de 5 néo-nazis à Nantes. L'un des jeunes, Erwan, faisait un arrêt cardiaque.
Sauvé de justesse, il gardera à vie des séquelles d'une agression dont presque personne ne parle en dehors de Nantes. Des agressions homophobes, racistes et islamophobes ont désormais lieu chaque semaine, revendiquées publiquement par l'extrême droite, en toute impunité.
Quant aux représentants du fascisme : ils sont chaque jours à la télévision, certains comme #Zemmour ont même leur propre émission quotidienne.
Le nazisme n'est plus une exception : la présence des héritiers de dictatures fascistes au sein de la police, de l'armée ou des cercles de pouvoir ne se cache même plus.
Le procès en appel des tueurs de Clément a eu lieu cette semaine. Comme d'habitude, justice et médias maquillent une agression fasciste en «bagarre entre bandes», et tentent de mettre à égalité des nostalgiques d'Hitler et des militants pour la justice et l'égalité.
C'est aussi la stratégie du gouvernement en place, qui met dos à dos «les extrêmes», mais laisse agir les groupes comme Génération Identitaire, alors qu'il réprime avec une extrême férocité les Gilets Jaunes, les luttes étudiantes, lycéennes, ou salariales.
Le combat contre le fascisme ne se gagnera ni dans les tribunaux, ni dans les médias verrouillés par les milliardaires, ni en faisant appel à des autorités largement complices. Clément, comme les autres victimes de l'extrême droite, vit dans nos luttes.
C'est pour elles et eux, plus que jamais alors que les loups sont de retour, qu'il faut s'organiser et faire face en reconstruisant un rapport de force populaire, dans les têtes comme dans la rue.
Nous visons dans un régime de post-vérité où le mensonge est partout. Il semble essentiel de rappeler quelques faits historiques ⬇️
Les autorités mentent. Le gouvernement ment en permanence. La police ment. Les médias mentent. On nous agite un péril «islamogauchiste» pour mieux réprimer l'antiracisme. Certains médias ont même fait croire que le mouvement des #GiletsJaunes était une offensive russe occulte.
Un ministre de l'Intérieur #Castaner fait croire que des manifestants auraient «attaqué un hôpital» lors d'une mobilisation. Tout le monde le sait, les témoignages le disent, les vidéos le montrent : c'est faux.
➡️ Il avait déjà laissé planer le doute en décembre dernier : «peut-être que je devrai faire des choses dans la dernière année, les derniers mois, qui seront dures parce que les circonstances l’exigeront et qui rendront impossible le fait que je sois candidat, je n’exclus rien».
Une prise de parole énigmatique et inquiétante qui laissait planer beaucoup de questions.
➡ On vous parlait hier de ces compagnies de sécurisation et d'intervention créées en 2003 par Nicolas Sarkozy afin de suppléer la sale besogne des Brigades Anti-Criminalité pour maintenir l'ordre colonial dans les quartiers populaires.
De ces brutes racistes de la CSI 93 qui tabassent des gens avant de monter de toutes pièces des procédures à l'encontre de leurs victimes. Le quotidien Le Progrès publiait hier un nouvel exemple sordide de falsification policière dans le département de Seine Saint-Denis.
Samedi 5 juin 2021 à #Paris, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre l'extrême droite et en hommage à #ClémentMéric, tué il y a 8 ans par une bande de néo-nazis.
➡️ En 2017, Emmanuel Macron prenait le pouvoir avec le soutien de la classe médiatique, dans un pays déjà terriblement inégalitaire. 4 ans plus tard, la fortune des milliardaires a doublé, alors que le pays traverse une crise historique avec plus de 10 millions de pauvres.
Le nombre de mal logé-es, précaires et exclu-es a explosé sur la même période. Encore + édifiant : la fortune des ultra-riches a augmenté + vite depuis le début de la pandémie, alors que l'on nous a répété que c'était la «crise» et que l'économie traversait une période difficile.
La Compagnie de Sécurisation et d'Intervention de la Seine-Saint-Denis est connue pour être l'une des brigades les plus violentes de région parisienne. Véritable escadron raciste, cette brigade se la joue chemise brune et logique mafieuse.
La #CSI93 est ainsi incriminée dans une vingtaine d'affaires judiciaires : violences, rackets, propos injurieux, faux en écriture publique, procédures montées ou maquillées, confiscations de produits stupéfiants pour un usage personnel et interpellations abusives...