Bonjour à tous. Jour N°33 du #proces13novembre. 5ème semaine (pour l'heure) des témoignages des parties civiles. Les proches de personnes décédées vont se succéder à la barre. Dont les parents de Matthias et Marie. Un couple amoureux fauché au firmament de leur amour. /1698
13:00. Sonnerie. "La cour". Tout le monde se lève (accusés compris). "L'audience est reprise, veuillez vous asseoir" dit le pdt Périès.
Les auditions de la journée commencent.
Avec Christiane, la mère de Cécile et belle-mère de Luis, tués au Bataclan #proces13novembre /1699
Christiane entame son récit par la nouvelle terrible d'une attaque au Bataclan. Le départ de Fréjus pour Paris. Le numéro vert. Stress et angoisse et puis..."Luis is dead" écrit la mère de Luis, chilienne, à Christiane.
Qu'est-il arrivé à Cécile ? #proces13novembre /1700
Le lundi le décès de Cécile est confirmé également. Ce couple n'a pas survécu aux balles des terroristes. 'Nous arrivons à l'IML raconte Christiane, "déconnectée du monde. "Votre fille ?? mais je ne sais pas où est votre fille moi" lui dit-on...Colère #proces13novembre /1701
Christiane retrouve sa fille. Sous un linceul blanc. Derrière une vitre, à l'IML. Christiane :"Comment Cécile est-elle morte ? A t-elle souffert ? A-t-elle vu Luis mourir...? C'est court un 1/4 d'heure pour dire au revoir à ceux qu'on aime, sans intimité." #proces13novembre /1703
Christiane brosse le portrait de Cécile, le portrait de leur couple avec Luis. Les rencontres de familles au Chili. Un Noël prévu à Berlin. 32 ans d'amour, l'âge de sa fille. Et un couple fauché le 13 novembre, au Bataclan. Elle laisse sa place à son époux #proces13novembre /1704
Le ton de Philippe tranche. Sa voix est éteinte. Il raconte sa part de détresse: "Le 13 novembre tout s'est écroulé. Et il à fallu après coup se battre pour que les 2 cercueils soient posés, l'un à côté de l'autre. Unissant les 2 familles dans la douleur." #proces13novembre /1705
Philippe relate le déménagement de l'appartement du couple. "Le fracas des meubles brisés dans la benne était insupportable..."
Des photos de Cécile défilent sur l'écran de la salle d'audience.
Le père de cette jeune femme raconte son effondrement... #proces13novembre /1706
En larmes, Philippe anticipe face à la Cour la colère à venir de son fils, le frère de Cécile. "Je vous prie de m'en excuser par avance". Lui aussi lit un texte. évoquant l'effondrement psychique de son fils. Inaptitude au travail, dépression et chômage. #proces13novembre /1707
Philippe parle également de la crise cardiaque de son épouse. Là aussi, la voix brisée, retenant difficilement ses sanglots. Son père fait le portrait de Cécile, raconte son coup de foudre de sa fille avec Luis, unis par et grâce à la musique. #proces13novembre /1708
Cet homme parle très peu de lui. Il a dit avoir quitté sa profession de juriste. Avoir cherché à déménagé de Gap vers Nantes, pour finalement renoncer, mais ne s'étend pas sur lui. Philippe parle de sa fille, de Luis, et "des petits enfants que nous n'aurons jamais" .../1709
"Dieu pardonne, mais nous ne pardonnerons jamais" assène Philippe, avant de prolonger sur sa recherche d'explications. "Comment cela -t-il pu arriver ?" Il cite les alertes de Molins, Trevidic et même le commissaire de la BAC "ça y est, on y est" lorsqu'il entre au Bataclan /1710
"Pourquoi encore les militaires de Sentinelle, présent sur les lieux ce soir-là, ne sont-ils pas intervenus ?" questionne Philippe. Voici un père qui à la barre, cherche à établir des responsabilités, sa vérité, "même si toutes les vérités ne pas forcément bonnes à dire." /1711
Au delà de ce qui ne fonctionne pas très bien ses yeux, le fonds de garantie par ex, Philippe loue la tenue impeccable du #proces13novembre, l'autorité ferme et bienveillante du président Périès. /1712
Avant de céder la parole à son fils, Philippe a remercié la possibilité qui a été offerte aux victimes, et familles de victimes, "ce qui participe sans doute à notre thérapie." Vincent à présent, qui raconte n'avoir pas pleuré depuis le décès sa soeur... #proces13novembre /1713
Vincent assène une lourde charge sur les 8 militaires de Sentinelle "qui n'ont pas bougé pour soutenir le commissaire C de la BAC et son équipier au Bataclan.Ce ne sont pas des patriotes..."
