Le seul truc inhabituel du jour dans mon hôpital est la lumière jaune qui clignote quand on badge pour entrer dans le service. Il va sans doute falloir changer les piles.
Après il existe des hôpitaux où la situation est légèrement plus compliquées mais sans que ce soit le chaos qu'on a connu. Et ce pour deux raisons :
1- on a appris (dans la douleur) à se réorganiser. Là où l'absence d'un IDE ou d'une médecin était un drame il y a deux ans, cela n'est maintenant pas plus perturbant que le flux d'absentéisme habituel.
2- on a également appris (toujours dans la douleur) à aller à l'essentiel.
Ce qui fait que paradoxalement, le départ des antivaxx est un soulagement pour tous. Médecins, infirmières, aide-soignant etc... Les antivaxx ont un point commun : ce sont les boulets qui depuis toujours, même seuls, réussissaient à plomber l'ambiance d'un service.
Donc très concrètement les équipes sont assez contentes, au point que dans deux services ils ont carrément organisés des fêtes de bon débarras.
Mais....
Mais il reste un problème pour les directeurs de certains petits établissement qui ont dans leur équipes médicales des médecins antivaxx.
Ici le point important est que le problème est pour les directeurs.
Et ça c'est un sujet sensible pour lequel cette épidémie à été un révélateur.
Beaucoup, pour ne pas dire une immense majorité de Français, reste persuadée qu'il est possible de concilier une bonne prise en charge médicale hospitalière et la proximité.
Ça c'était vrai au XIXe siècle. De nos jours il n'existe pas une seule situation où à l'échelle d'une population, la présence d'un hôpital mal staffé (terme moche mais adéquat) et mal équipé représente un bénéfice supérieur à la nécessité de faire la route vers un gros centre
Mais ça les gens ne le comprennent pas. Donc les élus ne le comprennent pas. Donc les Agences Régionales de Santé n'en veulent pas. Donc les directeurs d'hôpitaux se retrouvent dans la situation où ils doivent recruter des médecins sur des postes inadaptés.
Et ça, dans le contexte de pénurie médicale et de sur spécialisation, ça ne se trouve pas facilement.
Du coup ils recrutent qui ils peuvent, comme ils peuvent, en fermant les yeux et en espérant que ça passe.
Et ils se retrouvent soit :
- avec de très bon médecins mais en fin de carrière
- avec des mercenaires hors de prix qui de toute façon ne viennent plus
- des médecins blacklistés partout ailleurs
Et surprise c'est dans cette dernière catégorie qu'on trouve le plus d'antivaxx, de pro soins ésotériques, de gens qui confondent leurs combats politiques ou philosophiques et leur job.
On les connait tous.
Avec l'obligation vaccinale ces gens se cassent. Certains hôpitaux sont réellement en difficultés. Et pourtant c'est la meilleure chose qui pouvait leur arriver à eux et aux habitants des ces régions.
Ça va parfois être difficile, mais peut-être que certains vont comprendre qu'être proche d'un hôpital de ce type, est une fausse sécurité.
Pour le résumer autrement : si vous vous cassez une jambe dans votre jardin vous avez plus de chances d'être secourus si vous rampez(difficilement) jusqu'à votre téléphone, qu'en restant sur place en espérant que votre chat vous soigne en vous léchouillant.
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Pendant que vous bossez et que Twitter est calme, voilà un #UnLapinUnThread qui devrait, si j'arrive à synthétiser mes idées, vous faire revoir totalement la notion de cerveau. Rien que ça.
Et on va même utiliser des mots compliqués, mais avant ça, on va parler d'Imhotep.
Préambule.
Pour comprendre en quoi on est en train de revoir la notion même de cerveau et de neuroanatomie, il faut déjà comprendre ce que l'on pensait comprendre (!).
Et pour cela il faut comprendre d'où l'on vient.
Alors on va faire un peu d'histoire.
Il est mince, il fait beau (oui parce qu'on ne sait sait pas si le héros en lui-même l'était), il sent bon le sable chaud... Et notre héros est une sorte de légionnaire.
Nous sommes quelque part au XXVII (27e) siècle avant notre ère en Égypte.
Ça fait longtemps que ça vous manquait alors #UnLapinUnThread sur les troubles du sommeil...chez les femmes.
(Oui maintenant y'a un logo...)
Alors on est d'accord que la question du sommeil des femmes peut paraître incongrue.
D'une part parce que le sommeil est un des phénomènes les comparables chez les mammifères
D'autre part parce qu'a priori les différences hommes/femmes en terme d'hormones et de reproduction sont responsables de presque toutes les différences observées.
Sauf que les a priori sont souvent trompeurs et on va regarder ça de plus près.
Les anciens neurologues utilisaient des noms propres imprononçables pour tout est n'importe quoi afin de dérouter l'ennemi. Mais on a du mal à imaginer à quel point. En voici un exemple avec :
Vladimir Mikhaïlovitvh BECHTEREV
(1857-1927).
Grâce à Vladimir on a :
Le réflexe de BECHTEREV (1er)
-- flexion du gros orteil quand on tape le tarse et qui est un équivalent de signe pyramidal --
Le réflexe de BECHTEREV (2e)
-- flexion du pectoral quand on tape son tendon d'insertion humérale (ça sert à rien, c'est juste drôle) --
Suite à une idée de @trulleauPT_PhD je vais essayer de vous donner mon point de vue totalement subjectif sur les autres professions qui interviennent dans les soins en neurologie.
Et logiquement on va commencer par les kinés.
Alors commençons par ma déclaration d'intérêts : je ne suis pas kiné, aucun membre de ma famille n'est kiné, aucun kiné ne me paye et vice versa. D'ailleurs je ne suis suivi par aucun kiné alors que je devrais.
Mais sinon pourquoi la kinésithérapie est-elle utile en neurologie ?
Vous allez pas le croire, mais la réponse est bien plus fondamentale qu'une simple énumération de techniques ou de maladies.
La réponse est liée à la neuroanatomie fonctionnelle.
Tout commence quelque part il y'a une environ cinq ans à dix ans près.
Monsieur X bosse dans une administration quelconque dans un endroit qui l'est tout autant, avec une passion pour son boulot fluctuant entre le rien et le pas grand chose.
C'est important pour la suite.
Un jour monsieur X va voir son médecin traitant (et non je vais pas le critiquer) pour renouveler un traitement antidépresseur au long cours qui marche bien.
L'idée de discuter de la fatigue dans les pathologies neurologiques vient d'une conversation récente avec quelqu'un que j'apprécie énormément et qui souhaitait savoir si cela est connu, fréquent, et, accessoirement, si on pouvait y faire quelque chose (spoil : bof).
Du coup commençons par un problème de vocabulaire auquel se heurtent beaucoup de patients fatigués, qui les prive parfois d'une prise en charge adaptée, et qui induit des erreurs diagnostiques :