Thread by @PecqueuxA

Isabelle Stengers, "Résister au désastre" @wild_project
"Des histoires avec lesquelles, a priori, on ne sait pas ce qui compte et ce qui ne compte pas" (à propos de l'écologie et de son devenir "science aventureuse", p. 14)

p. 19 "Il s'agit de guérir de ce que nous font nos milieux. Lorsqu'on parle d'écologie, il faut toujours penser étho-écologie. Les vivants qui composent un milieu sont issus de ce milieu, et donc des problèmes et des opportunités que leur donne ce milieu"
gif: @PamelaChougne2

Avec son amie Donna Haraway, Isabelle Stengers propose p.23 de cultiver "l'idée que les sciences où les récits importent peu sont des exceptions, qu'il faut prendre soin de nos manières de raconter car c'est le récit qui rend intelligible, pas la bonne définition"

et p.25 de "faire avec, ou faire grâce aux autres, et au risque des autres"

#RésisterAuDésastre Avec son autre amie Vinciane Despret, "pas question de comprendre ce qu'est un comportement en tant que déterminé, que résultante de... C'est plutôt: que pouvons-nous obtenir AVEC, que pouvons-nous faire AVEC? (...) Il faut beaucoup apprendre, beaucoup...

...imaginer, beaucoup se laisser affecter pour OBTENIR un rapport, et notamment un rapport qui soit de partenariat, pas un rapport d'asservissement" p. 27-28
gif: Kajetan Obarski

Plus loin, p. 31, on passe aux humanités environnementales. Avec elles, "Les chercheurs ne rapportent pas seulement des résultats, ils font intervenir la manière dont ce qu'ils étudient les affecte, ...

... ils s'engagent dans des rapports qui ne sont pas au seul service d'une connaissance à acquérir mais d'une sensibilité à gagner ou à regagner"

#RésisterAuDésastre Et donc, avec ces "lieux où la vie repousse", il s'agit de se poser "la question de ce qu'on est en train de faire ensemble, de ce qui nous réunit, et de comment on va tenir AUTOUR DE et AVEC cette chose, ce fouillis d'êtres...
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https://twitter.com/PecqueuxA/status/1434556914931838983

... dont on dépend et qui dépend de nous. (...) RECLAIM m'a beaucoup inspiré, puisque c'est à la fois se réapproprier et guérir, se rendre à nouveau capables"
(p.45)

Ecologie comme ensemble de "savoirs qui ne sont pas 'à propos des relations' qui sont plutôt aux prises avec les relations, les histoires, les trajets singuliers qui ont fait exister un milieu, les activités et les pratiques qui s'y sont nouées. ...

...C'est une science qui apprend, pas une science qui trouve sa gloire ç apprendre aux gens comment ils devraient formuler leurs préoccupations..."
(p. 51)
gif: Alexboya

#RésisterAuDésastre "L'art du soin, ce n'est pas l'art du subjectif contre l'objectif, ou l'art de l'irrationnel. C'est simplement apprendre ce que sait tout bon artisan, apprendre à apprécier la pertinence d'un outil dans telle ou telle situation...
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gif: Yuval Robichek

...pratique. En fait c'est la mise de la science au service de l'ordre public qui crée l'opposition entre objectif et subjectif, qui exige que les scientifiques extraient d'une situation ce qui permettra de la définir objectivement,...
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... et de renvoyer le reste à l'opinion subjective. C'est ici encore un problème écologique"
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#RésisterAuDésastre

https://twitter.com/ohlabellehisto1/status/1435285014707675136

#RésisterAuDésastre p. 59
"Il n'y a pas de raccourci. Il n'y a pas de grand principe. Il y a des histoires enchevêtrées de création de rapports qui font que...
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gif: Cintascotch

..., à toutes les échelles, on doit apprendre comment des êtres s'impliquent et se requièrent les uns les autres, entrent en composition"
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#RésisterAuDésastre p. 64 "La notion d'avancée [ou de progrès] peut convenir aux réussites des sciences expérimentales, mais elle est un véritable poison pour les pratiques de recherche 'terrestres', celles qui ont affaire à des intrications cruciales mais fragiles, ...
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... que l'on peut détruire sans même le savoir. Maintenir ce mot d'ordre, c'est maintenir le business as usual, continuer comme si de rien n'était. C'est écrabouiller l'avenir"
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(Toute ressemblance avec la notion de "résultats" serait...)
Gif: Anna Malina

p. 70 "Nous avons besoin de repeupler l'imagination, besoin de guérir nos imaginations tant du scientisme que du moralisme, des modes de jugements paresseux qui nous ont été inoculés"
#Ohlabellehistoire pour conclure ce livre: Isabelle Stengers, #RésisterAuDésastre

La postface d'Emilie Hache, "Là où la vie repousse" est une très belle "lettre d'héritage" 😉 si l'expression a un sens...?
Deux passages 🔥 parmi d'autres
1/ Celui sur la contrainte dans les séminaires GECo d'accompagner toute formulation "critique" d'une remarque constructive

"Cette attention aux effets destructeurs, comme aussi tellement séduisants, de la critique, me semble cruciale. A la figure du poisson-torpille de la tradition platonicienne, qui sidère et fait perdre ses moyens à son interlocuteur (...), je propose de substituer la figure de...

Méduse (...) la figure pré-grecque de la déesse-serpent (...) qui exige de rester connecté-e à soi-même, à ce à quoi on tient, malgré les métamorphoses possibles dans lesquelles cela nous engage et qui, sans complaisance mais sans aucun ricanement, nous y accompagne"

2/ Sa pratique généreuse de la citation: "Cela va beaucoup plus loin qu'une simple honnêteté intellectuelle, mais relève d'un rapport non colonial à la pensée, non pionnier, de celui qui pose un drapeau sur une terre vierge. (...)

L'importance de cette dimension collective de la pensée (...) Comment on hérite - d'un problème, d'un concept, d'une tradition, d'une HistoirE"

unroll @threadreaderapp