On sent un homme très éprouvé à la barre. La voix fêlée. #proces13novembre /1714
"J'ai besoin d'exprimer ce que j'ai tu même si mon témoignage n'éclairera en rien la Cour" dit Vincent. "La mort de m'a soeur n'a pas bouleversé ma vie...ça a détruit ma vie" dit-il avec sur lui, un t-shirt de Captain Americano, le groupe de Luis et Cécile #proces13novembre /1715
Vincent fait le portrait de Luis, le copain de Cécile, sa soeur. Sa rencontre avec ce jeune homme chilien. Leur complicité, et sa bienveillance à son endroit.
Il entame son récit du 13 novembre. "J'ai essayé de t'appeler ta soeur me dit mon père mais elle ne répond pas" /1716
Sur BFM, j'entends qu'on parle de Eagles Of Death Metal au Bataclan. "Je comprends, je monte en pression. Sur FB, les posts des amis de Cécile qui cherchent des nouvelles. Le n° vert qui ne répond qu'une fois. Et plus jamais"
Petage de plombs de Vincent #proces13novembre /1717
Vincent éclate une porte dans sont appartement. "Et pdt 4 jours, dissociation. Je ne sais pas ce que fais. J'oublie tout. sinon avoir été à l'agence immo pour la porte cassée" dit le jeune homme qui contient difficilement à la barre la colère qui l'habite #proces13novembre /1718
Et puis la mort de Luis, confirmée. "Si Luis est mort Cécile est morte aussi" se dit alors son frère Vincent. Il exprime une rage sourde lorsqu'il croise les jours d'après des militaires de Vigipirate ne pas le fouiller alors que des attentats ont eu lieu #proces13novembre /1719
Extrême nervosité à la barre. Vincent a le souffle bruyant. On sent qu'il est extrêmement pénible pour lui de poursuivre son récit. Tristesse, colère, tension. Devant l'IML dit-il, des maghrébins. "je pensais qu'il s'agissait des familles de terroristes." #proces13novembre /1720
Et à l'IML, + de temps à l'extérieur qu'à l'intérieur. Les 2 cercueils, le visage de Luis, figé dans la crainte, la peur dit Vincent, de bribes en bribes. "Il fallait que je reste fort pour mes parents. Quelle épreuve terrible que de voir son père pleurer dans son bureau.." /1721
Et l'alcool à flot pour s'anesthesier, les tournés, rentrer bourré, arriver la gueule de bois au bureau raconte Vincent. Il parle aussi de son pote Icham, "un arabe" qui lui avoue sa crainte qu'il ne verse dans l'amalgame.
"Hors de question" dit Vincent #proces13novembre /1722
Un soir raconte Vincent, c'est l'explosion, une embrouille violente dans un bistrot. "Là, j'ai compris que je devenais con, depuis je ne bois plus autant, 2 verres seulement, de peur de rebasculer" raconte le frère de Vincent, très à vif, 6 ans après... #proces13novembre /1723
Ce garçon, la 40taine, petite barbe, alterne entre son texte et de rapides coups d'oeils, brulants, au pdt de la Cour.
Vincent raconte, un hommage un an plus tard "avec Hollande, Valls, Cazeneuve, et Hidalgo qui se pavanaient" dit-il la mâchoire sérrée #proces13novembre /1724
"En 2019, c'est le craquage. Vincent lache prise, il est vu en urgence par un psychiatre. Il est émotionnellement instable. Il dit se sentir vivant et pas vivant. Je fais tout mécaniquement..."
Intense. #proces13novembre /1726
"Je suis très en colère contre cette société qui part à volo. Je garde mes considérations pour moi. Quant aux assassins je pense que notre justice est trop belle pour eux. Quant à moi, j'espère que mon témoignage agira comme une thérapie." conclut Vincent. #proces13novembre /1725
À présent, Nancy la mère de Luis est à la barre. On voit la photo de son fils en concert, face au micro,un cuir sur les épaules. L'allure de Jim Morisson un peu.
