L'audience reprend. Comme depuis le début des auditions des enquêteurs belges, des accusés ont refusé de venir dans le box. Aujourd'hui, il s'agit d'Osama Krayem, de Salah Abdeslam et de Sofien Ayari.
L'audience est donc suspendue le temps que l'huissier procèder à la sommation.
L'audience reprend (pour de bon cette fois).
Le président demande à Mohamed Bakkali de se déplacer sur un autre banc du box pour laisser un peu d'espace entre les accusés, eu égard aux conditions sanitaires actuelles.
Me Violleau, avocate de M. Abrini souhaite lire un extrait d'un article du Point sur le refus de Gilles Kepel de témoigner à l'audience : "je ne souhaite pas incriminer le président de la cour"
"Je ne pensais pas être incriminé devant ma propre cour" répond le président en riant.
Me Marie Violleau s'était opposée à la venue de Gilles Képel, estimant notamment que son témoignage n'avait rien à apporter aux débats.
Elle cite un autre extrait de l'interview @LePoint : "je n'ai pas été traité avec la dignité à laquelle je m'attendais".
La connexion avec Bruxelles est établie pour l'audition de l'enquêteur 441 157 616 qui doit poursuivre son exposé entamé hier.
Il débute sur le parcours de l'accusé d'Hamza Attou, né le 4 mai 1994 à Bruxelles.
L'enquêteur explique qu'Hamza Attou a perdu son père et un frère.
Enquêteur 441 157 616 : "monsieur Attou est de confession musulmane mais se dit peu voire pas pratiquant. Il fume du haschich, la cigarette et consomme de l'alcool de façon régulière. Il dit ne pas cautionner les attentats terroristes et n'avoir aucun rapport avec le #13Novembre"
Enquêteur 441 157 616 : "Hamza Attou est arrêté alors qu'il descend de la voiture de conduite par Mohamed Amri, lui-même interpellé ce jour-là [le 14 novembre 2015, ndlr]"
Enquêteur 441 157 616 : "depuis l'ouverture du café Les Béguines en 2013, Hamza Attou travaille au noir dans le café comme barman. Il y est tous les jours. Par la suite, il expliquera avoir vendu des produits stupéfiants pour le compte de Brahim Abdeslam dans l'enceinte du café".
Enquêteur 441 157 616 : "Hamza Attou tient aussi le café [Les Béguines, ndlr] lorsque Brahim Abdeslam s'absente à l'étranger.
Cela démontre un certain niveau de confiance de Brahim Abdeslam pour Hamza Attou. Il lui confie son établissement et la gestion des finances."
Enquêteur 441 157 616 : "Hamza Attou est au courant de l'évolution de Brahim Abdeslam [vers la radicalisation, ndlr] mais ne semble pas s'en préoccuper outre mesure puisqu'il continue à travailler dans le café, même après le retour de Brahim Abdeslam de Turquie/Syrie".
Enquêteur 441 157 616 : "au sujet de Mohamed Amri, Hamza Attou et lui sont relativement proches au point de s'être rendus tous les deux le 11 novembre 2015 à Aix-la-Chapelle pour aller, je cite "voir les filles". Une activité qu'on ne fait pas forcément avec le premier venu."
Enquêteur 441 157 616 : "Mohamed Amri et Hamza Attou sont au courant des activités liées aux stupéfiants de l'un et l'autre et n'ont pas vraiment de secrets l'un pour l'autre."
Fin de l'exposé de l'enquêteur. Pas de questions de la part de la cour, des avocats généraux et des parties civiles. "On a bien fait de faire ce tour", sourit le président.
En défense, en revanche, Me Delphine Boesel, avocate d'Hamza Attou a quelques questions pour l'enquêteur.
Me Delphine Boesel : "vous avez rappelé la date de naissance d'Hamza Attou en 1994, pourriez-vous nous rappeler celle de Brahim Abdeslam?"
Enquêteur 441 157 616 : "je crois qu'il est plus âgé de 3 ans."
- Non, il est né en 1984. Donc il a dix ans d'écart.
