Petit thread de réaction suite au tweet « polémique » de @carladugault de la #fcpe et surtout à la réponse de @arenasfcpe qui affirme que « la communauté éducative n’était pas prête à imaginer qu’un professeur puisse être victime de l’islam radical, c’était inimaginable ». 1.
Aveuglement ou réelle ignorance, peu importe, cela me fait vraiment penser à tout ce qu’on entendait avant les attentats de 2015, sur l’absence d’un réel danger jihadiste en France, jusqu’à ce que ça nous pète à la gueule. 2.
Là, sans parler de l’ambiguïté du tweet (supprimé) de @carladugault , ce que dit @arenasfcpe n’est pas conforme à la réalité. En effet, si l’on parle de menace précise de jihadistes sur les profs, tout était là avant l’assassina de Samuel Paty. 3.
Même si l’assassin de Samuel Paty n’était pas affilié à Daech, il en partageait une bonne part de l’idéologie. L’État islamique a publié dès décembre 2015, le mois suivant les attentats du 13 novembre, donc, un numéro de sa revue consacré aux profs. 4.
L’article s’intitule « délaisser l’éducation des mécréants ». En voici quelques extraits, je vous épargne les nombreuses références religieuses…5.
Après avoir insistė sur l’importance de la responsabilité des parents, l’auteur dénonce les tares de l’éducation nationale qui serait « sous le contrôle de la franc-maçonnerie » (oui, ils sont complotistes, et même antisémites, pour les derniers naïfs). 6.
« L’obligation d’une éducation laïque en France » est vue comme le premier et principal problème. La charte de la laïcité (reproduite) y est attaquée vertement, ses « valeurs » vues comme des mensonges. 7.
Il est clairement écrit ensuite que « l’islam n’accepte pas la liberté de conscience », que l’apostasie mérite la mort et que l’égalité défendue par la République n’est pas celle de l’islam. 8.
En effet, l’autre souci que critiquent jihadistes est l’égalité entre les hommes et les femmes, enseignée aussi à l’école. 9.
Puis viennent d’autres « mécréances et péchés enseignés dans les écoles », avec la théorie darwiniste, la tolérance et l’humanisme, l’interdiction de la prière, la banalisation de la fornication et de l’homosexualité, la mixité, l´interdiction du hijab, le dessin, la musique 10.
En réponse à toutes ces horreurs enseignées à l’école, l’État islamique propose comme solutions : la hijra (rejoindre les terres du califat), et « combattre et tuer tous ces corrupteurs ». C’est assez clair. 11.
Des spėcialistes ont alerté à l’époque sur ce danger,
mais comme quand ils avaient alerté en 2013 où 2014, ceux qui ne veulent pas entendre n’ont pas entendu. 12.
Alors lire en 2021 cette phrase de @arenasfcpe à la fois me hérisse, et ne m’ėtonne pas. Ce n’est pas par le déni qu’on pourra combattre le jihadisme. Ou en mettant tout sur le dos des médias, des services de renseignement, voire de l’institution qui ne protège pas assez 13.
À chacun de prendre ses responsabilités, et notamment les parents élèves, ou leurs représentants parfois trop intéressés par la récupération politique. 14.
Sur ce, je vais profiter de mes vacances de prof privilégié et pas assez bienveillant, et essayer de faire des cours pour l’an prochain qui ne vont pas trop choquer. Qui d’ailleurs ? 15.
En tant qu'enseignant, je me sens insulté, et je suis triste pour @Charlie_Hebdo_ , que j'ai longtemps porté dans mon coeur. Oui, j'enseigne la laïcité, c'est à dire la liberté de conscience, la tolérance. Je ne vois pas en quoi cela interdit la critique ou la satire 1.
Laisser entendre, comme le fait l'enquête, et surtout ceux qui la commentent, que respecter c'est se coucher et ne pas vouloir critiquer, c'est non seulement une méconnaissance du terrain, mais une insulte aux enseignants. 2.
Sans vouloir parler à sa place comme trop le font, j'ai l'impression que c'est ce que défendait Samuel Paty...3.
Court thread sur la polémique @GerardNoiriel /#Beaud. Je suis fatigué d’avance des « débats », vu comment ça a commencé à tourner, sans surprise. Je n’entrerai donc pas plus dedans, pour le moment, que dans ce thread. 1.
La majorité des critiques contre #Noiriel portent sur son âge, son genre, sa couleur de peau (voire son statut social), rarement sur le fond de ce qu’il écrit, pour « expliquer » qu’il ne comprend rien justement à cause de ce qu’il est. Ce qui lui donne raison par l’absurde 2.
Tous les problèmes que j’effleure dans mon livre à propos du traitement du jihadisme sont résumés dans cette polémique. D’ailleurs on retrouve à peu près les mêmes. 3.
Court thread sur la dissolution du #CCIF et de #barakacity. Je l'écris dans mon bouquin, ce ne sont pas des amis politiques. Nous n'avons pas la même façon de définir ni de combattre l'islamophobie. Je n'aime pas leurs ambiguïtés que je ne vais pas détailler ici. 1.
Je les classe dans ceux que j'appelle dans le livre "les entrepreneurs de l'islamophobie", et je ne supporte pas leur recherche absolue de tout acte prétendument islamophobe, tout en essayant de minimiser ou réduire le jihadisme à des faits divers ou des actes isolés. 2.
Comme leurs adversaires politiques (#printempsrepublicain et autres), ils sautent sur le moindre présumé attentat ou agression, le commentant sans recul pour le récupérer tout autant à leur manière. 3.
Je connais pas les audiences de l'émission supprimée, mais j'avoue être un peu surpris. Cette émission était certes moins caricaturale que "A l'ombre d'un doute", supprimée de @France3tv en juin 2015, mais on y retrouvait les marottes de #FranckFerrand 2.
#FranckFerrand s'est fait une spécialité de la défense de "thèses" historiques allant à contre-courant des travaux des historiens. En effet, pour lui les universitaires (qu'il abhorre pour la plupart) ne sont là que pour dispenser une histoire officielle 3.