La mère de Luis raconte que l'organisation de ce procès a été une grande surprise pour elle. #proces13novembre /1727
La mise en abime est troublante. L'image de Luis est très belle, tomantique, fiévreuse. En grand large. Et juste au dessous la Cour, concentrée.
Sa mère, à la barre, explique qu'elle a été aidée par 2 journalistes de @RFI pour obtenir des infos sur la tenue du procès...
/1728
Nancy raconte qu'elle s'est installée pendant 9 mois à Paris pour pouvoir assister au procès. Elle parle à présent de son fils, d'une voix très douce, contenant ses émotions. "Il a suivi son amoureuse Cécile à Paris, et très vite s'est mis à très bien parler français ..." /1729
"Un garçon heureux, passionnée de musique et de chant, aimé de ses amis..." dit en substance sa mère. "Le 13 novembre, avec 5h de décalage horaire, nous avons appris que Paris était attaquée et notamment une salle de concert où jouait l'un de des groupes préférés de Luis..."/1730
Il faut imaginer l'impuissance et la terreur de parents sans nouvelles, de l'autre côté de l'Atlantique, à 14000 km de Paris..."Le lendemain, à 11h30, heure du Chili, la chancellerie nous apprenait la mort de mon fils" dit Nancy. "J'aimerais pouvoir effacer ce désespoir.. /1731
"Notre fils, assassiné par des terroristes de l'État islamique. Nous étions si loin de tout cela au Chili. Et si loin de Paris aussi. Finalement, nous avons voyagé en France le lundi..." poursuit Nancy. Ils ont été accueilli par les parents de Cécile. #proces13novembre /1732
Il aura fallu attendre 10 jours pour qu'elle puisse "le toucher, le caresser, lui dire au revoir" raconte Nancy dans un filet de voix éplorée. Son timbre a changé.
Cécile et Luis ont été inhumés ensemble dans le sud de la France. #proces13novembre /1733
"Je suis inconsolable. Luis reste à jamais dans mon coeur expose Nancy. Si je suis ici, c'est pour accompagner toutes les victimes dans leur recherche de vérité. On revit ce qu'il s'est passé à travers tous les témoignages" #proces13novembre /1734
"Grâce aux témoignages, je sais à présent où se trouvaient mon fils et sa petite amie Cécile dans la salle de concert. J'espère qu'ils n'ont pas trop souffert avant de mourir " poursuit Nancy. #proces13novembre /1735
"J'ai du mal à comprendre les justifications qui consistent à dire qu'il n'y a avait rien de personnel, que c'était la France qui était attaquée. C'est faux et c'est injuste. Les 90 morts du Bataclan étaient des personnes innocentes" dit Nancy, très digne #proces13novembre /1736
À présent les parents de Mathias et Marie, couple d'amoureux, dont l'image a bcp circulé. 2 sourires, la jeunesse, comme un symbole de leur amour déchiré cette nuit du 13 novembre au Bataclan. Cette photo, en couleur est projeté pendant le récit de leur pères respectifs. /1737
Ce sont les 2 pères respectifs de Marie et Mathias qui ont la charge du témoignage.
Jean-Franck, le père de Mathias, Maurice, le père de Marie alternent les tours de parole. Comme une illustration de l'union fusionnelle que vécurent Marie et Mathias. #proces13novembre /1738
On découvre 2 êtres qui s'aiment, deux êtres talentueux et solaires, Mathias suivant son amie Marie à Paris, "sa première passion" après le BMX extrême, à haut niveau. Il se dégote des chantiers en BTP. Elle travaille pour une marque de cosmétiques. #proces13novembre /1739
Le couple habite depuis 3 mois à Paris, avant la nuit du 13 novembre. Mathias est sur le point d'être sponsorisé par une marque US de BMX. Marie envisage de casser son CDI à paris, pour s'installer avec lui à NYC.
