Nouvel ADDENDUM
Un gros oubli dans cette affirmation.
La technologie fait baisser les prix, tendanciellement.
Mais elle augmente simultanément le niveau d’exigence minimal requis pour « participer à la vie économique » et même à la vie tout court.
Ce qui entraîne un renchérissement constant du “droit d’entrée dans le jeu social”, façon table de poker ou chaises musicales. Il faut d’emblée dépenser plus pour accéder à la possibilité de tenir son rang (ou même un rang) dans la société.
Ce phénomène inflationniste est frappant en ce qui regarde le développement technique, et informatique en particulier.
Le progrès technique accroît aussi la rapidité de péremption des bien acquis. Ma voiture ne vaut plus que la moitié de son prix initial au bout de 3 ans.
Mon ordi est obsolète au bout d’une année, mon téléphone au bout de 18 mois, etc. Pourtant, ils peuvent servir bien au-delà de cette durée. Mais je devrai rapidement me mettre à jour, faute de ne plus pouvoir « tenir mon rang ».
En informatique, c’est pire : vous devez changer votre ordinateur, parce que telle mise à jour de W$ va le rendre obsolète. Donc il vous coûte moins cher, mais cette dépense n’est pas un investissement. Vous ne pourrez pas le revendre. Votre dépense est donc stérile.
La course technologique s’apparente à ce point de vue à une course à péages. C’est comme s’il fallait s’acquitter régulièrement d’un péage pour pouvoir continuer son chemin. Et les dépenses occasionnées s’apparentent donc à un forfait : elles s’épuisent complètement dans l’achat.
Évolution curieuse de l’économie, où les achats de biens (investissements) peuvent être, en dernière analyse, assimilés à des achats de services (forfaits).
Tout tend à cela d’ailleurs : les biens dits « culturels » comme les voitures (leasing)…
… tendent à se « forfaitiser ». On achète un droit d’accès ou d’usage, et non un bien tangible. Cela a plusieurs conséquences.
1.Une précarisation de l’usage (une perte de contrôle sur le bien utilisé)
2.Une judiciarisation de l’usage, tout forfait s’accompagnant de conditions
3. Un sentiment de déréalisation, de désancrage du monde, donc de dépolitisation. Si votre maison ne vous appartient pas, ni votre voiture, ni votre musique, ni les logiciels que vous utilisez, votre responsabilité se dissout, et votre volonté de peser sur les choses s’évapore.
On compare donc réellement deux choses très différentes, parce que la qualité n’est pas du tout la même. Et on néglige le coût dérobé de ce glissement général des rapports de consommation, qui se répercute sur la cohésion du corps social et son implication politique.
Finalement, des gens que l’on dépossède peu à peu de tout finiront par accepter qu’on les dépossède carrément du pouvoir, et même de leurs droits. Sous le ciel du Capital, celui qui ne possède rien est un esclave.
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Bon, j’avais attendu en douce de voir si le phénomène « iel » allait provoquer des remous avant de me fendre d’un fil à ce sujet. Pour le coup, nous sommes en plein dans ma spécialité : la langue française, et l’expression de manière générale. Allons-y ! ⤵️⤵️⤵️
Le sujet est vaste, et je ne me vois pas tout traiter d’un seul tenant. D’abord (soyons précis), il ne s’agit pour le moment que de la version en ligne gratuite d’un dictionnaire des éditions Le Robert. Et non pas du #PetitRobert Robert (PR) lui-même.
On peut émettre quantité d’hypothèses sur ce choix. Le Robert segmente son lectorat, et donne dans l’inclusif pour celui qui utilise le plus Internet. L’écriture inclusive relevant pour l’essentiel d’un sociolecte réticulaire (au sens de « appartenant aux réseaux d’internet »).
ADDENDA
Le prix des voitures a baissé aussi parce que les usines ont été délocalisées, pas seulement en vertu de la technologie. Et c’est vrai pour bien d’autres produits.
Ce qui signifie que la voiture que vous payez moins cher, vous la payez intégralement à l’étranger…
… sans que rien ou presque de cet achat ne ruisselle dans votre pays.
À l’inverse, la 2CV achetée en 1964 était fabriqué en France. Votre dépense finançait les ouvriers qui l’avaient construite, leurs cotisations sociales, leurs impôts (en partie), etc.
Votre dépense enrichissait le pays, nourrissait la solidarité nationale, soit allégeait d’autant votre contribution à celle-ci tout en améliorant votre propre couverture sociale. Acheter mois cher une voiture à l’étranger revient au contraire à appauvrir le pays.
Allez, un petit thread pour apporter quelques nuances et objections à ce thread. L’économie n’est pas ma spécialité, je me contenterai donc de formuler des doutes sur les éléments qui me paraissent insuffisants au point de vue de la méthode, sans forcément sourcer. ⤵️⤵️⤵️
La baisse des prix est une réalité objective, admettons. Mais le prix exprime-t-il la totalité de la réalité économique du fait analysé ? Autrement dit : le pouvoir d’achat se limite-t-il à la question du prix ? Pas certain…
Nuance préliminaire intéressante. Mais si les prix ont baissé et que la colère et la galère sont toujours présentes (fait objectif aussi), comment expliquer ce paradoxe ? Seulement par une mauvaise distribution de l’argent ? Ce facteur suffit-il ?
#Adrexogate Il semble qu’il y ait eu des dysfonctionnements dans le transport et la distribution du matériel électoral la semaine dernière. Le prestataire chargé de l’acheminement est #Adrexo. La privatisation des missions de services publics mène à ce genre de paralysie. ⬇️⬇️⬇️
1. Il est évident que confier une mission aussi importante à un prestataire privé est s’exposer à une déconvenue cruelle. Cela en dit long sur le mépris complet du processus électoral de la part de nos sabreurs européistes. Je concluait récemment ceci
Ce qu’il s’est produit va dans ce sens. L’objectif est de DÉGOÛTER le peuple du suffrage populaire. Non pas faire disparaître formellement les élections, mais faire en sorte que plus personne ne vote, sinon les populations urbaines favorisées “éduquées”,
#1erMai en tendance, c’est l’occasion d’expliquer pourquoi précisément « l’Europe sociale n’aura pas lieu » (selon le titre d’un livre très bien fait : raisonsdagir-editions.org/catalogue/leur…) Pourquoi ? À cause de l’article 151 du TFUE. Petite explication de texte (mais long fil). ⤵️⤵️⤵️
Cet article ouvre le titre X sur la « Politique sociale » de l’UE. C’est un chef-d’œuvre de fourberie et de cynisme. Il commence par une déclaration d’intention, énumérant un catalogue de vœux pieux, afin de donner le change sur l’ambition sociale de l’UE (§ 1).
Il fait aussi référence aux 2 chartes sociales de l’UE. Nous y reviendrons. Le 1er point suspect arrive à la fin du § 2. C’est en effet la 1re fois qu’apparaît dans les traités cette mention curieuse de « diversité des pratiques nationales ». C’est d’ailleurs la seule fois…