Thread by @AmauryBrelet

[THREAD] Un leader taliban de retour au pouvoir en #Afghanistan a été libéré de Guantanamo par Obama et... #Biden

Khairullah Khairkhwa était des 5 commandants talibans relâchés en échange du soldat américain déserteur Bowe Bergdahl en 2014

Récit d'un scandale et d'une trahison.

Profitant de gains sécuritaires modestes à Kaboul et dans les provinces du sud, Obama réunit en février 2011 son équipe à la sécurité nationale pour évoquer des négociations avec les talibans. Ils veulent les initier en secret le plus tôt possible en Turquie ou en Arabie Saoudite

#Biden, qui soutient ce plan depuis un an, exulte. "Rompez les liens avec Al-Qaida, rendez les armes et respectez la constitution afghane et vous pourrez rejoindre la société afghane", lance Hillary aux talibans, en dévoilant les grandes lignes de la politique de "réconciliation"

Dans une lettre adressée à Obama, cet été là, le Mollah Omar s’y dit même favorable. Mais il faudra un an d’âpres discussions avant que les insurgés acceptent publiquement la main tendue. #Biden #Afghanistan #Talibans

Après x échecs, alimentés par des campagnes de fuites, des vagues de rumeurs et l’assassinat du négociateur en chef afghan par un faux émissaire taliban, qui a caché une bombe dans son turban, Hillary remet la "réconciliation" sur la table, au début du printemps 2012. #Biden

Au bout d’un an de lobbying acharné de son département d’Etat, Obama finit par accepter, après avoir épuisé toutes les alternatives et contre l’avis de ses généraux. #Biden #Afghanistan #Talibans

Tayeb Agha, porte-parole du Mollah Omar, dont la tête est mise à prix 10 millions de $ par Washington, est le principal interlocuteur de l’administration, d’abord lors de réunions secrètes, puis lors de discussions formelles débutées en 2011 et rendues publiques en février 2012

En privé, les US font aussi pression sur Karzai et le général pakistanais Kayani, réticents. Négociées par les renseignements allemands, les 1ères rencontres ont lieu à Munich dès novembre 2010, puis à Doha au Qatar, où les talibans ouvriront un bureau politique en janvier 2012

Auparavant, le département d’Etat avait lancé une opération secrète, à la demande de Karzai, pour négocier via Riyad avec des membres de la shura de Quetta, la principale organisation de talibans afghans du Mollah Omar. Sans issue. #Afghanistan #Biden

Un officiel américain rencontre même aux Emirats arabes unies, en août 2011, Ibrahim Haqqani, fils du chef taliban redouté, dont le réseau cible les GIs, délivré en personne par le chef des renseignements pakistanais (ISI), Ahmed Shuja Pasha. #Afghanistan #Biden

Les négociations directes avec les #talibans impliquent des cadres du département d’Etat, du Pentagone et de la Maison Blanche, en violation des "lignes rouges sans équivoque" de l’administration Obama/Biden. #Afghanistan

Obama est alors en position de faiblesse pour négocier, car l'armée US se retire d'Afghanistan. "Si vous partez, pourquoi les talibans concluraient un accord avec vous ?", remarque un diplomate arabe. "Ils vous parlerons, mais seulement pour vous chasser plus vite." #Biden

Obama utilise en fait la "réconciliation" comme couverture pour faire apparaître le retrait précipité plus prometteur. D’autant que les talibans sont presque certains de regagner l’Afghanistan après le départ des soldats américains. #Biden

Au lieu de pourparlers sur l’avenir politique de l'Afghanistan, le processus se transforme donc en débat sur les termes du départ américain, sachant que les négociations avec les talibans ont toujours échoué par le passé. #Obama #Biden

En 2010, les Etats-Unis et l’Otan se sont même faits berner en traitant avec un imposteur, qui se faisait passer pour le mollah Mansour, numéro deux des talibans. #Afghanistan #Obama #Biden

En réalité, Obama espère un cessez le feu à court terme pour donner aux forces afghanes plus de temps pour se former. Après avoir renié ses promesses imprudentes et irréalistes, faites au peuple afghan, il entérine des négociations avec les ennemis qu’il a combattus. #Biden

Après x ratés, la Maison Blanche annonce en juin 2013 l’ouverture officielle des pourparlers avec les insurgés au Qatar. L’inauguration du bureau taliban a lieu en grandes pompes. Ils hissent leur drapeau blanc et dévoilent une plaque de l’"Emirat islamique d’Afghanistan". #Biden