Les projets, la fougue, l'amour. #proces13novembre /1740
Les 2 pères décrivent l'était d'esprit qui anime ce couple, solidarité, générosité, esprit d'engagement. "Marie et Mathias faisaient notre bonheur. Ils avaient tant de projet..." dit Maurice. "Nous avons appris par SMS l'attaque au Bataclan" poursuit-il. #proces13novembre /1741
"Nous avons pris la routevers Paris sans nous poser de question" dit Maurice, le père de Marie. Jean-Franck ne souhaite pas s'étendre, sur la douleur, les incertitudes, le calvaire l'attente. Puis la nouvelle tombe. "2 enfants, 22 et 23 ans, parmi les + jeunes du Bataclan." /1742
Jean-Franck commente la photo emblématique de leurs enfants, Mathias et Marie. Le couple était à la biennale de Venise. Des potes riders de Mathias ont fait circuler cette photo, publiée par le @washingtonpost pour illustrer le 13 novembre. #proces13novembre /1743
Je me souviens parfaitement du moment où la photo circulait le 14 novembre 2015 sur les réseaux, en couleur, au moment où Marie et Mathias était encore recherchés. Et ce moment, terrible, le même jour, où elle a basculé en noir et blanc. C'était fini... #proces13novembre /1744
Jean-Franck et Maurice racontent avoir créé une association "Marie & Mathias" en hommage à leurs enfants. Des amis du couple leur soufflent de faire hommage festif. Ils acceptent pour "suivre la jeunesse" dit Jean-Franck. C'est très beau, dit ainsi. #proces13novembre /1745
"On était fier de la jeunesse, des amis de Marie et Mathias, de leur solidarité, c'est pour cela qu'on les a suivi." poursuit Jean-Franck. Maurice, le père de Marie sèche une larme. L'association distribue des bourses et des prix pour la jeunesse.
C'est franchement beau. /1746
Maurice s'adresse aux accusés, "fanatisés par les uns pour détruire les autres. Vous n'aurez pas notre haine. Nous ne pardonnerons pas. Notre réponse, c'est la jeunesse qui nous accompagne. Non seulement vous ne nous avez pas divisé, mieux, vous avez agrandi notre famille" /1747
Le père de Mathias fait à nouveau référence aux alertes du juge Trevidic en sept. 2015. Egalement au dispositif des militaires de sentinelle qui n'a pas bougé. Au GIGN à qui on a dit, non Paris n'est pas sous votre responsabilité.. Ils veulent des réponses #proces13novembre /1748
"Pas de haine non mais pas de pardon pour les accusés. Faites votre travail M. le président, jugez les" dit Jean-Franck. "Marie est née le jour de l'automne. Ma fête aussi. Mais aujourd'hui pour nous, c'est l'hiver" conclut sobrement Maurice
Suspension... #proces13novembre /1749
Nadine, la mère de Valentin à présent. "Toujours debout depuis le 13 novembre, politiquement incorrecte" dit-elle en citant son profil FB. "J'ai porté Valentin, nous avons porté Valentin en terre le 23 novembre 2015, et aujourd'hui je porte mon témoignage" #proces13novembre /1749
Nadine s'exprime d'une voix très calme. Raconte comment elle a voulu croire jusqu'au bout que son fils Valentin est encore en vie. "Mon frère Me Jean Reinhart, le parrain de Valentin, a lancé des recherches tous azimuts." dit-elle. #proces13novembre /1750
Jean Reinhart est le parrain de Valentin dont parle Nadine sa mère à la barre. Il défend les intérêts de nombreuses parties civiles lors de #proces13novembre. Comme son parrain, Valentin se destinait à la profession d'avocat. /1751
Nadine raconte la confirmation du décès, la reconnaissance du corps à l'IML et Ibrahim, le chauffeur de taxi qui refuse se se faire payer la course vers l'Institut. Et puis cette vitre ..."qui a meurtri 130 familles. Nous avons pris des photos, c'était interdit"
/1752
"Il était beau mon Valentin, mon dormeur du Val, sous un drap blanc poursuit Nadine. Depuis j'ai fait retirer tous les draps blancs de l'appartement" dit-elle encore au milieu de sa souffrance, sur le même ton, calme, serein. #proces13novembre /1753
Nadine raconte la colère après la détresse. L'incompréhension, les enquêtes qui révèlent les failles, puis la quête de vérité désormais, avec @13onze15, "pour rassembler les débris de nos vies brisées" Et encore les accès de colère, la douleur sans remède #proces13novembre /1754
Nadine raconte sa colère à nouveau quand elle apprend que la commission d'enquête parlementaire présidée par @GeorgesFENECH, entreprend une visite au Bataclan, encore maculé de sang, "ce mausolée où nous n'avions pas encore pu nous recueillir..." #proces13novembre /1755
"Près de 6 ans ont passé, c'est à présent le temps du procès. J'ai appris ici les derniers instants de Valentin, le cavalier C6, cette zone où il est tombé. J'appelle cela l'alphabet du Bataclan." dit sobrement Nadine, la mère de Valentin. #proces13novembre /1756
Sur le grand écran de la salle d'audience, une aquarelle est projetée. On y voit Valentin, grimé en Petit Prince, sur un nuage, accroché à quelques étoiles, un oeil sur la tour Eiffel et son ombre portée, rouge sang.