Me Delphine Boesel : "vous avez évoqué le caractère taiseux d'Hamza Attou mais vous n'avez pas rappelé qu'il était aussi serviable, ne disait jamais non."
Enquêteur 441 157 616 : "cela ressort effectivement des auditions, il était toujours prêt à rendre service à Brahim Abdeslam"
Me Delphine Paci, avocate belge d'Hamza Attou, revient sur les déclarations de Rafik El Hassani, "que vous avez cité au moins 10 fois, monsieur" : "le problème, c'est quand on se sert de ses déclarations pour incriminer d'autres personnes alors qu'il ment à longueur de temps".
Me Delphine Paci : "dans ses auditions, monsieur Rafik El Hassani va dire tout et son contraire. Donc moi ma question c'est de savoir comment vous triez les propos que vous reprenez ici? En fonction de ce qui vous arrange?"
Enquêteur : "je reprends les points intéressants."
Me Delphine Paci : "est-ce que vous pouvez nous dire si à Molenbeek de nombreuses personnes pratiquent un islam dit rigoriste ?"
Enquêteur 441 157 616 : "Je n'ai pas connaissance du tissu social de Molenbeek, je ne suis pas sociologue."
L'enquêteur 441 157 616 passe maintenant à la présentation du parcours de Mohamed Amri, qui doit clore les auditions des enquêteurs belges.
"Il est né au Maroc et a acquis la nationalité belge en 2017. Il est marié et domicilié à Molenbeek depuis 2013."
Enquêteur 441 157 616 : "la famille de Mohamed Amri n'est pas connue du phénomène radical. Ses soeurs et sa mère portent le voile. Son épouse ne le porte pas. Elle s'est convertie à l'islam un an avant de rencontrer Mohamed Amri."
Enquêteur 441 157 616 : "il a un travail saisonnier au sein du Samu Social. Il fait cela depuis plusieurs années.
Il avoue consommer des produits stupéfiants et dans ce contexte est en contact avec monsieur Hamza Attou de façon très régulière".
L'enquêteur 441 157 616 évoque la saisie de matériel au domicile de Mohamed Amri : "deux liens interpellent l'enquêteurs car ils comprennent le terme "Kamikaze". Mais il apparaît qu'il s'agit d'un groupe de musique francophone. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas".
Enquêteur 441 157 616 : "on retrouve aussi une clé USB".
Dessus : "différents anasheeds, ces chants djihadistes qui étaient dans les fichiers cachés de la clé."
L'enquêteur note que d'autres anasheeds "sur le mariage et sans connotation djihadistes" sont également retrouvés.
L'enquêteur 441 157 616 évoque encore d'autres fichiers comme "des récitations du Coran sans aucune connotation radicale ou violente, vraisemblablement à destination de l'épouse de monsieur Amri qui a indiqué ne pas lire le Coran mais l'écouter en récitation"
L'enquêteur 441 157 616 résume que les fichiers à connotation djihadistes retrouvés dans les supports informatiques et téléphone de Mohamed Amri "sont en quantité raisonnable. Même si c'est déjà trop, me direz-vous."
Enquêteur 441 157 616 : "Mohamed Amri reconnaîtra que les frères Salah et Brahim Abdeslam sont des amis.
Il visionnait les vidéos [de propagande de l'Etat islamique, ndlr] dans la cave du café Le Béguines avec les autres [protagonistes du dossiers, ndlr]"
Enquêteur 441 157 616 : "les relevés téléphoniques permettent de constater que Salah Abdeslam compte parmi les contacts principaux de Mohamed Amri après son épouse."
L'enquêteur 441 157 616 cite une conversation en détention entre Salah Abdeslam et un autre accusé. Salah Abdeslam évoque son retour en Belgique après les attentats du #13Novembre : "au 2e barrage, c'était hard. Mohamed Amri voulait s'enfuir. C'est un pur mon frère."
La 1ere assesseure détaille les photos retrouvées dans le téléphone de Mohamed Amri : photos des frères Kouachi, de femmes en niqab armées de kalachnikov, d'exécutions. Elles ont été retrouvées dans le téléphone qu'il utilisait jusqu'en novembre 2015?
