Premiers cafouillage de la journée : 20 dossiers devraient être traités avant celui du journaliste Taha Bouhafs accusé d'injures racistes contre la syndicaliste policière.
Tout le monde ne pourra pas rentrer
Le public attendra la fin des 20 dossiers pour rejoindre la salle d'audience.
A l'extérieur, les soutiens du journaliste et plusieurs syndicalistes policiers attendent.
Dans la salle, @GuiraudInd, porte parole de la France Insoumise et Abdoulaye Kanté, policier médiatique venu en soutien de Linda Kebbab, sont déjà présents. #TahaBouhafs
Cafouillages*
Les autres dossiers s'enchainent assez rapidement
L'audience qui oppose la policière Linda Kebbab au journaliste #TahaBouhafs devrait débuter bientôt.
Pour rappel, #TahaBouhafs avait qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d'« Arabe de service ».
Le procès d'aujourd'hui vise à définir si cette expression est raciste ou si il s'agit d'une caractérisation politique.
C'est aussi l'occasion pour la #LICRA et le syndicat de #police FO de changer la définition juridique du racisme :
« Les militants anti-racistes seraient les nouveaux racistes » #TahaBouhafs
Arié Alimi propose « une petite réflexion rapide » sur les QPC qu'il vient de déposer :
« Le plaidoyer du ministère public est choquant. Il s'inscrit dans la pensée de la #Police : la justice, la constitution serait un obstacle à la sécurité » #TahaBouhafs
L'avocat de #TahaBouhafs, Maître @AA_Avocats, demande une annulation de l'acte de poursuite, suite à de nombreuses « irrégularités » qu'il expose au parquet, qui éviterait un « débat stérile » sur ce qu'est le racisme, même si [il] « prêt à en débattre, à s'expliquer ».
« Aujourd'hui, il y a de plus en plus de militants anti-racistes devant les tribunaux (...) ».
@AA_Avocats évoque maintenant la
« criminilisation des mouvements anti-racistes » et la discrimination subie par #TahaBouhafs à qui on refuse plusieurs procès... #LindaKebab
«Qui a signé l’acte de poursuite ? On ne sait pas qui a signé pour le procureur de la République ! » explique @AA_Avocats, avocat de #TahaBouhafs
Après la courte intervention de l'avocat de #LindaKebbab, le long plaidoyer du procureur. Il y défend la "régularité" de la procédure
Long plaidoyer d'@AA_Avocats sur la notion légale du racisme.
Une sacrée leçon d'histoire sur l'article 33 alinéa 3 et la philosophie des législateurs selon laquelle «l'intention hiérarchique est primordiale» #TahaBouhafs
« C'est la LICRA qui est à l'origine de la jurisprudence sur le "racisme anti-blanc", et là on assiste à la seconde partie du procédé avec les mêmes acteurs qui dévoient la volonté initiale des législateurs » continue l'avocat de #TahaBouhafs
Il y a 2 Questions Prioritaires de Constitutionnalité (QPC) déposées par la défense :
- la 1ère concerne une "rupture d’égalité face à la justice" : #Lindakebbab est policière, elle n'est pas traitée comme un autre justiciable
- La deuxième : « On fait des militants antiracistes, les nouveaux racistes ». Le racisme est avant tout une question de pouvoir, de hiérarchie, de domination, qui a une construction historique. Ce procès dévoierait la définition légale du racisme. #TahaBouhafs
L'avocat de #LindaKebbab, Thibault de Montbrial est en roue libre :
Il s'adresse à la présidente : « C'est une France que personne ne veut que vous propose la défense, une tribune indigéniste. Soyez ferme ! » #TahaBouhafs
Thibault de Montbrial continue : « C'est une absurdité de dire que le racisme anti-blanc n'existe pas ! »
L'avocat de la policière #LindaKebbab vient ainsi de confirmer le but du procès contre #TahaBouhafs : c'est le procès de l'antiracisme.
Après une courte pause, la Présidente annonce que les résultats de la délibération sur les QPC seront prononcés en même temps que ceux sur le fond de l'affaire.
L'avocat de #LindaKebbab prévient « je ne pourrais pas tenir jusqu'à 23h en écoutant leur tribune » #TahaBouhafs.