Olivier son père prend la parole #proces13novembre /1757
Il cite Camus: Les hommes sont plutôt bons que mauvais et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le + désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer "/1758
Olivier a la voix nouée. Il est encore marqué 6 ans après les faits. On sent toute la difficulté qu'il y a dire sa souffrance de parents. D'évoquer le souvenir d'un enfant perdu. Il a rendu hommage à l'association @13onze15 dont il cite l'exergue, Fraternité et Vérité ... /1759
Zahra a suivi. "Tant qu'on a pas la preuve du contraire, il faut espérer..." dit-elle d'une voix menue. Sa soeur Helene a succombé, aussi. Elle l'annonce au mari de sa soeur. "Et à ma mère... et à mon frère. Je vais aussi l'annoncer à mes enfants..." #proces13novembre /1760
La photo d'Hélène, 35 ans, est projetée alors que Zahra s'exprime. La ressemblance entre les deux femmes est frappante. Les chevelures sont différentes certes. Hélène les porte court. Zahra les porte long face à la Cour. Mais leurs traits sont similaires. C'est troublant .../1761
Sa mère Sylvie est à présent à la barre. "Hélène a du souffrir, ça m'est insupportable. Pas une seconde je n'ai cru à sa mort. Quand ma fille m'a annoncé le décès de ma fille, je n'ai pas pleuré. Je me suis endormie profondément." dit-elle éplorée... #proces13novembre /1762
"Je ne vais pas insister sur notre tristesse" dit Sylvie. "La mort a des répercussions irréversibles. Je pense qu'aucune idée ne mérite de tuer. Dans les 3 religions monothéistes, il me semble qu'un 1ers commandements est de ne pas tuer..." poursuit-elle #proces13novembre /1763
"Les auteurs de ces actes nous envient notre liberté mais ils crèvent de jalousie. Il faut envoyer un signal fort dit Sylvie. J'espère qu'une étincelle les illuminera. Leur dire aussi que ces crimes ne feront pas leur bonheur. Ils n'iront pas au paradis" #proces13novembre /1764
Alors que Sylvie poursuit le portrait sensible d'Hélène, sa fille, évoque son petit fils, sa peine, sa douleur, lui qui cherchait encore sa maman sous son lit, il y a le visage, fermé, sombre, immobile de Jonathan, le frère d'Hélène. Il se tient en retrait #proces13novembre /1765
Sylvie cite Prévert avant de conclure :
"on t'a coupé l'herbe sous le pied
on t'a rentré tes chansons dans la gorge
on t'a enlevé ta gaieté
et le diamant de ton rire s'est brisé les dents
sur le rideau de fer de la connerie et de la haine"
Jonathan à présent, le frère d'Hélène. Il revient à son tour sur les circonstances dans lesquelles il a appris, depuis les US, le décès de sa soeur Hélène. L'attente, l'angoisse et puis la confirmation...
"Je n'ai vu ma soeur que 15 minutes, dans son cercueil..." /1767
"Ma soeur était un symbole de paix universelle. Beauté, bienveillance. Elle s'appelait Luna Helene. La Lune, le rayon de soleil. Le soleil et la lune ne peuvent être détruits. Hélène sera là, parmi nous, à jamais."
