1/n Excellent article de Jeanne Lenzer et Shannon Brownlee qui nous parle d'une dérive de la régulation de la mise sur le marché des médicaments : "Les agences de régulation devraient-elles autoriser les médicaments sur la base de critères subsidiaires?".
2/n Si on considère les agences comme des juges arbitres chargés de garantir les droits des patients en faisant la balance avec les intérêts contraires des industriels, il est montré ici que les agences jouent de moins en moins ce rôle bmj.com/content/374/bm…
3/n Les industriels, les pharmas, doivent fournir, pour obtenir une autorisation de commercialisation un essai positif (auparavant c'était deux) , positif sur un critère précis négocié avec l'agence de régulation.
4/n Les essais cliniques étant entièrement sous le contrôle des industriels, si , de plus, il s'avère que les critères choisis ne garantissent en rien des effets cliniques positifs pour les patients, présenter une AMM comme une garantie de bénéfice devient trompeur.
5/n C'est bien le problème posé par l'autorisation donnée par les agences d'utiliser, de plus en plus systématiquement, des critères subsidiaires, se substituant aux critères d'amélioration clinique, pour accéder au marché.
6/n Le problème est à la fois consubstantiel à la nature des critères subsidiaires, règlementaire et éthique et génère un risque de dommages croissants pour l'ensemble des patients, en parallèle aux bénéfices croissants pour les industriels.
7/n Les critères subsidiaires ont des défauts fondamentaux, décrits par T Flemming, ils sont non probants car ils n'ont pas forcément de lien causal avec la pathologie et réducteurs, car ils ne prennent pas en compte les dommages induits.
8/n Cela n'est pas qu'un débat théorique car on voit que même l'utilisation de critères subsidiaires considérés comme validés, conduit à des déconvenues, les essais de confirmation négatifs venant invalider les résultats qui ont permis la commercialisation des médicaments.
9/n Mais la FDA comme les autres agences de régulation, ne se sont pas contentées de donner leur aval aux critères subsidiaires validés. Depuis 1992, elles ont constamment élargi les critère tolérés, ne mettant de limite que celle de l'imagination des industriels.
10/n Beaucoup moins de temps, de contraintes pour les industriels pour pouvoir accéder au marché, mais aucune contre-partie venant contre-balancer ces avantages pour faire en sorte de garantir un bénéfice pour le patient. C'est l'aspect réglementaire.
11/n En effet, les médicaments mis sur le marché de cette manière peuvent être financièrement valorisés de la même manière que des médicaments qui auraient montré un bénéfice réel. Cela fait généralement des médicaments très chers qui peuvt être plus délétères qu'utiles.
12/n L'invitation à mener des essais de confirmation, c'est à dire des essais confirmant des bénéfices réels pour les patients, n'est qu'une invitation. Les pharmas qui ne la respectent pas n'encourent aucune sanction ou admonestation. Elles peuvt continuer à demander des AMM.
13/n Il est donc logique qu'elles ne mènent ces essais qu'à leur convenance, c'est à dire souvent de très nombreuses années après que le médicament ait été mis sur le marché et prescrit à de nombreux patients.
14/n La FDA n'a en réalité jamais sévi, même si elle en a théoriquement la possibilité. Donc il arrive que des médicaments ayant un essai de confirmation négatif, plus nuisibles que bénéfiques, continuent à être prescrits aux patients et recommandés.
15/n Donc on voit bien qu'il y a ici une absence de cadre réglementaire, une complaisance incompréhensible, et un déséquilibre croissant entre la prise en compte des intérêts des pharmas et ceux des patients.
16/n D'où le problème à la fois éthique et sanitaire, car de plus en plus de médicaments sont mis sur le marché, à des prix prohibitifs, sans avoir démontré un quelconque bénéfice pour les patients, puis restent longuement sur le marché et sont prescrits à de nombreux patients.
17/n Un oncologue Kevin Knopf, pense qu'on doit considérer l'utilisation de critères subsidiaires comme de la fraude. Il s'agit à tout le moins de tromperie car les patients, les médecins, sont persuadés que ces médicaments ont démontré un bénéfice réel.
18/n Des propositions ont été faites pour mettre fin à cette dérive. Des propositions cohérentes et de bon sens qui réduisent la possibilité pour les pharmas de contourner les exigences et amenuisent les bénéfices illimités qu'elles en tirent.
