Thread sur une phrase intrigante incrite sur un billet de 5 livres britanniques
Pour ceux qui ont eu la chance d'aller au Royaume-Uni, vous avez certainement eu entre les mains un billet de 5 livres à l'effigie de la Reine.
À dérouler...
Mais combien d'entre vous ont scruté minutieusement ce billet et surtout une phrase en particulier qui y est inscrite :
la Banque d'Angleterre "promet de payer au porteur de ce billet 5 livres sur demande" ?
Sûrement personne, et c'est normal. D'ailleurs, il est fort à parier que sur les 70 millions de britanniques, très peu se sont attardés sur cette phrase. Pourtant, elle est riche d'enseignement.
Une question aurait pourtant dû nous tarauder : combien d'individus assez fous se sont pointés aux guichets de la Banque d'Angleterre (s'il en existe encore) pour réclamer ses fameux 5 livres promis contre ce billet de 5 livres ? Ils n'ont pas dû être très nombreux.
Est-ce que cette phrase est un vestige d'une époque pas trop lointaine où la livre britannique était adossée à l'or ?
Il était alors possible de convertir les billets en or, sonnant et trébuchant.
La crise de 1929 rend la parité avec l'or intenable dans de nombreux pays, dont le Royaume-Uni qui l'abandonne en 1931.
Mais les dollars par exemple sont restés convertibles en or jusqu'à 1971 et la fin des accords de Bretton Woods. On peut lire la phrase au bas de ce billet.
Pourtant, même si la livre n'est plus convertible en or, la phrase pour le moins intrigante, est toujours présente sur les billets. Elle sonne comme une promesse, émise par l'institution monétaire la plus haute du pays, celle qui est au-dessus de toutes les banques commerciales.
Pour comprendre cette phrase, il faut comprendre que le système monétaire moderne repose sur deux monnaies :
- la monnaie émise par la banque centrale
- la monnaie émise par une banque commerciale au moment où elle décide d'octroyer un crédit
La monnaie centrale est hiérarchiquement supérieure à la monnaie bancaire (dite scripturale car créée par un simple jeu d'écriture comptable).
La monnaie centrale joue le rôle que jouait l'or jadis. Tout le reste n'est que promesse :
- le chiffre inscrit au bas de votre compte bancaire matérialise une simple reconnaissance de dette de votre banque envers vous...
- un billet est une reconnaissance de dette en "monnaie centrale" de la banque centrale envers celui qui lui apporte. Mais qui va bien lui apporter ce billet ?
Un point important à comprendre : nous n'avons pour le moment pas la possibilité en tant qu'individus d'avoir de la monnaie centrale. Seule les banques commerciales ont accès à cette monnaie, qui leur sert à solder leurs comptes entre elles et aussi avec leur banque centrale.
Quand nous avons un billet entre les mains et que nous payons avec, nous ne faisons que circuler une promesse de la banque centrale.
Quand le commerçant en bout de course amène ses billets à sa banque commerciale, cette dernière crédite le compte du commerçant de la quantité correspondante.
Ensuite, soit la banque commerciale fait circuler cette promesse dans l'économie dans le cas où un de ses clients fait un retrait, soit elle présente les billets à la banque centrale, qui alors la crédite du montant correspondant en monnaie centrale, comme promis sur le billet !
La monnaie centrale est créditée dans un compte que la banque commerciale détient auprès de la banque centrale.
Pour le moment, seule les banques commerciales ont le droit d'avoir un compte auprès de la banque centrale.
Mais les choses sont en train de changer. La mise en place d'ici 2025 de l'euro numérique de la BCE va nous permettre d'avoir un compte auprès de la banque centrale et un accès à la monnaie centrale, comme expliqué dans ce thread
Au passage, nous comprenons que quand une banque centrale crée de la monnaie pour acheter les dettes des États et des multinationales, elle crée une monnaie censée avoir remplacer l'or pour l'échanger contre une dette (qui est hiérarchiquement inférieure à la monnaie centrale) !
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C'est sympa d'expliquer que les 1% les plus riches ont gagné 3518,53€ sous le quinquennat de #Macron.
C'est encore mieux d'expliquer comment le patrimoine de B. #Arnault est passée de $40 à $200 milliards sur la même période grâce à la politique monétaire des banques centrales !
