Thread by @YvesMarignac

1/20 - Même si cela n'était pas votre intention, votre commentaire venait à l'appui d'un tweet de dénigrement. Mais l'exemple du fer à repasser est effectivement intéressant. Il vient d'un travail détaillé que nous avons fait à un moment sur l'ensemble de l'électricité spécifique

https://twitter.com/buchebuche561/status/1459444981379256329

2/20 - Nous avons commencé ce travail détaillé pour le scénario 2011, avec une décomposition complète de l'ensemble des usages dans le résidentiel, pour identifier les potentiels de réduction des consommations par des actions de sobriété et d'efficacité

3/20 - Cela nous a conduit à proposer des hypothèses pour chacun de ces usages, portant sur le taux d'équipement, le dimensionnement des équipements, leur taux d'usage. Voici par ex. celles du scénario 2017 sur les fers à repasser, sur lesquelles vous vous appuyez

4/20 - Vous constaterez au passage que le taux d'équipement reste constant, à 95% - hypothèse potentiellement très élevée en regard des tendances possibles aujourd'hui chez les jeunes ménages. La réduction de 33% porte sur le taux d'usage

5/20 - Je ne suis pas sûr qu'on puisse considérer la réduction d'un peu moins de 11 mn à un peu plus de 7 mn en moyenne par jour d'utilisation des fers à repasser comme liberticide. Mais on peut en débattre 🙂

6/20 - Plus sérieusement, le point portait sur les moyens éventuellement coercitifs d'imposer ce changement. Il est évident que l'idée d'une police chargée de l'application d'une telle mesure, telle qu'initialement évoquée par @hokkos, est absurde

7/20 - D'une part, on ne parle en aucun cas ici d'une norme à appliquer dans chaque foyer, mais d'une évolution en tendance du comportement moyen. D'autre part, l'impact de cette hypothèse est en soi tellement réduit qu'il ne justifie aucunement une application coercitive

8/20 - La question est de savoir si l’évolution tendancielle des modes de vie, accompagnée le cas échéant de politiques publiques incitatives, est susceptible de conduire à une telle évolution. Sur cet exemple, nous pensons vraiment que oui, sans aucune action liberticide

9/20 - Par ailleurs, l'atteinte spécifique d'une hypothèse particulière comme celle-ci ou non n'a pas d'influence significative sur les résultats globaux du scénario. Il s'agit là de savoir si les différentes hypothèses en matière d'électricité spécifique supportent ce résultat…

10/20 - … à savoir, pour l'électricité spécifique dans le scénario 2017 en question ici, une division par deux d'ici 2050 basée sur des hypothèses de généralisation de comportements un peu plus sobres et d'une efficacité en moyenne égale à la meilleure efficacité aujourd'hui

11/20 - Compte tenu du fait que le scénario inclut une réserve de consommation ajoutée pour de nouveaux usages non identifiés, nous pensons que cette trajectoire est réaliste, et que sa mise en œuvre ne nécessite que des politiques et mesures d'accompagnement non contraignantes

12/20 - L'hypothèse mise en cause initialement par @hokkos n'était toutefois pas celle sur le fer à repasser, mais celle sur les consoles de jeu. Nous avons l'habitude de cette lecture réductrice des évolutions retenues dans le scénario, explicitées ici pour l'exercice 2017

13/20 - Comme nous l'avons expliqué de nombreuses fois, la philosophie de ces hypothèses consiste à centraliser les fonctions les plus lourdes de process de l'information dans un équipement central (une box augmentée en quelque sorte, avec un taux d'équipement de 100%)…

14/20 - … L'élimination des consoles ne correspond qu'à cela, mais il n'y a ni réduction du nombre d'écrans ni réduction du nombre d'appareils de jeu, au contraire : il y a une multiplication par plus de 6 de la consommation d'appareils divers, dont les terminaux nomades

15/20 - Il nous semble, là encore, que l'efficacité liée à la centralisation dans une box peut être atteinte par une régulation adaptée, et que l'évolution vers la consommation d'information ou de jeux via des appareils nomades correspond à l'évolution sociétale, sans coercition

16/20 - Le dernier point concerne l'hypothèse sur le nombre moyen de m2 par habitant, également évoquée par @hokkos. Contrairement à celles sur les fers à repasser ou les consoles, celle-ci est clairement structurante. Le scénario retient une hypothèse de stabilisation

17/20 - Celle-ci est selon nous nécessaire par rapport à des enjeux d'artificialisation des sols, de consommation de matériaux pour la construction ou d'énergie dans l'utilisation de surfaces croissantes de bâtiments

18/20 - Cette stabilisation est atteinte par une combinaison d'hypothèses : rééquilibrage entre entretien de l'existant et construction neuve, rééquilibrage dans le neuf entre maison individuelle et petit collectif, et stabilisation du nombre moyen de personnes par logement.

19/20 - Ce dernier point ne repose évidemment pas sur une intervention dans l'évolution des noyaux familiaux, mais sur un encouragement à la colocation d'étudiants, à la sous-location entre personne âgée seule et jeune travailleur dans les pavillons, etc.

20/20 - Là encore, aucune vision normative (aligner tous les comportements) ni aucune action coercitive, mais des politiques d'incitation d'autant plus justifiées qu'elles sont porteuses de co-bénéfices (lien social, réduction de la pression foncière…)