19/n Par la capture du régulateur, les pharmas ont transféré la charge de la preuve sur les patients. Mais aussi, comme je l'ai déjà dit, la charge du risque, transformant les risques financiers pour elles en risques financiers pour la collectivité et sanitairers pr ls patients
20/20 Ceux qui justifient cela comme étant le nécessaire tribut à payer pour les supposés incroyables bénéfices procurés par les pharmas, soit sont aveugles ou rendus aveugles par leurs conflits d'intérêts, soit sont complices.
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1/n #Deuxpoidsdeuxmesurescovid La récente approbation d'une troisième dose de vaccin à ARNm aux USA lors d'une réunion d'un comité de la FDA le 17 septembre illustre ce point. Le niveau de rigueur de la FDA dans son rôle de régulation touche le fond. Et c'est très inquiétant.
2/n Remarquons que nous n'avons pas de leçons à donner en la matière aux américains, notre président omniscient ayant décrété la 3ème dose sur la base d'un communiqué du PDG de Pfizer aux investisseurs.
3/n @VPrasadMDMPH qui a suivi les débats d'une durée de 8hs, comme en attestent ses cernes, nous fait une excellente synthèse en 5 mn de leur teneur et leurs implications
1/n Ecoles et covid. Une nouvelle étude cas témoin, sur l'ensemble des enseignants écossais de mars 2020 à juillet 2021, montre que le risque d'hospitalisation, d'admission en soins intensifs et de décès a été inférieur pr les enseignts à celui des autres professions.
3/n J'en parle depuis l'été 2020, faisant part des multiples études montrant que les enfants scolarisés ne sont pas une source de propagation virale ni de flambées épidémiques dans les différents pays.
1/n La rentrée était donc le 2 septembre. Que s'est-il passé dans les écoles et en France? Rien. C'est la nième observation de ce type et il y a eu quantité d'études désormais démontrant l'absence d'effet de la scolarisation des enfants sur l'évolution de la pandémie.
2/n Cela sera de plus en plus le cas puisqu'on peut penser qu'environ la moitié des enfants ou plus ont été infectés et disposent désormais d'une immunité naturelle.
3/n On ne le sait pas bien. On le saurait mieux si on avait des services d'épidémiologie publics bien financés et dignes de ce nom et si on avait investi une toute petite partie de l'argent consacré aux tests et à la vaccination pour faire des vraies études.
1/n On peut probablement attribuer une partie de la baisse de surmortalité à la vaccination des personnes âgées de plus de 65 ans, qui semblent directement protégées des formes sévères par le vaccin.
2/n Mais certainement pas à la vaccination des plus jeunes, qui n' ont contribué en rien à la surmortalité lors de la première vague. L'effet indirect de la vaccination des plus jeunes reste totalement à démontrer. medcritic.fr/la-mortalite-e…
3/n Il y a d' autres causes que le vaccin a la baisse de la mortalité attribuée au Covid. Cellles-ci sont totalement évacuées par les médias et sont: 1- l' effet de moisson et rappelons nous que la deuxième vague en ile de France n' a eu que peu de conséquences dans les EHPAD.
1/n Macron à reconnu que l'objectif du pass était bien de rendre la vie impossible aux non vaccinés et non d' empêcher la propagation virale. C' est une substitution d'objectifs. La vaccination ne peut pas être un but en soi.
2/n Elle l' est, bien entendu, pour les laboratoires dont l'objectif est de vendre le plus de vaccins possible le plus cher possible et donc uniquement aux pays riches et seulement une fois le marché des pays riches totalement saturé, aux pays + pauvres .
3/n L'objectif des laboratoires tels que Pfizer est parfaitement réalisé. Mais le gouvt et Macron devraient être capables de distinguer ses propres objectifs de santé publique de ceux des laboratoires. Ce qu'ils ne font pas, car pris dans un réseau de conflits d'intérêts.
1/n Au cours de la crise pandémiq, l'opinion des experts a été mise au premier plan. En période d'incertitude dans un contexte d'urgence" l'argument d'autorité" s'est imposé comme le principal argument devant dicter les décisions, les choix, comportements collectfs et individls.
2/n Certains, au sein de la communauté scientifique se sont posés en détenteurs de la "vérité scientifique", disqualifiant voire harcelant leurs contradicteurs et imposant une vision monolithique comme le note J Ioannidis