« Je suis un journaliste dans une rédaction de gauche, je couvre les conflits sociaux. Je suis un journaliste engagé, j'assume d'où je parle. J'assume mes engagements anti-racistes et contre les #ViolencesPolicieres »
« Le racisme, je le connais. Je travaille dessus. Je l'ai subi. Notamment par la #Police. J'ai été la cible de propos haineux, dans un groupe Facebook de policiers : «TN Rabiot» (cf l'enquête de nos confrères de @streetpress) dans lequel était #LindaKebbab » #TahaBouhafs
« Je critique la position politique d'une femme arabe, elle l'est, ce n'est pas une insulte. Ces gens veulent utiliser le racisme contre les militants anti-racistes ! » explique #TahaBouhafs
« C'est un affrontement politique. La décision est ridicule : je suis jugé car j'ai dénoncé le caractère systémique du racisme dans la police, car j'ai dénoncé, maladroitement peut être, le faite que #LindaKebbab se serve de son origine pour masquer cette réalité » #TahaBouhafs
C'est maintenant au tour de l'avocat de #LindaKebbab, Maître Thibault de Montbrial de questionner. #TahaBouhafs.
« - Vous connaissez Abdoulaye Kanté ?
- C'est quelqu'un qui se présente comme policier sur les réseaux sociaux.
- Vous doutez de sa qualité ?
- Je n'ai pas vu sa carte de #Police. Benalla se présentait bien avec un brassard de police dans les manifestations »
Quelques rires. Un syndicaliste policier, visiblement soutien de #LindaKebbab, se retourne vers le "banc presse". La blague de #TahaBouhafs ne le fait pas sourire : «Journaliste je ne sais pas, mais humoriste...» .
Le @UNITESGPPOLICE avait appelé à une manifestation non déclarée
L'échange, courtois mais tendu, continu avec l'avocat de #LindaKebbab.
Maître Thibault Montbrial utilise maintenant les propos d'@AnasseKazib qui disait son désaccord avec l'utilisation de l'expression "Arabe de service".
«Vous voyez je peux être camarade avec des gens avec qui j'ai des désaccords » répond #TahaBouhafs
L'avocate de la LICRA, partie civile, est transparente depuis le début du procès. la Présidente lui demande si elle veut interroger #TahaBouhafs : « Non ».
Le procureur, lui, est hyper actif et semble être soulagé de pouvoir questionner le journaliste. #LindaKebbab
C'est maintenant à Noam Anouar, témoin, demandé par #TahaBouhafs, de prendre la parole après avoir prêté serment :
« Il a juste voulu dire maladroitement que l'institution policière instrumentalisait les origines de Madame #LindaKebbab pour évacuer toutes critiques de racisme »
« Je suis le premier à dénoncer le racisme latent dans la police, je ne sais pas si on peut parler du systémique, et pour l'institution c'est toujours mieux si c'est un noir ou un arabe qui dit qu'il n'y a pas de racisme dans la #police » conclut Noam Anouar. #TahaBouhafs
Le militant revient longuement sur l'histoire du racisme et des #ViolencesPolicieres en France.
Devant moi, deux syndicalistes policiers râlent et soufflent du nez : "Et il est enseignant lui ?" #TahaBouhafs
« À chaque fois que naissent des militants anti-racistes, comme #TahaBouhafs ou un #AssaTraore, on nous oppose quelqu'un de la même origine : voyez lui il est pas comme ça ! J'espère que ça va prendre fin...» termine @Youbrak. #LindaKebbab
Le brigadier-chef Amar Benmohamed lanceur d'alerte à l'origine de l'enquête de @streetpress : « Un policier révèle des centaines de cas de maltraitance et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris », est à son tour appelé à la barre. #TahaBouhafs#Police
« Sale bougnoule »
« Sale negro»
« Je te finirais bien sur place au lance-flamme »
« Au bled tu aurais pas la chance d'avoir un avocat »
Amar Benmohamed égraine les exemples d'injures racistes entendues dans la bouche de ses collègues au Tribunal de #Paris.#Police#TahaBouhafs
Alors qu'il dénonce publiquement cette affaire de maltraitance, son syndicat : @UNITESGPPOLICE le lâche.
David E., policier, témoigne à son tour du racisme dans l'institution.
Il égrène les exemples d'humiliations et d'insultes avant de conclure: « aujourd'hui, je suis en arrêt je ne peux pas travailler : personne m'offre de solutions même les syndicats » #TahaBouhafs
« L'arabe de service, c'est une personne alibi qui permet de nier le racisme. C'est une expression aussi vieille que l'histoire coloniale ... Ce n'est pas une insulte mais une qualification d'un rôle politique » explique la politologue Francoise Vergès. #TahaBouhafs
Françoise Vergès, citée par la défense, est élogieuse envers le journaliste.