Enquêteur 441 157 616 : oui
L'avocat général, Nicolas Le Bris revient lui aussi sur ces images : "elles proviennent de site d'informations généraux. Mais cela signifie qu'il faut avoir fait une recherche sur le sujet?"
Enquêteur 441 157 616 : "on entre une thématique et ensuite on a accès à des articles".
L'enquêteur 441 157 616 explique que ces fichiers n'ont été retrouvés dans le téléphone de Mohamed Amri qu'en août 2016 car "dans un premier temps, on a seulement fait une recherche pour essayer de retrouver Salah Abdeslam [alors en fuite, ndlr]."
Me Nogueras, avocat de Mohamed Amri, revient sur les images retrouvées sur le téléphone de son client. "Quand on télécharge une photo soi-même, le poids de la photo est nettement supérieur au poids des photos retrouvées, ce qui prouve que ce n'est pas un téléchargement volontaire
Président : "il faut que vous parliez bien dans le micro pour l'enregistrement historique."
Me Nogueras : "je bouge trop monsieur le président? C'est parce que je bouillonne, intérieurement"
Le président : "on saura tout ..."
Me Nogueras : "les anasheeds retrouvés sur une clé USB sont en arabe. Mais M. et Mme Amri ne parlent pas l'arabe littéraire"
Enquêteur 441 157 616 : "il n'y a pas eu je pense de vérification à ce sujet là. Je ne peux pas dire ce qu'il comprend lorsqu'il écoute ce genre de chose"
Me Nogueras : "la relation entre Mohamed Amri et Brahim Abdeslam n'est-elle pas une relation de crainte plus que de confiance?"
Enquêteur : "Brahim Abdeslam est quelqu'un qui s'emporte facilement. Mais on n'a pas les éléments pour déterminer la nature précise de leur relation."
Me Nogueras : "le mot "séance" de visionnage des vidéos [de l'Etat islamique ndlr] il sort d'où? Je connais les séances de cinéma avec du pop corn, mais là ..."
Enquêteur : "ce n'est effectivement pas le terme le plus approprié. Il n'y a pas d'organisation de ces visionnages."
Enquêteur 441 157 616 : "on n'a pas d'éléments sur le fait que Mohamed Amri avait le né sur l'écran lors du visionnage des vidéos [de propagande de l'Etat islamique, ndlr]. Mais il ne faut pas perdre de vue que les visionnages de vidéo sont accompagnés de discussions."
Me Negar Haeri : "à partir de quels supports informatiques, on télécharge des fichiers sur une clé USB?"
Enquêteur : "d'un ordinateur."
- et est-ce que sur l'ordinateur de monsieur Amri, vous avez retrouvé les téléchargements d'anasheeds?"
- pas sur les deux ordinateurs analysés
Me Negar Haeri : "vous avez évoqué le caractère redevable de Mohamed Amri vis à vis de Brahim Abdeslam à qui il avait acheté une voiture à bon prix"
Enquêteur : "Brahim Abdeslam, qui avait de l'argent grâce aux stupéfiants, avait l'ascendant sur des personnes en précarité"
Long débat sur les clés USB retrouvées au domicile et dans la voiture de Mohamed Amri. L'une d'elle, cryptée, n'a jamais eu être déchiffrée. Mais six clés ont été retrouvées au total, de couleur et de contenance différentes ... et l'on s'y perd un peu.
Fin de l'audition de l'enquêteur 441 157 616 (et des enquêteurs belges pour cette phase du procès).
L'audience est suspendue avant l'audition, par visioconférence depuis Bruxelles, de Yassine Abaaoud, frère d'Abdelhamid Abaaoud, le coordonnateur des attentats du #13Novembre 2015
L'audience reprend. La connexion avec Bruxelles est à nouveau établie. Cette fois, à la place des enquêteurs antiterroristes qui se sont succédés ces derniers jours, est installé Yassine Abaaoud "né le 17 août 1995, étudiant, célibataire".
Sweat à capuche blanc, masque noir.
