@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Ecrire «Non, le pouvoir monétaire n’appartient plus aux Etats» c’est ignorer l’évidence du fait que le déficit public a pour contrepartie l’épargne financière nette du secteur privé. Il s’agit d’une simple identité comptable qui se vérifie partout, ici en France aux USA.
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Tout d’abord je salue tes efforts @EmmanuelPgd pour que les différents courants se rencontrent. Les objectifs sont certainement proches: contrer la pensée néolibérale dominante, lutter contre les politiques d’austérité, pour le plein emploi, éradiquer la pauvreté, etc 1
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Mais la manière d’y parvenir diffère énormément. Et, quand je lis « les partisans de la théorie monétaire moderne ont tendance à confondre la réalité avec ce qu’ils voudraient qu’elle soit », je ne te cache pas que je suis assez pessimiste quant à la possibilité d’échanger. 2
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute En effet, pour écrire ça, il faut vraiment ne rien savoir sur MMT, qui, au contraire, est fondamentalement assise sur la description du réel. MMT est né de « Soft currency economics », écrit par son 1er pionnier, @wbmosler. Ce 1er livre DÉCRIT le système, TEL QU’IL FONCTIONNE. 3
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler De même, Tcherneva, Mitchell, Wray, Kelton, Fullwiler, Tymoigne, etc, consacrent leurs écrits à décrire le système, abondamment sous l’angle de la comptabilité des réserves bancaires, montrant d’abord NON COMMENT IL DEVRAIT FONCTIONNER, MAIS COMMENT IL FONCTIONNE. 4
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler Si l’on prend le cas de Kelton, elle écrit clairement dans son dernier livre comment, dans un 1er temps, elle considérait que la pensée de Mosler ne tenait pas la route et comment, après plusieurs mois d’observation de la comptabilité des réserves bancaires,… 5
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler Quelle autre approche monétaire que MMT a autant mis l’accent sur le fait de décrire, creuser et analyser les processus (notamment comptables) sous-jacents à la réalité opérationnelle du système monétaire, tel qu’il fonctionne déjà, donc LE REEL.? 7
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler Autre point, ce papier de @jcs parle de «monnaie» sans distinction, mêlant monnaie centrale et crédit bancaire, et sans prendre en compte le fait que l’État, en dépensant, crée des actifs financiers NETS au profit des agents du secteur privé, à travers des paiements DEFINITIFS8
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Un prêt bancaire, par contre, doit être REMBOURSE, et ne peut l’être que par de la devise (épargne financière nette) créée par la dépense publique, versée soit directement (aux fonctionnaires et aux entreprises travaillant pour l’État) soit indirectement aux autres agents.9
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Ainsi, seule la dépense publique augmente la richesse financière NETTE des agents du secteur privé. Et le crédit bancaire N’EST POSSIBLE que si les agents disposent d’une épargne financière nette suffisante, laquelle ne peut provenir que de la dépense publique.10
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Également, les MMTers ne disent en aucune façon que «c’est à l’État que doit revenir le pouvoir de création monétaire ». Ils ne font que CONSTATER que SEUL l’État, en dépensant, crée de la richesse financière NETTE au profit des agents du secteur privé. Ce pouvoir existe déjà.11
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Ce que dit MMT n’est donc pas un souhait, mais le constat de la manière dont le système fonctionne,. MMT hiérarchise la devise de l’État et le crédit bancaire. En dehors de MMT, cette réalité n’est jamais prise en compte, ce qui mène à sortir complètement l’Etat de l’analyse.12
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs MMT ne nie en aucune façon l’importance du crédit bancaire, qui, même si il ne crée pas de richesse financière NETTE, crée du pouvoir d’achat ? Ce qu’elle dit, c’est que l’État est monopoliste de sa devise, et que le chômage est la conséquence d’un déficit public insuffisant.13
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs De plus, le fait d’ignorer le rôle de l’État dans le processus de « création monétaire » mène à une vision du devenir du système dont il est absent, alors que toute dépense publique, écologique ou autre, relève de l’arbitrage de l’État, institution démocratique, non de la BC.14
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs La priorité des priorités n’est pas d’imaginer de nouvelles «monnaies», à plus forte raison « libres de dettes », qui, ne pouvant être utilisées pour payer les impôts, n’auraient aucune valeur. Elle est de redonner aux États leur pleine capacité de dépenser. 15
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Enfin, quant à la dépendance à l’« ogre financier », il s’agit d’une vision erronée. En effet, sous un régime de taux de change flottant, y compris en Eurozone, les taux d’intérêt sont fondamentalement une variable politique. Cf le Whatever it takes de Draghi en 2012. 16
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute@wbmosler@jcs Mais les MMTers savent que, malgré les évidences qui ressortent de l’observation du système, TEL QU’IL FONCTIONNE, ils auront bcp de mal à faire évoluer la vision erronée de tous ceux qui ont assis leurs connaissances sur le fait que seules les banques créent de la «monnaie». FIN
@IzouletMaxime MMT considère que la comptabilité est absolument fondamentale pour comprendre la «monnaie», comme la statistique l’est pour l’économie. Cependant, elle doit être utilisée et interprétée en prenant en compte les rapports de forces que l’on rencontre au sein du système.1
@IzouletMaxime Pour apprécier la relation entre monnaie et créance, il faut aller au-delà de la seule classification comptable, qui, effectivement, ne les classe pas dans le même type de comptes. L’analyse MMT sur ce point ne remet pas en cause l’importance qu’elle accorde à la comptabilité.2
@IzouletMaxime Fondamentalement, il faut avoir à l’esprit que, contrairement à toutes les autres approches, MMT considère que ni la devise (nationale), ni l’économie, ni le marché ne sont a priori de l’État. Au contraire, ils sont des épiphénomènes de l’État.3
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Merci, @tblrj de ton retour. Nous sommes maintenant au cœur du sujet.
Je te propose de commencer par ce qui me semble le plus important, à savoir la nature de la devise. Au niveau sémantique, ce n’est pas une coquetterie de parler de devise plutôt que de monnaie.1
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Chaque théorie dispose de son propre « jargon », et il me semble très important de le respecter, au risque de ne plus savoir de quoi on parle. Pour MMT, la devise est la « monnaie » créée par l’État, et par lui seul, lorsqu’il dépense.2
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Quant à la nature de la devise, dans la logique MMT, elle est fiscale, et elle débouche sur une vision selon laquelle le marché est d’abord un système généralisé d’échange de devises, avant d’être un système d’échange de biens et de services.3
Thread à l'attention de celles et ceux qui s'intéressent à MMT (Théorie Monétaire Moderne - Modern Monetary Theory)
Pour aller plus loin :
- le blog de MMT France : mmt-france.org
- la page Wikipedia en français de MMT : fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9o… #MMT
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.