Au cours des négociations, des "mesures de confiance" sont évoquées, notamment un échange de prisonniers. la libération de leaders talibans étant l’une des principales conditions posées de longue date par les insurgés pour ouvrir des négociations de paix avec l'Etat afghan #Biden

En mai 2014, la Maison Blanche libère et transfère au Qatar cinq hauts dirigeants talibans retenus à la prison de Guantanamo à Cuba, contre la libération du sergent américain de 28 ans Bowe Bergdahl, le tout dans le dos du Congrès, opposé depuis des années #Afghanistan #Biden

L'échange, qui a eu lieu en toute discrétion, déclenche un scandale. Les conseillers d’Obama sont même surpris. "Tout le monde pensait que ce serait comme en janvier 1981", dit l’un d’eux, en référence aux 52 otages US libérés par Reagan de l’ambassade en Iran. #Obama #Biden

Les "Taliban Five" sont des terroristes parmi les plus dangereux responsables de la mort de milliers de chiites en Afghanistan. Il y a là le secrétaire général de l’armée talibane, un ministre adjoint au Renseignement, un ex-ministre de l’Intérieur et 2 très hauts cadres talibans

Les membres de cette "Dream team" djihadiste étaient tous classés détenus à "haut risque" par le département de la Justice et le Pentagone et "susceptibles de poser une menace" contre les US/intérêts/alliés. Deux étaient aussi "recherchés" par l’ONU pour crimes de guerre #Biden

L'administration Obama, qui minimise les risques d’un retour au combat des talibans, réclamait pourtant trois ans plus tôt avec succès à la justice que l’un d’eux, jugé trop dangereux et lié au Mollah Omar et à Al-Qaida, soit maintenu en détention. #Biden #Afghanistan

3 mois avant l’échange, Washington s’opposait aussi à la libération par Kaboul de 65 talibans. Ce qui n’a pas empêché Obama de libérer les 5 terroristes jugés dangereux par les US. "Ce sont clairement des sales types", reconnaît un officiel qui prédit avec certitude leur récidive

Parmi les "Taliban Five" figure alors Khairullah Khairkhwa, ex-ministre de l'Intérieur lié à Al-Qaida, qui a supervisé tortures, lapidations et décapitations. Arrêté après le 11-Septembre au Pakistan, il était détenu à Guantanamo depuis 2002. #Afghanistan #Obama #Biden

Libéré au Qatar en 2014 par Obama, Khairkhwa était assis, début 2021, face à l'envoyé du président #Biden en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, à Moscou, où il faisait partie de la délégation officielle des talibans qui a négocié les conditions définitives du retrait américain.

"J'ai commencé le djihad pour chasser les forces étrangères de mon pays et établir un gouvernement islamique, et le djihad se poursuivra jusqu'à ce que nous atteignions cet objectif par le biais d'un accord politique", déclarait alors Khairkhwa lors du sommet. #Biden #Afghanistan

Plus tôt cette année, Khairkhwa a aussi assuré à l'administration démocrate que les talibans ne lanceraient pas une offensive militaire au printemps si #Biden s'engageait à retirer toutes les troupes américaines restantes en #Afghanistan. nypost.com/2021/08/16/tal…

"Nous voulons la paix en Afghanistan", déclarait le leader taliban terroriste et criminel Khairullah Khairkhwa sur Al Jazeera, il y a un an. #Biden
aljazeera.com/program/talk-t…

Khairkhwa, ancien gouverneur de la province de Herat et ami proche de l'ex-président Karzai, est aussi décrit comme un des "principaux seigneurs de la drogue dans l'ouest de l'Afghanistan". Il était proche de Ben Laden et du Mollah Omar. #Biden #talibans #alqaida

Au scandale l'administration Obama/Biden a ajouté la trahison dans l'affaire des "Taliban Five" et de l'échange de prisonniers. "Bowe Bergdahl a été un sujet dans toutes les réunions que nous avons eues avec les talibans", a reconnu un officiel du département d'État. #Afghanistan

"Ce pourrait être une énorme victoire si Obama pouvait le ramener à la maison", espérait même un autre officiel. Mais en 2014, l'échange fait scandale. D'anciens frères d’armes accusent Bergdahl d’être un "déserteur" et l’administration de "cracher au visage" de l'armée. #Biden

Ils disent aussi Bowe Bergdahl "fragile", "naïf" et "délirant". En colère, des militaires et gradés en service ou retraités le qualifient même de "traître" et réclament son jugement en cour martiale, alors qu’au moins six soldats auraient été tués en tentant de le retrouver.