Ce phénomène d'enrichissement grâce aux politiques accomodantes des banques centrales est vrai pour tous les milliardaires. S'ils n'utilisaient pas leur richesse pour contrôler les médias et financer des mouvements politiques, tout cela serait presque anecdotique. #BCE#Fed
En 1967, il fallait 10 ans pour acheter un logement, il en faut 21 en moyenne aujourd'hui (bien plus si on compte la période durant laquelle l'apport est constitué).
Il s'agit d'un poste de dépense qui représente jusqu'à 40% du budget des ménages les plus modestes. #inflation
En outre, est-ce qu'on peut comparer la baguette artisanale de 1970 avec la baguette industrielle de 2021 ?
Baguette dont nombre d'entre nous ne peuvent plus la manger à cause de leur intolérance au gluten. tube.seditio.fr/videos/watch/8…
Idem avec la pomme par exemple. Une pomme "bon marché" de 2021 est 100 fois plus pauvre en terme nutritif qu'une pomme de 1950 !
Ne parlons même pas de la viande "bon marché" de 2021 bourrée aux hormones et de la maltraitance animale qui lui est associée.
Petit thread : ce n'est pas en faisant dans le sensationnel que nous arriverons à combattre le capitalisme financier destructeur !
Un parfait exemple nous est offert cette semaine avec les résultats du pétrolier Total.
En comparant les résultats du 3ème trimestre 2021 avec ceux exceptionnellement bas du 3ème trimestre 2020 (confinement oblige), les journaux font dans le sensationnel : "Total multiplie par 23 son bénéfice".
En comparant au 3ème trimestre 2019, le rapport n'est plus que de 1.6 !
Cette information a été reprise par des dirigeants politiques et elle a fait le tour des réseaux sociaux.
Mais est-ce vraiment honnête intellectuellement de comparer des chiffres en pleine inflation des matières premières avec les chiffres en plein arrêt forcé de l'économie ?
Le prix de ce qui est rare est cher.
Le prix de ce qui peut être créé infiniment est nul.
Sachant que le taux d'intérêt est le prix de la monnaie, et que la monnaie est créée infiniment en tapotant sur un clavier,
nous comprenons pourquoi les taux d'intérêts sont bas.
Plus nous sommes proches de celui qui tapote sur le clavier d'ordinateur pour créer de la monnaie, plus les taux d'intérêts sont bas.
Le ménage qui n'arrive pas à joindre les deux bouts, et qui paye des agios à deux chiffres ou des crédits revolving à 8%, est très loin de l'ordi.
Si prendre beaucoup d'intérêts sur une quantité limitée de monnaie était considéré comme de l'usure par nos anciens, comment doit-on appeler le fait de prendre un peu d'intérêt sur une monnaie que les mêmes usuriers peuvent créer à l'infini ?
Mais de quoi il parle ce neuneu ? La dette de la France explose, et si l'État est encore en survie c'est grâce aux milliers de milliards d'euros créés et injectés par la #BCE sur les marchés financiers, qui permettent à l'État de roller indéfiniment ça dette à moindre coût. 1/2
Cette création monétaire qui ne crée pas de valeur sera payée quoiqu'il arrive, aujourd'hui ou plus tard, par une perte de pouvoir d'achat des épargnants et des travailleurs (si les salaires ne suivent pas). Cela peut aller jusqu'à une perte totale de confiance en la monnaie !
J'ai réécouté. Il a osé dire que c'est grâce à la rigueur budgétaire "qu'on a pu faire le quoiqu'il en coûte".
La dette publique de la France s'est empiré de 450 milliards d'euros depuis la crise covid !
Une dette en grande partie rachetée sur les marchés financiers par la #BCE.
1/Les Français ont perdu en pouvoir d'achat à cause de la crise de 2008 provoquée par la cupidité des banques. Cela a provoqué une hausse des taxes, et le quasi gel des salaires des fonctionnaires.
2/ Pour sauver les banques surtout et leurs clients endettés (États et entreprises), les banques centrales du monde entier ont créé de nulle part une quantité sans limite de monnaie qui a été injectée dans les marchés financiers.
Nous en subissons les effets aujourd'hui de deux manières :
- hausse des actifs comme l'immobilier qui rendent le logement plus cher
- hausse des matières premières comme l'énergie ou les denrées alimentaires qui rendent la vie plus chère