Président : "la loi française prévoit que vous devez faire une déposition spontanée dans le cadre de cette affaire. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire?"
Yassine Abaaoud : "je suis désolé pour toutes les victimes, les personnes innocentes tuées dans les quatre coins du monde."
Yassine Abaaoud: "pour ce qui est des faits, je ne suis pas capable de vous donner des informations. Dès lors, je ne sais pas si je vais pouvoir être d'une grande utilité dans ce procès."
Président: "vous avez été cité en raison de votre lien avec Abdelhamid Abaaoud, votre frère"
Yassine Abaaoud : "par rapport à mon frère Abdelhamid, je ne sais rien et notre famille est dans le doute car on n'a pas vu son corps, ni des photos. Il y a des légendes qui circulent pour dire qu'il serait encore en vie et que c'est pas lui qui a commis ces attentats."
Yassine Abaaoud ne veut pas s'étendre sur les autres accusés qu'il connaissait, dont Salah Abdeslam et Mohamed Abrini :"ça veut dire quoi connaître? C'est la génération de mon frère. Je ne préfère pas répondre."
Président : "que pouvez-vous nous dire sur la radicalisation de votre frère et le fait qu'il ait été séduit par l'Etat islamique,"
Yassine Abaaoud : "mon grand frère a quitté le domicile familial quand il avait 16 ans. Je ne connaissais pas ses activités, ses fréquentations."
Yassine Abaaoud : "après un séjour en Egypte, je n'ai plus revu mon frère."
Président : "vous avez dit aux policiers au Maroc qu'il était parti en Syrie en 2012."
- au Maroc, l'audition était en arabe, je ne sais pas le lire. Je ne sais pas ce que j'ai signé.
Yassine Abaaoud répond à minima aux questions du président, souvent par : "je ne sais pas".
"Mon frère ne me racontait pas ce qu'il avait en tête, ses projets légaux ou pas."
Yassine Abaaoud : "je ne suis pas d'accord avec le fait qu'il [Abdelhamid Abaaoud, ndlr] prenne mon petit frère [pour l'emmener en Syrie] alors qu'il avait à peine 13 ans, sans le consentement de mes parents, ni personne."
Younes Abaaoud est vraisemblablement décédé en Syrie.
Président : "vous savez ce que votre frère Abdelhamid faisait en Syrie?"
Yassine Abaaoud : "non, monsieur."
- il faisait quoi? Du tourisme?
- je ne sais pas monsieur.
Président : "on essaye de comprendre ce qu'il s'est passé dans la tête de votre frère pour qu'il en arrive à faire un certain nombre de choses d'une gravité extraordinaire?"
Yassine Abaaoud : "c'était une période trouble, sur le plan géopolitique c'était catastrophique."
Yassine Abaaoud : "le fait de ne pas savoir si c'est vraiment mon frère qui a fait ça, c'est une question et il y a plein de choses qui tournent autour."
Président : "sur le fait que c'est votre frère qui a fait ça, il n'y a pas de doute. C'est malheureusement établi"
Président : "la dernière fois que vous avez vu votre frère, c'était quand?"
Yassine Abaaoud : "il y a longtemps. Je ne suis pas quelqu'un qui pose beaucoup de questions."
Président : "vous n'avez eu aucune nouvelles de lui à l'été 2015, quand il est revenu en Belgique [dans la perspective des attentats du #13Novembre 2015, ndlr] ? "
Yassine Abaaoud : "non. Pour moi, il était en Syrie. Je me disais qu'il n'oserait jamais revenir en Europe."
Président : "et en janvier 2015? [projet d'attentat de Verviers, ndlr]
Yassine Abaaoud : "j'étais en prison, j'ai reçu un appel de sa part. Le dernier. Il venait juste d'y avoir Charlie Hebdo. Il disait que c'était que le début. Moi j'avais juste envie de raccrocher."
Président : "il semblerait que votre jeune frère Younès soit également décédé en Syrie."
Yassine Abaaoud : "je ne sais pas, monsieur."
- vous n'avez pas eu cette information?