Le 30 juin 2009, le sergent abandonnait en effet son poste de sa base de la province de Paktika, à l’est de l’Afghanistan, après minuit, avant d’être capturé par le réseau taliban Haqqani. #Bergdahl #Biden

Derrière lui, Bergdahl, qui a déjà tenté une fois de déserter, laissait dans sa tente une note dans laquelle il se disait désabusé par l’armée, opposé à sa mission dans le pays et désireux de commencer une nouvelle vie, de renoncer à sa citoyenneté et de rejoindre les talibans

Trois jours avant de fuir, Bergdahl, qui a évoqué son projet avec ses collègues, écrivait dans des emails à ses parents : "J'ai honte d'être Américain. Le titre de soldat US n'est qu'un mensonge d'imbéciles" ; "Je suis désolé pour tout. L'horreur qu'est l'Amérique est dégoûtante"

Bergdahl ajoutait : "L'armée américaine est la plus grosse blague dont le monde doit se moquer. C'est l'armée des menteurs, des faux jetons, des idiots et des tyrans." Réponse de son père : "Obéis à ta conscience !" #Afghanistan #talibans #Biden #Obama

"Nous ne laissons pas nos hommes ou femmes en uniforme derrière nous", se justifie Obama. Pour faciliter la libération de Bergdahl, son administration a même tenté sans succès de verser une rançon, volée à la Delta Force et au FBI par un intermédiaire afghan. #Biden #Afghanistan

"Franchement, on se fout de pourquoi il est parti", lâche un conseiller. "C'est un soldat américain. Nous voulons le ramener à la maison." En face, les élus républicains du Congrès sont tous vent debout. #Afghanistan #Obama #Biden

"Nous avons commis une grave erreur géopolitique. Nous avons renforcé les talibans. Nous allons payer cette décision pendant des années", réagit notamment le représentant Mike Rogers, président de la commission au Renseignement de la Chambre #Bergdahl #Biden

De nombreux élus démocrates "inquiets" y vont aussi de leurs critiques. "Nous devons arrêter d'éteindre des incendies", lâche un sénateur. "Ça ne sent pas bon", ajoute un collègue. "Nous sommes tous d'accord, nous n'avons pas affaire à un héros de guerre." #Bergdahl #Biden

"Ils s'attendaient à ce que tout le monde rentre dans le rang", renchérit la puissante présidente démocrate de la commission au Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein. "Nous pensons qu'il y a un danger potentiel concernant certaines de ces cinq personnes." #Biden #talibans

L’accord ne prévoit “aucune garantie” que les talibans seront pistés, précise un représentant démocrate. "Vous voyez ici une opposition bipartisane qui reflète le malaise de l'opinion au sujet de cet accord", résume le sénateur républicain modéré Lindsey Graham. #Bergdahl #Biden

Mais Barack Obama assume, ne regrette rien et ne présentera "pas d'excuses", prévient-il. "Je ne suis jamais surpris par les controverses attisées à Washington." #Bergdahl #Biden #Afghanistan #talibans

Son secrétaire à la Défense Chuck Hagel précise toutefois que "le président a pris la décision finale". Mais curieusement, la Maison Blanche dément et renvoie la décision à Hagel, qui se dit "offensé et outré" par les allégations de désertion. #Obama #Biden #Bergdahl #talibans

En 2010, le Pentagone concluait pourtant après enquête à sa désertion, citant même des preuves "irréfutables", avant de considérer son sauvetage trop dangereux. "Une mission de sauvetage aurait été lourde tant sur le plan politique que tactique", confirme un haut gradé. #Bergdahl

Imperturbable, Obama invite les parents de #Bergdahl, qui étaient prêts à verser une rançon de 10 millions de dollars, à une cérémonie à la Maison Blanche, où le père barbu loue Allah en arabe et étreint le président, à la plus grande joie des talibans. #Biden #Afghanistan

"Nous sommes juste ravis qu'il soit de retour", dit le PP d'Obama. Les leaders démocrates célèbrent "un jour de joie pour notre nation" et "une victoire pour l’armée et notre pays" ! Il n’est pas un déserteur mais "un militaire détenu au combat", insiste le département d’Etat.