À la barre, elle décrit #TahaBouhafs comme l'un des représentants de « cette jeunesse courageuse qui dit ce qu'est l'anti-racisme, qui transforme leur expérience en conscience ». #LindaKebbab
Après Françoise Vergès, c'est au tour d'@EricFassin de venir témoigner.
« La question est de savoir si on peut isoler une scène qui se passe entre deux individus en évacuant tout contexte social et historique : celui du racisme » introduit le sociologue. #TahaBouhafs
L'exposé continu : «Quand est ce qu'on peut dire que c'est raciste ? Quand il y assignation à une place inférieure d'une catégorie. C'est une insulte, peut être. Mais Arabe de service n'est pas raciste», clame @EricFassin. #TahaBouhafs
7ème heure de procès, 6e dédiée à cette affaire.
Tous les témoins ont été entendus, l'audience est suspendue pendant une dizaine de minutes. #TahaBouhafs
Reprise de séance.
Au tour de #LindaKebbab de prendre la parole.
Voix tremblante, elle fait une comparaison « sans doute douteuse » : le procès d'aujourd'hui se serait retourné contre elle même, comme on retourne la responsabilité du viol contre sa victime. #TahaBouhafs
#LindaKebbab sanglotte : «Je n'ai pas évoqué l'affaire #AdamaTraoré, seulement la manifestation. J'ai le sentiment que les 20 000 participants, très jeunes, ont été instrumentalisés. Mon métier c'est de courir après les voleurs et ça, ça me vaut d'être traitée d'Arabe de service»
« Il y un an, je me suis sentie assignée, humiliée. Depuis ça mouline dans mon esprit ». #LindaKebbab lit maintenant une tribune. Un texte paru dans Marianne, visible ici. #TahaBouhafsmarianne.net/agora/tribunes…
« Le prévenu n'est pas anti-raciste, il est anti-police », #LindaKebbab évoque des graves problèmes de santé qu'elle a eu par le passé mais ignorés par les professionnels à cause de ses origines, «pourtant je n'ai pas entendu #TahaBouhafs sur le racisme systémique des soignants».
L'avocate de la LICRA prend la parole pour la première fois en 7h de procès, elle s'avance au micro pour son plaidoyer :
« Si Bouhafs entend par ces propos, l'instrumentalisation de la police de Madame #LindaKebbab, il l'assigne au rôle d'une chose » #TahaBouhafs
Puis vient l'avocat de la syndicaliste, qui reprend son plaidoyer sur les «dangers» du militantisme anti-racisme :
Le tweet de #TahaBouhafs serait selon lui, « une stratégie de fracturation de la société, de la tension ». #LindaKebbab
Maître Thibault de Montbrial attaque maintenant frontalement #TahaBouhafs sur les obligations déontologiques du métier de journaliste et dépeint « un individu aux multiples facettes ». #LindaKebbab
« Ce sont des militants radicaux ! Monsieur Anouar vous a caché son appartenance syndicale, il est à @VIGI_MI ! Il veut cartonner une élue syndicale d'une autre organisation » harangue l'avocat. Tous les témoins y passent. #LyndaKebbab#TahaBouhafs
« Elle est pudique, elle ne m'a pas dit tout ce qu'elle vous a dit. Ce tweet est particulièrement méchant, c'est un jeux de mot avec ADS : le premier grade de la police » l'avocat fait son mea-culpa auprès de sa cliente « je prenais pas conscience de tout ça, Linda » #TahaBouhafs
Le procureur "conseille maintenant le livre de #XavierGorce", reprenant ensuite les propos de la carricature du dessinateur qui remettait en cause l'identité professionnelle de #TahaBouhafs.
« On comprend mieux de quel bord politique il penche» souffle un soutien du journaliste.
@Nicomay Le procureur requiert 1500 euros d'amende après un très long plaidoyer sur l'anti-racisme, ses dangers et ses acteurs. #TahaBouhafs#LindaKebbab
« Madame #LindaKebbab dit qu'elle a été très choquée d'être décrite comme manipulable, sans esprit critique, mais tient exactement le même discours envers les manifestants de @laveritepradama »
« Le prédécesseur de #LindaKebbaba à la tête du syndicat SGP c'est le syndicaliste policier qui disait qu'appeler quelqu'un "Bamboula" reste convenable » note @BOUZROU1 qui réveille la salle après 8h d'audience. #TahaBouhafs
« Que dit une syndicaliste policière quand on lui demande de réagir à une scène où on voit des fonctionnaires dire "un bicot ça ne nage pas" devant une personne qui se noit ? Rien ! Elle se tait. » @BOUZROU1 analyse les prises de paroles publiques de #LindaKebbab. #TahaBouhafs
« Je pense sincèrement que #LindaKebbab est une victime. Victime de son syndicat. J'espère que le tweet de mon client va lui faire prendre conscience de ça » conclut Maître @BOUZROU1, avocat de #TahaBouhafs.