- non
La 1ere assesseure précise que Yassine Abaaoud a été condamné au Maroc pour apologie et non dénonciation de crimes terroristes pour n'avoir pas signalé le départ de son frère Abdelhamid en Syrie.
Mais Yassine Abaaoud conteste à la fois les faits pour lesquels il a été condamné au Maroc ainsi que les propos qu'il aurait tenu devant les enquêteurs marocains.
"C'est absolument faux. Je découvre ces propos", réagit-il à la lecture par l'assesseure d'auditions marocaines.
A chacune des lectures d'auditions de Yassine Abaaoud devant la police marocaine, celui-ci conteste.
Première assesseure : "c'est une invention des services de police marocains?"
- tout à fait, madame.
Ce moment où Yassine Abaaoud répond à la première assesseure : "comme je l'ai dit au procureur ..."
Le président intervient : "c'est le président, pas le procureur, je précise."
- Désolé monsieur le président.
Assesseure : "vous vous souvenez d'une interview de votre frère à la revue Dabiq [de l'Etat islamique, ndlr]?
Yassine Abaaoud : "je me souviens d'une photo qui avait été reprise dans un journal belge. Je ne crois pas qu'il était armé, il était rasé de près, je me souviens."
Yassine Abaaoud au sujet de son frère Abdelhamid : "c'était un sacré personnage. Il a fait ses choix, il a pris ses décisions. Et puis il les a assumées."
Assesseure : "ça veut dire quoi être un sacré personnage pour vous ?
- Il avait du caractère. Il était autoritaire.
Pour la troisième fois, Yassine Abaaoud se dit "sceptique" par rapport à la mort de son frère, Abdelhamid. "Parce que personne n'a vu son corps. C'est pour ça que dans ma famille, on se pose encore des questions."
Me Aude Rimailho (parties civiles) interroge Yassine Abaaoud sur les contacts "que vous avez eu à 13 reprises avec Mohamed Abrini", probablement pour préparer son voyage en Syrie.
"Absolument pas, madame", conteste Yassine Abaaoud. "Je n'ai eu aucun contact avec Mohamed Abrini"
Me Frédérique Giffard (PC) : "on avait espoir d'entendre votre père aussi. Vous en avez discuté avec lui?"
"Je ne savais pas qu'il était également cité", dit Yassine Abaaoud qui a expliqué que son père, qui vit à Agadir, était malade et n'avait pas de contact avec l'extérieur."
Me Frédérique Giffard (PC) : "vos parents ont perdu deux fils. Comment votre famille a vécu ça?"
Yassine Abaaoud refuse d'abord d'en parler, puis se ravise : "je vais le faire pour les victimes".
"Ma famille s'est brisée. Ca n'a pas été facile pour mes parents, mes soeurs."
Yassine Abaaoud : "On espère encore le retour de mon petit frère. On était des commerçants sans histoire. Et tout a changé. Je me retrouve à vivre en Belgique sans mes parents. Mes parents se sont séparés. Ca n'a pas été facile et ça ne l'est toujours pas."
Yassine Abaaoud, très ému : "c'est surtout la disparition de mon petit frère [Younès, ndlr] qui nous a brisé le coeur, vu qu'il n'était pas responsable, qu'il ne savait pas où il allait".
"C'est un peu un tabou, chacun garde ça pour soi"
Fin de l'audition de Yassine Abaaoud.
"Merci monsieur pour toutes ces précisions", lance le président d'un ton ironique.
Le père d'Abdelhamid Abaaoud n'ayant pas pu être joint pour son audition, il ne sera pas entendu, confirme le président.
Le président s'apprête donc à lire l'audition d'Omar Abaaoud en 2016 devant les enquêteurs. "Je me permets à titre exceptionnel d'enlever mon masque", avertit-il. "Il n'y a personne en face de moi."
En audition, Omar Abaaoud a expliqué ne pas faire ses prières, boire de l'alcool, "pas tous les jours, mais souvent, cela m'aide à dormir".
"Pour, il n'y a pas de terre musulmane. Simplement des musulmans qui peuvent pratiquer leur religion n'importe où."