"Nous ne savons pas ce qui s'est passé", ment aussi Antony Blinken, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale d’Obama et aujourd'hui secrétaire d'Etat de Biden. #Afghanistan #talibans #Bergdahl

"Il a servi les États-Unis avec honneur et distinction", déraille même Susan Rice, son supérieur et conseillère à la sécurité nationale d'Obama, à propos de Bergdahl. #Biden #talibans #Afghanistan

"Ce fut une décision unanime parmi les principaux responsables de mon gouvernement et un point de vue partagé par les membres du Comité des chefs d'état-major interarmées", assure de son côté Barack Obama. Il ment. #Bergdahl #talibans #Afghanistan #Biden

En fait, Obama a choisi délibérément d’ignorer les conseils des plus hauts cadres de l'armée et du renseignement qui, opposés à cet accord, l’ont alerté sur sa dangerosité et ont même tout tenté pour l’empêcher, a confirmé un officiel du Pentagone #talibans #Afghanistan #Bergdahl

Même les secrétaires à la Défense et d’Etat d'Obama se comptaient parmi les plus rétifs. "Panetta et Hillary s'en foutent de le ramener à la maison", a ainsi expliqué un officiel de haut rang, à propos du soldat Bergdahl #Afghanistan #talibans #Biden #Clinton

"Je me demande si les conditions sont réunies pour s'assurer que ces terroristes ne retournent pas au combat", réagit Panetta, qui révèlera dans ses mémoires avoir été "opposé" à l'accord, jugeant les talibans insincères dans leur tentative de réconciliation. #Afghanistan #Biden

"Deuxièmement, je ne pensais pas qu’il était juste d’en échanger cinq pour un. J'aurais peut-être envisagé un pour un, mais pas cinq pour un", écrit Panetta dans ses mémoires. "La secrétaire Clinton et moi - et d'autres - ne pensions pas que nous pourrions aller de l'avant."

Robert Gates, son prédécesseur au Pentagone, était lui aussi opposé à tout échange, tout comme le chef du renseignement national, James Clapper. #Bergdahl #Biden #Obama #talibans #Afghanistan

En outre, les élus républicains accusent à raison la Maison Blanche d’avoir "violé" une loi signée 6 mois plus tôt par Obama et imposant au président de notifier le Congrès dans les 30 jours avant toute libération d’un détenu de Guantanamo. #Bergdahl #talibans #Biden #Afghanistan

En privé, un haut conseiller du président Obama s’excusera pour "l’omission" (sic) de l’administration dans un coup de fil à la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui qualifie l’accord de "bilan mitigé au mieux" #Afghanistan #Biden #Bergdahl #talibans

Depuis, l’agence fédérale non partisane GAO a confirmé que l’administration Obama "a violé" deux lois avec son transfert à un million de dollars et la Chambre a voté par 249 voix (dont 22 élus démocrates) contre 163 une résolution condamnant Obama pour son échange illégal.

De l’avis des élus républicains, une large majorité d’Américains, y compris de démocrates, désapprouve l’échange (63% contre 28%) et 73% réclament des poursuites criminelles contre Bergdahl, indique un sondage à l'époque. #Afghanistan #talibans #Biden

Bergdahl, qui a plaidé coupable de désertion et mauvaise conduite devant l'ennemi, a été condamné en 2017 à une amende, à la dégradation et au renvoi de l'armée pour manquement à l'honneur. Une sentence "honteuse" pour Trump qui souhaitait l'exécution de ce "sale traître pourri"

A leur arrivée au Qatar, les cinq chefs talibans étaient accueillis en héros. A peine débarqué, l’un d’eux jurait de retourner combattre ses ennemis US. L’administration Obama tentera même de les recruter comme sources de renseignements, "un échec total", dixit un officiel.

A défaut, les terroristes participeront aux négociations de paix ! "Ne reviens pas en Afghanistan. Tu ne t'en sortiras pas vivant la prochaine fois", ont lancé les talibans à Bergdahl en le relâchant, tout en qualifiant la libération de leurs chefs de "grande victoire". #Biden

Dans les pas d'Obama et contrairement à Trump, Biden a libéré le mois dernier son premier prisonnier de Guantanamo, Abdellatif Nacer, rapatrié au Maroc. La fermeture de la prison, où restent encore 39 détenus, est bloquée depuis des années par une majorité bipartisane au Congrès.

Fin. #Afghanistan #Biden #Obama #talibans

[Bonus] Les "Taliban Five" libérés par Obama, dont Khairkhwa, ont joué en coulisses un rôle clé dans les négociations de l'accord conclu entre l'administration Trump et les talibans, ont confirmé des officiels américains et talibans #Afghanistan #Biden washingtonpost.com/national-secur…

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