Ce fut très sobre et court. #proces13novembre /1768
Les parents de Franck à présent. C'est Christian qui raconte, son père. À ses côtés, son épouse, discrète. Elle suit le texte que son époux dit à la barre. La nouvelle de l'attaque, l'attente , les incertitudes et puis la terrible confirmation. Franck est mort. #proces13novembre
Christian, son père assène ceci pour décrire ces jours d'incertitude avant la confirmation du décès de Franck:
"L'Etat a fait preuve d'une faiblesse coupable qu'il faudra bien juger un jour"
Christian à l'adresse des accusés, qu'on appelle "fous de Dieu. Ils ne sont pas fous. Ce sont des barbares. Mais sont de culture musulmane. Alors qu'ils lisent le Coran." Il cite la voix étranglée la sourate 6, verset 151, "Vous ne tuerez point, Dieu a fait la vie sacrée."
/1771
Me Reinhart a ponctué le témoignage de Christian, en lisant une lettre écrite par sa fille, Aude, la soeur de Franck. Puis le couple a quitté la barre. #proces13novembre /1772
Eric, père de Pierre-Antoine, assassiné à 36 ans . Il raconte qu'au Maracana, à Rio de Janeiro, Eddy Vedder de @PearlJam , dont il était fan, lui a rendu hommage et aux victimes du 13 novembre, en chantant Imagine de John Lennon devant 50 000 personnes. #proces13Novembre /1773
Eric poursuit son portrait, sensible. Pierre-Antoine était solaire, adorait le rock. On ne le voyait jamais sans son t-shirt Pearl Jam. "La dernière fois que j'ai vu mon fils, il était avec sa fille sur le quai d'une gare. La dernière fois, il était dans son cercueil." /1774
"Moi je suis orphelin de mon fils" dit Eric la voix étranglée. Le nez rougi. Les yeux clairs et embués derrière ses lunettes, qu'il lève de temps à autres vers la Cour. #proces13Novembre /1775
Le père de Pierre-Antoine rappelle à la barre, et à l'adresse des accusés, que "les premières victimes des terroristes, du proche et moyen orient jusqu'en Afrique, sont des musulmans."
Le récit d'Eric est tristement, si tristement semblable à celui des parents éplorés qui racontent les uns après les autres la froideur absolue de l'Institut Médico Légal. L'attente interminable, et le chronomètre lancé une fois aperçu le corps de l'être aimé, assassiné... /1777
"Nous attendons la condamnation de tous les assassins et leurs complices dit Eric. J'attends que soit montré la résistance des victimes. Et des réponses. Comment n'a-t-on pas pu voir le lien entre les idéologues, gangsters ou islamistes et ceux qui ont commis ces crimes ?" /1778
"Comment une telle randonnée sanguinaire a-t-elle été possible ? questionne Eric en substance. Comment n'a-t-on pas vu ces gens entrer dans Paris avec leurs armes. Paraissaient-ils si minables ?"
Ici aussi, un père cherche des réponses, et les failles. #proces13Novembre /1779
Les parents de Mathieu, abattu à 32 ans, prennent la parole. Son père, Marc, a décrit les conditions dans lesquelles le décès a été annoncé. Froid et infernal, comme toujours. Il souhaite, très fermement, la condamnation la plus sévère des accusés. #proces13Novembre /1780
Marc a cédé la parole à son épouse, Myriam, qui a évoqué la détresse insondable d'une mère qui perd son fils. Elle a rappelé à la barre (et aux accusés naturellement) ses origines tunisiennes
"Mon père était musulman" a-t-elle dit sobrement en conclusion. #proces13Novembre /1781
Il y a un effet d'accumulation des témoignages qui décuple leur puissance. Depuis la salle d'audience, on a le sentiment d'un rouleau compresseur qui acculerait les accusés, une broyeuse judiciaire .
"On a tous envie au fond de nous qu'ils versent une larme" m'a-t-on dit
/1782
En quittant la salle d'audience c'est Me Jean Reinhart qui a versé une larme, très ému. Nous avons échangé. Il est l'avocat de nombreuses parties civiles. Il était surtout aujourd'hui le parrain endeuillé d'un enfant assassiné, Valentin.
Bonjour. Jour N•34 du #proces13novembre. Les proches de victimes du Bataclan poursuivent leurs témoignages. Parmi eux, Patrick Jardin, inconsolable, a perdu sa fille. Il est attendu, sinon “redouté". Il assume son “rôle d'icône anti-Islam” (le Monde).
And Justice For All.
