Bientôt le projet de loi de financement de la sécurité sociale et l’élection présidentielle. On connait la musique : il va falloir faire des efforts et lutter contre le "trou de la sécu" !
J’ouvre un fil d’histoire éco pour montrer que cela n’a aucun sens.
Dans ce fil, je propose de montrer le non-sens du débat sur le trou de la sécu en rappelant que tous les arguments que l’on donne aujourd’hui sont en réalité aussi vieux que l’institution – l’enjeu étant moins le débat économique que le rapport de force politique.
La sécu telle qu’on la connait aujourd’hui nait des ordonnances du 4 et 19 octobre 1945. Or, très tôt les oppositions sont nombreuses et il faut se défaire de l’idée d’un grand consensus sur la construction de cette institution jusqu’aux terribles années 1980.
J’ai par exemple écrit ce fil récemment sur la façon dont Le Figaro a traité la création de la sécu entre 1945 et 1949 : crainte d’un gouffre financier, incitation à l’absentéisme, « monstre à cinq patte qui allaite et dévore ses enfants », etc.
Ici, je vais me concentrer sur le premier grand débat remettant en cause le principe même de la sécurité sociale qui date de… juillet 1949. C’est-à-dire 3 ans seulement après sa création !
En lisant de près ces débats on s’aperçoit que tous les arguments que l’on oppose aujourd’hui à la sécurité sociale sont les mêmes (ou presque) qu’en 1949.
Voici un tableau récapitulatif :
Plutôt que d'écrire un fil horriblement long, je vais publier toutes les semaines un petit fil détaillant les reproches et les solutions portés par les députés en 1949.
L’idée générale est de montrer que, contrairement à ce que l’on nous dit, la modernité c’est la sécu !
Voici le premier numéro de la série sur la thématique de la fraude et des abus des assurés mobilisée depuis le début pour justifier le recul de la sécu ⬇️
« La sécu c’est bien, mais les gens en abusent, alors il faut la réformer ! »
Vous pensez que c’est une idée neuve ? Non, c’est une critique aussi vielle que l’institution.
Un fil à partir du débat à l’assemblée nationale de… 1949.
Lors du débat de 49 la question de la fraude et des abus des assurés est probablement celle qui occupe le plus les députés.
Voici quelques extraits des débats (illustrés par des copies du journal officiel).
Un antidote à ceux qui disent que la sécu serait victime de son succès.
Le député Jean Masson, radical-socialiste membre du gouvernement, énumère la liste des abus "biens connus » que le « gigantisme » de la Sécurité sociale laisse proliférer dans l’anonymat et l’irresponsabilité".
La sécu, au bord du gouffre depuis sa création. 🙃
Un fil à partir des archives du Figaro (@Le_Figaro) entre 1945 et 1949.
L’ordonnance du 4 octobre 1945 institue la sécurité sociale en remplacement des Assurance sociales (crées en 1928-1930). Et c'est le début des contestations...
Dès le premier jour, le 4 octobre 1945, un article du figaro souligne le déficit des Assurance sociale à la libération (1 milliard par an) et, constant un bénéfice prévu de 1,5 milliards pour 1945, pose la question :
« Le gouffre est comblé. Le restera-t-il longtemps ? »
Sur le volet sanitaire, il est possible d'obtenir le passe avec un test de moins de 72h (et plus 48h). Déjà que 48h n'est pas suffisant pour assurer la non contagiosité, 72h n'en parlons pas...
Le masque n'est plus obligatoire dans les lieux imposant le passe sanitaire... alors que même vacciné le virus se transmet et qu'il y aura dans ces lieux des gens avec des tests peu fiables.
Je me demande quand même si on ne peut pas inverser la proposition : le gouvernement renforce le chantage à l’emploi au nom de la santé. La santé est un prétexte de formes de contrôle renouvelées dans le monde du travail.
On assiste probablement à une nouvelle étape de récupération de la critique par le capitalisme :
👉 Le capitalisme est mauvais pour la santé...
👉 Au nom de la santé on renforce les fondamentaux du capitalisme : le capital et l’Etat sont dotés de plus de pouvoirs.
👉393 000 lits d’hospitalisation complète, soit une diminution de 76 000 depuis 2003.
👉 79 000 lits d'hospitalisation partielle, soit une hausse de 29 000 depuis 2003.
Par ailleurs, le nombre d'établissements (public et privé) continue sa baisse.
La double stratégie continue sa progression : 1) regroupement/fermetures 2) remplacement de la prise en charge classique par de la prise en charge courte.
Du côté des effectifs, après une hausse entre 2003 et 2016, on constate une baisse en 2017 et 2018.
Oubliez un instant le Gaël Giraud vrai/faux candidat à 2022, écoutez le Gaël Giraud économiste. Il était récemment chez @Tiphainederock : c’est punchline sur punchline contre la théorie néoclassique.
"L’économie néoclassique essaie d’imiter l’appareil extérieur des mathématiques, de la physique, de la mécanique et en réalité il lui manque complètement les bases épistémologiques pour y prétendre puisque son lien au réel est extrêmement ténu.
Par exemple, la plupart des modèles qu’utilisent les économistes mainstream n’ont pas de matière, pas d’énergie. Lorsque les physiciens, en particulier du GIEC, regardent ça ils tombent de leur chaise.