National Grid, le gestionnaire du réseau électrique 🇬🇧, anticipe un risque de coupure d'électricité cet hiver au Royaume-Uni, du fait d'une demande électrique qui repart à la hausse et de la diminution des capacités électrogènes pilotables.
La diminution des capacités pilotables 🇬🇧 s'explique par :
- la politique de sortie accélérée du #charbon (récemment avancée de 2025 à 2024) dans le cadre des objectifs climatiques du Royaume-Uni ;
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- la fermeture successive sur la décennie d'anciens réacteurs nucléaires de modèle AGR (advanced graphite reactors), dont la durée de vie est limitée par le vieillissement du graphite que contient leur cœur.
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En mettant de côté les deux EPR d'Hinkley Point actuellement en construction et dont la mise en service est prévue en 2026, tous les réacteurs britanniques sauf un devront ainsi être arrêtés d'ici à la fin de la décennie...
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Il est donc urgent pour Londres de prendre des mesures pour compenser autant que possible ces fermetures.
Il y a le projet de construction de 2 réacteurs EPR à Sizewell dans le Suffolk, qu'il faudrait lancer le plus rapidement possible.
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Mais ça ne suffira pas et il faudra réfléchir (très) rapidement à de nouveaux projets de centrales nucléaires.
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Vu les délais, le Royaume-Uni va également devoir accélérer en matière de flexibilité de la demande et de stockage (avec le développement des véhicules électriques, par exemple).
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La poursuite du développement de l'éolien en mer (qui présente un facteur de charge relativement élevé, surtout en hiver) sera également un élément important pour soutenir le réseau électrique tout en poursuivant sa décarbonation.
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Dans tous les cas, la décennie en cours va être compliquée outre-Manche en matière d'approvisionnement électrique. Les importations depuis le continent devraient augmenter et il n'est pas certain que ça suffise.
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Cet exemple illustre la nécessité d'anticiper longtemps (ie plusieurs décennies) à l'avance pour ce qui concerne les infrastructures lourdes comme le système électrique.
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Certains éléments à l'origine de cette ↗️ sont conjoncturels mais d'autres sont structurels : ↗️ de la demande de gaz pour ↘️ la conso de #charbon dans plusieurs pays du monde (et sortir du nucléaire dans certains pays européens...), développement économique asiatique...
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Il est urgent que les pays menant des politiques pro-gaz (Allemagne, Belgique, Espagne...) prennent conscience rapidement de cette nouvelle donne et fassent l'effort de repenser leur politique énergétique.
Le gouvernement espagnol appelle la Commission européenne à agir sur le prix du carbone pour réduire le prix de l'électricité, qui monte en flèche du fait de la hausse du prix du gaz et des droits d'émission de CO2.
Tout d'abord, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est-à-dire accepter un mécanisme (le marché européen des droits d'émission de CO2) qui donne un prix au CO2 pour inciter à décarboner, et refuser ce que prix augmente, autrement dit qu'il joue son rôle...
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Ensuite, la demande espagnole n'est pas très crédible. Si l'Espagne est vraiment préoccupée par le prix de l'électricité du fait du prix du carbone, elle pourrait :
- d'ores et déjà revenir sur son plan de sortie du nucléaire (20% de son bouquet électrique) d'ici 2035 ;
Qui de ceux qui se seront laissés avoir par la désinformation de L. Mucchielli dans les médias, dont la parole est crédibilisée par son affiliation affichée au @CNRS, verra cette timide et tardive distanciation du CNRS sur Twitter ?
Je travaille pour un organisme de recherche équivalent au CNRS. Mais je ne signe pas les articles que je publie dans les médias (démarche personnelle) en me prévalant de mon employeur, sauf s'ils ont été relus et validés par les personnes compétentes de la maison.
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Si @LMucchielli s'exprime en son nom et hors de son domaine de compétence, il doit le faire comme tel, sans se prévaloir de son appartenance au @CNRS.
Sinon, contrairement à ce que laisse entendre ce tweet, il associe bien le CNRS à sa prise de position.
La province du Brabant flamand vient de refuser d'accorder à Engie l'autorisation de construire une centrale à gaz fossile de 875 MW, car celle-ci serait incompatible avec les objectifs climatiques de la Belgique.
Le Brabant flamand est dirigé par la NVA, un parti favorable à l'énergie #nucléaire. En effet, à l'échelon fédéral, la politique belge prévoit actuellement la sortie du nucléaire (principalement au profit du gaz fossile) en 2025.
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Si elle est appliquée, cette politique conduira à augmenter les émissions de gaz à effet de serre en Belgique et dans le reste de l'Europe (car la Belgique devra s'appuyer davantage sur des importations d'électricité depuis d'autres pays européens).
Le prix de la houille (#charbon) atteint des sommets. Le charbon est la première source d'énergie servant à produire de l'électricité dans le monde, devant le gaz fossile.
Plusieurs raisons expliquent ce prix élevé. La 1ère est la reprise de l'économie mondiale après le Covid, notamment en Asie du sud-est où le charbon joue un rôle très important.
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En parallèle, des sécheresses en Chine ont limité la production d'hydroélectricité, et l'extraction de charbon en Indonésie (l'un des fournisseurs de la Chine) a été affectée par de fortes pluies.