/1783
L'audience est reprise. De nouvelles parties civiles se constituent. Elles étaient 1765 en début de procès. On dépasse allegrement les 2500 à présent. Ça devrait alleer en augmentant au fil des mois. Il en reste 8. #proces13Novembre /1784
Juliette est la 1ère à se présenter. Elle est la tante de Lola, assassinée au Bataclan. Elle se présente comme une femme qui a grandi dans un pays, loin de la barbarie. "J'avais une grande foi en l'être humain, que je retrouve ici travers les témoignages" #proces13Novembre /1785
Bonjour à toutes et tous. Lundi 18 octobre. Jour n•27 du #proces13novembre. Les débats vont bientôt reprendre. Les auditions de victimes du Bataclan se poursuivent cette semaine. Celles qui étaient sur les balcons de la salle de spectacle. /1271
Emilie et Nicolas sont les premiers témoins du jour. Elle est habillée en noir, le visage rond. Brune, joues rougies et yeux cachées sous une mèche et de petites lunettes. son conjoint, blond, lui tiens la main. Il est vêtu d'une épaisse chemise à carreaux.#proces13novembre /1272
Emilie raconte qu'elle se réfugie dans une loge dès le début de la fusillade, avec Nicolas. "C'est vrai ce qu'il se passe ?" Elle pense à ses enfants qu'elle veut revoir.
Dans la loge, elle prend l'enfant d'une autre spectatrice (Clarisse) dans ses bras... #proces13novembre /1273
Bonjour, lundi 11 octobre. Jour n°22 du #proces13novembre. On entre dans la 2ème semaine consacrée aux auditions de parties civiles, victimes directes ou par ricochet de la tuerie du Bataclan.
Jusqu'ici - et ça ne changera pas - les témoignages on été très éprouvants. /879
12:50, "l'audience est reprise, veuillez vous asseoir" indique le juge Périès. Aujourd'hui, 15 personnes devraient être entendues. Des spectateurs (et/ou proches de spectateurs) qui se trouvaient dans la fosse du Bataclan au moment de l'attaque. #proces13novembre /880
Maureen est la première victime à témoigner. Elle a 34 ans aujourd'hui, dit-elle d'une voix très basse. Elle est entièrement vêtue de noir. Visage pâle, yeux clairs. Cheveux noirs, rasés côté droit, mi-longs côté gauche. #proces13novembre /881
Les données de plus d'un milliard et demi d'utilisateurs de FB, Whatsapp & Insta (mêmes serveurs et maison mère), cad très probablement mes données, les votres, les notres, vendues par des pirates sur un forum de hackers. Panne extraordinaire. Faille monumentale. 🏴☠️
./... D'après cette journaliste du New York Times, des employés de Facebook n'auraient même plus accès à leurs bureaux, leurs badges ne fonctionnant plus ... OUF !
./... Concrètement si vous recevez un mail chelou de votre assurance habitation, banque, opérateur Phone etc... vous demandant de régulariser vos cotisations en cliquant sur un lien en mousse ... ça sent l'escroquerie en ligne. Ne cliquez pas. Verifiez l'adresse de l'émetteur. /3
Bonjour, jour 16 du #proces13novembre. Pas de témoignages de victimes auj' mais audience technique. La Cour examine les constitutº de parties civiles morales. En clair, le Bataclan et bistrots visés, Paris et Saint-Denis (en tant que PC morales) ont-ils leur place au procès? /589
Les débats ont repris. Jour 15 du #proces13novembre. Je suis arrivé en retard. Pour vous donner une idée de cette bulle si particulière... On traverse à toute vitesse les couloirs du Palais de Justice. On demande s'il reste des places dans la salle d'audience. Et on entre.../530
Et on entre...et d'abord des mots qui claquent : "Ils s'acharnent, ils s'acharnent, ils s'acharnent...le chaos. Et après le silence...Silence interrompu par des gémissements. Et Khaled qui crie en arabe 'Dieu donne moi la force de surmonter ça..." #proces13novembre /531
Des mots qui claquent dans la salle d'audience. Et puis on réalise. Une jeune femme, blonde, au yeux bleus témoigne devant la Cour. À ses côtés, le frère de "son Ludo, son poto, son héros", grand mec, noir, carré, balèze. On est saisi par son récit, posé.. #proces13Novembre /532