Omar Abaaoud, en audition, au sujet des jeunes qui rejoignent l'Etat islamique : "pour moi, ils ne connaissent rien à la religion. Ce ne sont que des ignorants. Ils n'ont rien compris et ne comprendront rien."
Omar Abaaoud au sujet des attentats du #13Novembre 2015 : "pour moi c'est de la sauvagerie". Il explique qu'il a appris ces faits en regardant la télévision. Quand il apprend que son fils y est mêlé, "je ne voulais pas y croire. Pour moi, il était en Syrie."
En audition, Omar Abaaoud explique n'avoir pas remarqué la radicalisation de son fils Abdelhamid. Ni d'ailleurs celle des frères Abdeslam : "ils ne savent même pas parler l'arabe !"
"De mon temps, rien de tout cela n'existait."
En audition, Omar Abaaoud raconte l'enlèvement de son plus jeune fils par Abdelhamid. Il reçoit un appel alors qu'ils sont en Syrie : "Younès m'a dit : "je prends le petit-déjeuner et je vais à l'école au Shâm. J'étais malade. Je me disais que j'avais perdu mes deux fils."
Les enquêteurs ont interrogé Omar Abaaoud sur le sort de son plus jeune fils, Younès : "maintenant qu'il n'est plus avec Abdelhamid, avec qui reste-t-il en Syrie?"
Omar Abaaoud (audition) : "je ne sais pas. Je ne demande pas mieux qu'il rentre en Belgique. Il est mineur."
Fin de la lecture de l'audition du père d'Abdelhamid Abaaoud. L'audience est suspendue jusqu'à demain 12h30.
@ValPSQR Au programme aujourd'hui : les auditions du père et de la soeur du terroriste du Bataclan Samy Amimour.
LT à suivre ici.
Et l'antenne de @franceinter c'est @sophparm dès le journal de 13h.
L'audience reprend. Mais ni Salah Abdeslam, ni Osama Krayem ne sont présents dans le box.
Comme le veut le code de procédure pénale, l'audience est donc immédiatement suspendue le temps des sommations d'huissier.
Aujourd'hui et demain, sont les derniers jours consacrés aux auditions des enquêteurs belges. Avec, pour aujourd'hui, les parcours d'Abdellah Chouaa et de Ali Oulkadi.
Comme systématiquement ces derniers jours, l'audience ne reprend que pour constater l'absence de certains accusés. Ils sont trois aujourd'hui : Salah Abdeslam, Sofien Ayari et Osama Krayem.
Un huissier doit procéder aux sommations d'usage. Et l'audience pourra reprendre.
L'audience tarde à débuter car plusieurs des accusés, dont Salah Abdeslam, refusent de venir s'installer dans le box.
Logiquement, un huissier devrait prendre acte de leur refus afin que le procès puisse reprendre.
Au programme aujourd'hui : les auditions de deux enquêteurs de la DGSI sur le parcours des deux accusés arrêtés en Autriche mais soupçonnés d'avoir été prévus pour faire partie des commandos du #13Novembre 2015.
L'audience reprend.
On débute, comme souvent, par de nouvelles constitutions de parties civiles.
Puis, le président lance la connexion avec la salle de vidéotransmission où se trouve l'enquêteur de la DGSI qui va témoigner anonymement, sous le matricule 287SI.
L'audience du jour ne débutera pas avant 14h30 en raison ce matin d'un débat en chambre du conseil (c'est-à-dire dans les accusés, parties civiles, presse, public) sur la question de l'anonymisation réclamée par les enquêteurs belges qui doivent être entendus la semaine prochaine
Au programme aujourd'hui, la suite des auditions des enquêteurs de la DGSI avec les parcours des trois terroristes du commando du Bataclan, notamment.
Au programme aujourd'hui : les auditions du ministre de l'Intérieur et du procureur de la République de Paris de l'époque : Bernard Cazeneuve et François Molins.
L'audience reprend pour aujourd'hui. Quelques points de procédure avec le versement de différentes pièces aux débats, de nouvelles constitutions de parties civiles également.