Thread by @DocteurGonzo4

#Thread sur les chimères animal-homme légalisées par LREM depuis août 2021.

C’est moins mignon que les nounours en chocolat mais c’est un volet majeur et très controversé de la loi bioéthique portée par Agnès Firmin.

https://twitter.com/Projet_Arcadie/status/1445271282346459137

La nouvelle loi bioéthique inclue des progrès sociétaux comme l’assistance médicale à la procréation à toutes les femmes et un nouveau mode de filiation pour les enfants de couples de femmes. Mais d’autres dispositions moins médiatisées posent de lourdes questions.

La précédente loi de bioéthique, datant de 2011, interdisait la création d’embryons transgéniques ou chimériques.

Au terme d’un parcours législatif chaotique débuté en 2019, la nouvelle loi bioéthique autorise finalement la création de ce type d’embryons.

En février 2021, malgré la pression du Sénateur Bernard Jomier (EELV/PS) et de la Ministre Frédérique Vidal (LREM) accusant leurs opposants d’anti-science, le Sénat refuse d’accepter d’autoriser la création d’embryons chimériques. google.fr/amp/s/www.fami…

Les sénateurs ont également voté pour l’interdiction de « toute intervention ayant pour objet de modifier le génome d’un embryon humain », notamment grâce à la nouvelle technique du ciseau moléculaire, CRISPR-cas 9.

Voir à ce sujet : ulyces.co/news/des-embry…

https://twitter.com/foe_us/status/1278742755154563072

« Le Conseil d’État a identifié plusieurs risques : infection entre espèces, représentation humaine et conscience humaine chez l’animal... Nous devons donc poser un interdit sans ambiguïté sur les embryons transgéniques et chimériques » (Guillaume Chevrollier /LR)

Devant l’impossibilité de parvenir à un consensus, l’Assemblée nationale est passé outre les réticences du Sénat et a eu le dernier mot en adoptant le texte initial porté par LREM, le 29 juin 2021.

Concrètement :

👉 Les travaux sur les cellules ES et iPS humaines passent sous le régime de simple déclaration.

👉 La culture d’embryons transgéniques est autorisée pour permettre l’utilisation d’outils d’édition du génome (CRISPR-Cas9) à des fins de thérapie génique notamment.

Le transfert d’embryons chimériques ou transgéniques dans un utérus à des fins de gestation reste pour le moment strictement interdit.

Peu après, 80 députés de l’opposition saisissent le Conseil constitutionnel, s'opposant à 2 articles :

• L’article 20 qui autorise les recherches sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires en vue d’« améliorer la connaissance de la biologie humaine ».

Pour les députés, la formule est imprécise : aucune définition n’est donnée ni de l’embryon humain ni de cette finalité nouvelle de recherche. Cette imprécision ouvrirait la porte à l’eugénisme.

• L’article 23 qui autorise la création d’embryons transgéniques et de chimères animal-homme. Pour les députés, il en résulte une méconnaissance de l’intégrité de l’embryon, du patrimoine génétique de l’espèce humaine et du principe de sauvegarde de la dignité de la personne.

Sur la question des embryons chimères, ils font valoir que le procédé porterait atteinte à la distinction entre l’homme et l’animal, méconnaîtrait l’objectif de valeur constitutionnelle de protection de l’environnement, le principe de précaution et la diversité biologique.

Le Conseil constitutionnel écarte les griefs des députés et déclare la loi conforme à la Constitution dans une décision du 29 juillet. La loi est promulguée le 2 août 2021. assemblee-nationale.fr/dyn/15/dossier…

De quoi parle-t-on ?

En 2017, Pour la 1ère fois, des chercheurs du Salk Institute (Californie) ont créé des embryons chimères humain-porcin.

Ce fut un 1er pas dans le projet de cultiver des organes humains dans des animaux selon les chercheurs. francetvinfo.fr/sante/soigner/…

Les chercheurs du Salk Institute ont utilisé la même technique que celle qui vient d’être autorisée par la loi bioéthique 2021 : ils ont implanté des cellules souches humaines dans des embryons de cochons. Ceux-ci ont ensuite été implantés dans l’utérus d’une truie.

Il s'agit de cellules souches pluripotentes induites (CiPS) humaines, qui ont été génétiquement modifiées (#CRISPR) pour devenir des cellules immatures, capables de se multiplier à l'infini et de se redévelopper en n'importe quelle type de cellule de l'organisme.

C’est une catégorie particulière de cellules souches qui peuvent se spécialiser en n’importe quel type cellulaire. Elles sont obtenues à partir d’embryons humains issus de FIV cédés par les couples (cellules ES) ou par modification de cellules adultes via CRISPR (cellules iPS).

Les objectifs des chercheurs :
- étudier les développements de l’embryon
- tester l’effet de molécules thérapeutiques
- identifier les gènes qui permettent aux cellules souches de se différencier en tel ou tel type de tissu : neural, cardiaque, intestinal, etc.

Ce dernier point participe à la recherche sur la thérapie cellulaire régénératrice, qui consiste à greffer des cellules souches pour restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe.

Les chercheurs utilisent aussi des chimères pour valider la sécurité des technologies émergentes.

- Fabriquer des organes transplantables. L’opération consiste à injecter des cellules humaines d’un patient chez un animal génétiquement modifié pour l’empêcher de produire l’organe désiré. Ces cellules humaines seraient reprogrammées pour fabriquer l’organe dans l’animal.

Or si les cellules iPS peuvent former un pancréas, elles peuvent aussi développer d'autres types de tissus. La présence du hasard rend ces expériences encore plus controversées car il est impossible de savoir exactement où les cellules vont se développer hitek.fr/actualite/scie…

Les cellules pourraient par exemple créer du sperme et des ovules humains dans les chimères.

Dans ce cas, si un cochon chimérique mâle copulait avec un cochon chimérique femelle, le résultat pourrait être un foetus humain ou la naissance d'un hybride, mi homme mi-cochon.

Dans le même genre, les chercheurs de l’Univ de Rochester (New York) ont extrait des cellules gliales (fondamental dans notre fonctionnement mental) d’embryons humains et les ont injecté dans le cerveau de souriceaux. lemonde.fr/blog/interneta…

1 an + tard, elles avaient remplacé celles des souris. Il s’est avéré que les «capacités cognitives» des souris «transformées» étaient améliorées par cette greffe, ce qui a soulevé des questions éthiques quant à l’humanisation du règne animal.

Selon Stuart Newman, prof. de biologie cellulaire au New York Medical College : si nous produisons des cochons avec des cerveaux partiellement humains, ces animaux auront potentiellement une conscience humaine, pourraient avoir des besoins humains, et devraient avoir des droits.

David Brin, le père du concept «d’uplifting» va encore plus loin en appelant à augmenter les animaux grâce à #CRISPR et aux cellules iPS.

« Nous pourrions gérer plus correctement les océans avec des dauphins «augmentés» – et critiques – à nos côtés. » internetactu.net/2015/01/12/fau…