C'est maintenant au second conseil de l'avocat de plaider : @AA_Avocats
Arié Alimi (@AA_Avocats)commence son plaidoyer en répétant 3 fois : «Policier de service» puis «Blanc de service».
«Est-ce que c'est à cause de monsieur #TahaBouhafs que dire "arabe" est devenu une injure en soi alors même que "blanc" ne l'est pas ? »
3) Reconnaître que c’est une qualification politique, dans le cadre d'un débat sur le racisme dans la police
Pour Arié Alimi, l'émotion de #LindaKebbab ne serait pas dûe directement au tweet de son client #TahaBouhafs mais parce que ses propos ont ramené la syndicaliste policière à ses « contradictions internes et à des questionnements intérieurs ».
« Madame #LindaKebbab suggère qu'on utilise des bombes contre ceux qui manifestent contre le racisme ! C'est assumé et ça c'est violent ! » s'exclame Arié Alimi. #TahaBouhafs
Sacrée attaque en règle contre #LindaKebbab et son avocat.
« Moi, mon client est véritablement pudique, il ne s'effondre pas, il n'a jamais écrit de bouquin sur lui. Malgré son parcours exceptionnel » explique @AA_Avocats. #TahaBouhafs
Un vigile demande quand va finir l'audience car ils souhaitent fermer le Tribunal...
Arié Alimi, de son côté, ne semble pas prêt de terminer son plaidoyer sur l'honnêteté et le combat contre le racisme de #TahaBouhafs.
La présidente demande à #TahaBouhafs de s'avancer au micro.
Il éclaircit sa voix, et semble être fatigué des 9h d'audience :
« Quand je disais "arabe de service", je ne visais pas son origine mais son discours qui la place sur un champ politique » #LindaKebbab
« Je continuerai à me battre jusqu'au bout car je suis un militant anti-raciste » termine le journaliste
L'audience est levée. La décision sera rendue le 28 septembre. #TahaBouhafs
BPI FRANCE : BANQUE PUBLIQUE, INTÉRÊTS PRIVÉS - LE GRAND GÂCHIS INDUSTRIEL (2)
La banque publique a voté de nombreux licenciements à l'usine Verallia, non sans avoir empoché plusieurs millions d'euros depuis le Luxembourg. Épisode 2 de notre enquête.⬇
En faisant entrer Bpifrance au capital de Verallia, les salariés du leader de l’emballage en verre pensaient protéger l’emploi contre leur actionnaire américain. Cinq ans plus tard, la BPI a voté la fermeture d’un four et de nombreux licenciements. Un ex-employé s’est suicidé. ⬇
En octobre 2019, Verallia est introduit en bourse, les actionnaires en retirent près d’un milliard d’euros de plus-value et ne paient quasiment aucun impôt. L'astuce : la holding qui détient Verallia, Horizon Parent Holdings, est située au Luxembourg. ⬇
Justice pressée du quotidien, la procédure de comparution immédiate s’abat souvent sur des populations déjà marginalisées. Les audiences durent en moyenne 31 minutes, et la probabilité d'un emprisonnement ferme est multipliée par 8,4.
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Les sans domicile fixe sont surreprésentés. "On retrouve ici l’une des fonctions que remplit cette procédure, le contrôle des "vagabonds", ces populations [...] considérées dangereuses pour le corps social", analyse le sociologue Thomas Léonard.
Ahamada Siby, militant pour le droit des #SansPapiers, revient sur son interpellation violente et sa garde à vue après sa participation à la #MarcheDesLibertes samedi dernier sur #Paris. #Manifestation
Nouveau rassemblement à #Republique après l'évacuation de la place hier. #migrants et #sanspapiers chantent devant la statue pour protester contre la politique du gouvernement et de @GDarmanin.
Alors que la situation retrouvait son calme et que les associations voulaient replier le campement, la BAC tente une percée pour confisquer les dernières tentes.
Retour des tensions.